La plainte pour antisémitisme d’une étudiante de Paris 13 classée sans suite
L'étudiante avait fait l'objet de harcèlement à caractère antisémite de la part d'un groupe d'élèves de l'université notamment lors de la préparation d'un week-end d'intégration

La plainte d’une étudiante en médecine de l’université Paris-13 (Seine-Saint-Denis) qui accuse d’autres élèves d’avoir tenu des propos antisémites a été classée sans suite, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
La plainte a été classée pour « infraction insuffisamment caractérisée », a indiqué le parquet de Bobigny, confirmant une information du Parisien.
L’étudiante avait porté plainte en octobre, assurant avoir fait l’objet de harcèlement à caractère antisémite de la part d’un groupe d’élèves de l’université notamment lors de la préparation d’un week-end d’intégration.
Alertée, la présidence de cette université, installée sur plusieurs sites en Seine-Saint-Denis et dans le Val-d’Oise, avait saisi la commission disciplinaire ainsi que le procureur.
La ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal avait de son côté dénoncé des faits « profondément inacceptables ».
La jeune fille, étudiante en deuxième année de médecine, est « choquée » de cette décision, a dit à l’AFP son avocat Antonin Péchard. Il a annoncé son intention de saisir « dans les prochains jours » un juge d’instruction pour ouvrir une autre procédure.
Le 20 octobre dernier, l’étudiante de deuxième année de médecine a porté plainte pour injures antisémites proférées par d’autres étudiants de son université Paris-13 Villetaneuse – Bobigny – Saint-Denis.
La jeune fille de 20 ans avait affirmé avoir fait l’objet de harcèlements à caractère antisémite de la part d’un groupe d’élèves de l’université, notamment dans le cadre de la préparation du week-end d’intégration de la fac de médecine, selon des informations révélées par Europe 1.
« Dès le début, j’ai expliqué que ça me blessait, j’ai dit qu’on ne pouvait pas rire de la Shoah, mais on est passé des blagues sur la Shoah à des saluts hitlériens, puis on invente un jeu qui s’appelle le ‘freespa’ [contraction de frisbee et kippa], le lancer de kippa qu’on jette par terre ».
Devant ses protestations, la jeune étudiante se retrouve ostracisée, et menacée d’être « trashée » lors du prochain week-end d’intégration.
Dans la même veine, ces étudiants proposent de baptiser ce week-end d’intégration « ‘bob Auschwitz 2019’ (bob désignant le week-end d’intégration, explique Europe 1), ‘bob-rafle 2019’, ‘bob [nom de famille de l’étudiante] 2019’, ‘beau juif et boboche’, ‘les nazis contre les juifs’, avec une photo d’un étudiant juif brûlant dans les flammes ».
Soutenue par « une poignée d’amis » et la direction, elle est désormais vue comme « traître » et « cancer » de la promotion par d’autres.
Elle affirme avoir eu « besoin de dénoncer cette banalisation de l’antisémitisme et cette acceptation sous couvert du second degré et de l’humour noir, comme si c’était normal ».
Ces faits « sont profondément inacceptables », avait réagi la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal, dans un communiqué publié le 29 octobre.
Elle avait « salué le fait que l’université Paris-13 ait pris les décisions qui s’imposaient dès que les faits ont été connus ».
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