La plus ancienne synagogue de Montréal profanée par des croix gammées
Une organisation juive canadienne demande à la mairesse de la ville, Valérie Plante, d'intensifier la lutte contre l’antisémitisme
MONTRÉAL (JTA) — Des vandales ont profané la plus ancienne synagogue de la province du Québec avec des croix gammées nazies au cours du week-end, ce à quoi une organisation juive canadienne a réagi en demandant à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, de faire davantage pour lutter contre l’antisémitisme.
Les dirigeants de la synagogue de la rue Bagg – située juste à côté du boulevard Saint-Laurent dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, dans ce qui fut le cœur de la communauté juive de Montréal – auraient reçu la visite, ce mercredi, de l’unité des crimes haineux de la police montréalaise.
Des photos prises par B’nai Brith Canada montrent des croix gammées peintes à la bombe sur les portes d’entrée de la synagogue.
L’histoire de la synagogue de Bagg Street, ou Congregation Temple Solomon, remonte à 1906. Elle s’est installée à son emplacement actuel en 1921, où elle demeure encore aujourd’hui.
Elle est, à ce titre, la plus ancienne synagogue exploitée sans interruption au Québec. Selon l’archiviste Hannah Srour-Zackon, elle a hérité du mobilier de l’ancienne synagogue Shaar Hashomayim lorsque cette congrégation a changé d’emplacement en 1922.
Le nombre de membres a diminué mais la synagogue de Bagg Street organise des offices gratuits pour les fêtes et accueille les touristes venus visiter l’ancien quartier juif de la ville.
Dans toute la première moitié du 20e siècle, le boom de l’immigration juive avait conduit à l’établissement d’une douzaine de synagogues dans le secteur.
Bagg Street est la seule qui reste aujourd’hui.
Le Musée de la Shoah de Montréal devrait s’implantanter dans le quartier d’ici 2025.
« La communauté est de petite taille, mais cette synagogue évoque toute l’histoire juive à Montréal et cette attaque provoque la consternation », a écrit dans une lettre à Plante Marvin Rotrand, ex-conseiller municipal et aujourd’hui directeur national de la Ligue des droits de la personne de B’nai Brith.
Il a demandé à Plante d’être « davantage proactive en matière de lutte contre l’antisémitisme ».
« Je suis de tout cœur avec la communauté juive et je condamne fermement ces actes antisémites qui n’ont pas leur place dans notre société », a tweeté Plante.