L’armée annonce s’attendre à davantage de vidéos du Hamas
L'armée déclare qu'avec le clip de propagande montrant une femme kidnappée pendant une rave dans le Neguev, le groupe terroriste se fait passer pour "une organisation humanitaire"

L’armée israélienne a expliqué mardi s’attendre à davantage de vidéos de propagande du Hamas qui montreraient les otages qui ont été kidnappés pendant l’assaut lancé, le 7 octobre, par le groupe terroriste dans le sud d’Israël. Elle a évoqué une tactique « de terrorisme psychologique ».
Le Hamas a diffusé, lundi soir, sa première vidéo dans laquelle apparaît une otage franco-israélienne détenue dans la bande de Gaza, où 200 à 250 personnes seraient retenues en captivité.
La courte vidéo montre une jeune femme, Mia Schem, 21 ans, soignée après une blessure au bras, qui s’exprime ensuite devant la caméra. Le Times of Israel a choisi de ne pas publier ces images.
Schem avait été kidnappée par le Hamas alors qu’elle participait à une rave dans le kibboutz Reim, où des hommes armés ont tué plus de 260 personnes dans le cadre du massacre dévastateur qui a fait plus de 1300 morts au sein de l’État juif, la vaste majorité des civils.
En plus de l’armée israélienne, le président français, Emmanuel Macron, a lui aussi condamné le Hamas, mardi, pour la diffusion de la vidéo et il a demandé la libération inconditionnelle de la jeune fille.
Le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a indiqué lors d’un point-presse, mardi matin, que l’armée s’attendait à d’autres clips de ce genre.
« Ce sont des actes de terrorisme psychologique contre les citoyens d’Israël de la part du Hamas. Nous nous attendons à ce qu’il y ait un plus grand nombre de vidéos telles que celle-là. Dans cette vidéo, le Hamas tente de se présenter comme une organisation humanitaire alors qu’il est un groupe terroriste meurtrier », a dit Hagari.
« Comment une jeune fille de 21 ans qui était allée danser à une fête a pu finir par être kidnappée par un groupe terroriste meurtrier en se retrouvant au cœur de Gaza ? », a-t-il interrogé.

Schem semble avoir été choisie par le Hamas pour la vidéo parce qu’elle est une ressortissante franco-israélienne et que le groupe terroriste paraît vouloir que le public, à l’international, puisse penser qu’il ne porte pas atteinte aux citoyens étrangers.
L’armée israélienne a précisé que la famille de Schem avait été avertie, la semaine dernière, que cette dernière était retenue en otage à Gaza.
La famille a fait savoir après avoir vu le clip, que « nous sommes heureux ».
« Je constate qu’elle est vraiment terrifiée, qu’elle souffre beaucoup et je peux voir aussi qu’elle dit ce qu’on lui dit de dire », a commenté la mère de Mia, Kerem Schem.
Macron, dans un communiqué qui a été émis par le palais de l’Élysée, a indiqué que « c’est une ignominie de prendre des innocents en otage et de les mettre en scène de manière si odieuse ».
Le communiqué a précisé que Macron appelait « à la libération inconditionnelle et immédiate » de la jeune fille.
La France « travaille aux côtés de ses partenaires à faire libérer les otages français détenus par le Hamas », a-t-il continué.
La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est entretenue dimanche avec les familles des personnes qui ont été massacrées ou enlevées pendant l’assaut barbare du Hamas et notamment avec les parents de Schem.

La diffusion de la vidéo a eu lieu alors que le porte-parole militaire du Hamas, Abu Obeida, a indiqué qu’il n’y avait pas de décompte définitif du nombre de prisonniers, ajoutant qu’il y avait 200 à 250 personnes retenues contre leur gré à Gaza et que 200 se trouvaient entre les mains du Hamas. Israël, de son côté, a confirmé qu’au moins 199 personnes étaient prisonnières.
Dans une déclaration télévisée, lundi soir, Abu Obeida a dit qu’environ 50 personnes étaient détenues « par d’autres factions de la résistance, à d’autres endroits ».
Les otages étrangers « sont nos invités », a déclaré Abu Obeida, jurant de les protéger et de les libérer quand les conditions le permettront « sur le terrain ».

Khaled Mashaal, membre éminent du Hamas et ancien leader politique du groupe, a déclaré dans un entretien distinct qu’il y a actuellement 6000 détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, affirmant que le Hamas détient dorénavant suffisamment d’otages – avec notamment des officiers de la division de Gaza, au sein de Tsahal – pour les faire tous libérer.
Il a aussi déclaré que les Gazaouis ne quitteraient pas la bande, et ce malgré la guerre. Il a dit que leur déplacement porterait atteinte à la sécurité nationale égyptienne et qu’il poserait un danger pour la Jordanie, laissant entendre qu’un exode massif des Palestiniens vers un pays voisin constituerait un précédent pour la Cisjordanie.
Il a salué le groupe terroriste du Hezbollah, au Liban pour ses « initiatives contre Israël, » tout en faisant remarquer que le Hamas avait besoin « de plus de soutien ». Le Hezbollah a lancé des attaques limitées sur la frontière nord de l’État juif.