La maison du commandant d’Auschwitz rachetée pour devenir un centre de lutte contre l’extrémisme
La conception du centre et son développement se feront en collaboration avec l'architecte polono-américain Daniel Libeskind, connu notamment pour son projet du musée juif de Berlin
La maison occupée pendant la Seconde guerre mondiale par le commandant du camp de la mort nazi d’Auschwitz a été rachetée pour devenir un centre de lutte contre l’antisémitisme et l’extrémisme, a annoncée mercredi la fondation américaine Counter Extremism Project (CEP), à l’origine du projet.
L’ancienne demeure de Rudolf Höss, le commandant de cette usine de la mort où plus d’un million de personnes – dont environ un million de Juifs – ont été assassinés, ouvrira pour la première fois ses portes le 27 janvier, le jour du 80e anniversaire de la libération du camp installé par l’Allemagne nazie sur le territoire d’une Pologne occupée.
Depuis la guerre, la maison appartenait à un propriétaire privé, selon les médias.
« La CEP transformera l’ancienne maison du commandant en Centre de recherche sur la haine, l’extrémisme et la radicalisation à Auschwitz (ARCHER) », selon un communiqué de la Fondation.
« La maison ordinaire du plus grand meurtrier de masse sera désormais convertie en un symbole extraordinaire du combat » en vue de prévenir la haine et l’antisémitisme qui de nouveau « s’emparent de notre société », a indiqué le président et le fondateur de CEP, Mark D. Wallace, dans ce texte.
Directement adjacente au site devenu symbole de la Shoah, la maison avec un grand jardin où Höss et sa famille ont mené une vie idyllique, a été récemment représentée dans le film oscarisé de Jonathan Glazer « La zone d’intérêt ».
La conception du centre et son développement se fera en collaboration avec l’architecte polono-américain Daniel Libeskind, connu notamment pour son projet du musée juif de Berlin.
L’espace sonore du futur centre a été confié au chef d’orchestre italien Francesco Lotoro qui, depuis plus de trente ans, recueille des musiques écrites dans différents camps de la mort.
« Je ne peux imaginer de lieu plus approprié pour les œuvres que j’ai rassemblées que d’être enregistrées et jouées en permanence dans des pièces qui ont abrité le mal absolu », a indiqué M. Lotoro cité dans le communiqué de CEP.