La mère d’une otage franco-israélienne appelle le monde à faire libérer sa fille
Keren Schem a dit que les images diffusées par le groupe terroriste du Hamas, lundi soir, était la première confirmation de la survie de sa fille au massacre commis lors d'une rave
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Quand Keren Schem a vu sa fille Mia apparaître dans une vidéo qui a été diffusée par le Hamas, lundi soir, elle a « hurlé ». Puis elle a regardé la vidéo une nouvelle fois pour tenter de trouver des indications susceptibles de l’informer de l’état de sa fille.
La vidéo de Schem a été le premier signal envoyé au monde par l’un des environ 200 otages capturés par le Hamas dans le sud d’Israël, pendant un carnage commis en date du 7 octobre.
Lors d’une conférence de presse, mardi, Keren Schem a fait savoir que la famille avait été réconfortée de voir la jeune fille en vie. Elle s’est toutefois inquiétée pour le bien-être des prisonniers détenus contre leur gré dans la bande, appelant les leaders du monde entier à intervenir.
« Je demande aux dirigeants du monde que ma fille nous soit rendue dans l’état où elle se trouve aujourd’hui ainsi que les autres otages. Je supplie le monde de me rendre mon bébé », a déclaré avec émotion Schem, dont la fille est ressortissante franco-israélienne.
« Maintenant elle est à Gaza, elle n’est pas la seule, il y a beaucoup d’adultes, d’enfants, de bébés, de rescapés de la Shoah, c’est un crime contre l’humanité, tous ensemble nous devons arrêter ce terrorisme », a-t-elle encore déclaré. « Cela va au-delà de la politique, c’est un terrorisme inhumain, c’est le mal. Aujourd’hui, c’est chez nous et demain, ce sera ailleurs. »
Dans la vidéo, le bras de Schem est retenu par une écharpe et quelqu’un, qui se trouve hors-champ, s’occupe de son bras. Elle fait aussi une déclaration, demandant à revenir auprès des siens.
» J’ai vu qu’elle était réellement terrifiée, qu’elle souffrait beaucoup, et je peux voir qu’elle dit ce qu’on lui dit de dire », a expliqué Schem, qui avait entendu des rumeurs laissant entendre que sa fille avait été blessée à l’épaule.
Schem a précisé que la famille ignorait si Mia était vivante ou morte jusqu’aux images qui ont été diffusées lundi soir. Elle était allée au festival de musique électronique Supernova aux côtés de sa meilleure amie, Elia Toledano, dont le sort reste inconnu, a noté Schem.

« Je considère que c’est un bon signe, que c’est une raison d’être optimiste pour Mia et pour tous nos détenus », a ajouté Keren Schem. « Nous devons être optimistes. Je suppose qu’on s’occupe bien d’eux. »
« Ma fille est une combattante, elle a traversé beaucoup de choses dans sa vie », a poursuivi Schem, qui était accompagnée à la conférence de presse par ses deux fils et d’autres membres de la famille.
Dans la vidéo, Schem déclare qu’on s’occupe d’elle et qu’elle a subi une intervention chirurgicale au bras à l’hôpital qui a duré trois heures. Le clip se termine par les supplications de la jeune fille, qui implore de pouvoir revenir en Israël.
« C’est comme des montagnes russes », a expliqué sa mère, mardi.
L’armée israélienne a déclaré s’attendre à davantage de vidéos de propagande du Hamas, montrant les otages qui ont été kidnappés pendant l’assaut lancé, le 7 octobre, par le groupe terroriste dans le sud d’Israël. Elle a évoqué une tactique « de terrorisme psychologique ».
Une analyse faite par le New York Times, qui s’est penché sur les métadonnées de la vidéo, a révélé qu’au moins une partie de la vidéo de Schem avait été filmée il y a six jours.

L’ancien responsable du Shin Bet et ancien ministre Yaakov Peri, qui était également présent lors de la conférence de presse, a déclaré que « le premier aperçu que nous a donné le Hamas comme message, c’est que les otages sont vivants, qu’ils ont besoin d’une aide médicale et cette responsabilité est la sienne – il est responsable de leur bien-être personnel et de leur retour chez eux ».
Le docteur Haggai Levine, qui dirige l’équipe médicale de l’organisation Bring Them Home Now, qui a été formée pour représenter les familles des kidnappés, à indiqué lors de la conférence que le Hamas était dans l’obligation de donner des informations sur l’état de santé de tous les otages – il y en aurait environ 200, selon les estimations – notamment sur les personnes âgées et sur les enfants à besoins particuliers.
« Il y a d’autres gens qui sont malades à différents degrés », a commenté Levine. « Nous demandons à savoir quel est leur état. Tous les blessés peuvent voir leur état empirer d’un moment à l’autre ».

Schem a expliqué qu’elle avait tenté d’entrer en contact avec Mia à sept heures du matin quand la nouvelle de l’attaque du Hamas avait commencé à se propager – en vain.
Le New York Times a fait savoir qu’elle avait finalement obtenu des informations auprès de l’un des organisateurs de la rave, un ami de sa fille, lui disant que Mia avait transmis un texto à 7 heures 17 du matin : « Ils nous tirent dessus, viens nous sauver ».
Schem a indiqué avoir la conviction qu’Israël fera tout son possible pour faire revenir les otages.
« Je le dis aux autres parents, pensez positif, vous devez penser positif », a-t-elle déclaré.
Le 7 octobre, des terroristes du Hamas ont semé la désolation dans les communautés israéliennes et sur les bases de l’armée proches de la frontière avec Gaza, massacrant plus de 1 400 personnes, des civils en majorité. Israël a riposté à ce carnage en déclarant la guerre au Hamas, menant des vagues de frappes aériennes à Gaza avant une offensive terrestre attendue dont l’objectif sera d’éliminer le groupe terroriste.
L’AFP a contribué à cet article.