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La police a « peut-être » bâclé l’enquête sur le viol de la fillette – Gilad Erdan

Alors que la police a annoncé qu'elle allait peut-être abandonner les charges, Gilad Erdan a salué la décision de rouvrir l'enquête, affirmant qu'elle comportait trop de failles

Le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan, (au centre), avec les forces de police lors du défilé annuel de la Gay Pride à Jérusalem, le 6 juin 2019. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan, (au centre), avec les forces de police lors du défilé annuel de la Gay Pride à Jérusalem, le 6 juin 2019. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Jeudi, le ministre de la Sécurité publique Gilad Erdan a reconnu que la police avait pu bâcler son enquête sur le viol présumé d’une petite fille israélienne de 7 ans.

Erdan, le membre du cabinet responsable de superviser la police israélienne, a déclaré à la radio publique que la police avait échoué à mener les démarches nécessaires pour découvrir la vérité.

« J’ai écrit sur Facebook que cette inculpation ne peut pas tenir avec tous ces éléments manquants », a déclaré Erdan.

Hier, un officiel proche du dossier a affirmé que la police se préparait à abandonner les charges contre Mahmoud Qadusa, l’homme palestinien qui a été inculpé dimanche du viol d’une fillette israélienne dans une maison de son implantation ultra-orthodoxe en Cisjordanie.

Mahmoud Qadusa. (Crédit : Twitter)

Quelques jours après avoir mis en examen Mahmoud Qadusa, la police a annoncé mardi la réouverture de l’enquête, étant donné les questions qui se posaient sur la gestion de l’enquête par les policiers et sur les preuves qui ont servi de base à la mise en examen.

La police a été critiquée après que des détails sur l’acte d’inculpation contre Qadusa, âgé de 46 ans, ont fuité dans la presse en révélant que l’inculpation reposait presque exclusivement sur le témoignage de la fillette de 7 ans, qu’il n’y avait pas de preuves médico-légales pour corroborer son témoignage, qu’elle avait changé ses déclarations concernant le lieu où l’agression s’était produite, et qu’elle ne pouvait pas déterminer le jour, la semaine ni même le mois lors duquel l’agression avait eu lieu.

Avant que ces failles ne soient découvertes, Erdan avait été parmi les premiers ministres à affirmer que le viol présumé avait été un acte de terrorisme palestinien.

« Je n’ai aucun doute que l’homme accusé de cette atrocité et ceux qui l’ont aidé étaient motivés par de l’incitation à la haine qu’ils reçoivent quotidiennement de l’Autorité palestinienne », a déclaré lundi Erdan. De son côté, la police restait sur sa position qu’il n’y avait aucune preuve indiquant que le crime avait été perpétré pour des motivations nationalistes.

Plusieurs autres politiciens de droite ont appelé à traiter le crime comme une attaque terroriste, et certains, dont le chef d’Yisrael Beytenu Avigdor Liberman et le ministre des Transports Bezalel Smotrich, ont demandé que Qadusa soit exécuté.

L’avocat Nashaf Darwish parle avec le frère et le fils de Mahmoud Qadusa, un Palestinien suspecté du rapt et du viol du fillette israélienne de 7 ans, devant un tribunal militaire de Cisjordanie, le 19 juin 2019. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Jeudi, le ministre de la Sécurité publique a adouci le ton, affirmant qu’il avait seulement appelé à enquêter sur l’incident comme une attaque terroriste si le suspect était condamné.

« C’est très bien que [l’enquête ait été réouverte]. Elle a peut-être été menée avec négligence », a-t-il reconnu à Kan.

Ce développement survient après que les procureurs ont demandé à un tribunal militaire de Judée d’ordonner la prolongation de la détention de Qadusa de 10 jours supplémentaires. Le juge a accepté de prolonger la détention de cinq jours.

La police a arrêté Qadusa le 1er mai, au motif que cet agent d’entretien d’une école était suspecté d’avoir kidnappé une enfant d’une école d’une implantation de Cisjordanie. Il est depuis en prison, mais des questions ont été soulevées sur la solidité du dossier et la fiabilité du témoignage de la victime. Aucun autre témoin ne s’est présenté.

Nashar Darwish, l’avocat de Qadusa, a déclaré que sont client avait fondu en larmes devant le tribunal militaire de Judée, en entendant la demande de prolongation de détention.

« Qu’avez vous fait jusqu’à maintenant ? », aurait-il demandé après que l’accusation a demandé un délai supplémentaire pour finaliser l’enquête. « Pourquoi vous détruisez ma vie ? »

L’affaire contre Qadusa, originaire du village de Cisjordanie de Dir Kadis, a été placé sous embargo jusqu’à dimanche, quand la police a annoncé qu’il était mis en examen pour le rapt et le viol d’une fillette d’un village ultra-orthodoxe.

A titre d’illustration : Des jeunes filles orthodoxes de Beit Shemesh entrent dans leur école, le 8 septembre 2014. (Flash90)

L’acte stipule que l’incident serait survenu « entre le mois de février et le mois d’avril ».

Le suspect est accusé d’avoir demandé à l’enfant de venir avec lui dans une habitation située à proximité de l’école. Lorsqu’elle a refusé, Qadusa a traîné la petite fille en pleurs vers l’habitation contre sa volonté, précise l’acte.

A leur arrivée dans l’habitation, dit l’acte d’inculpation, le suspect aurait immobilisé la fillette au sol avec l’aide de deux amis – qui connaissaient également la petite victime. Il l’aurait déshabillée et violée tandis que les deux hommes la maintenaient à terre en riant.

Les enquêteurs et d’autres ont soulevé des questions sur cette affaire, notamment sur la façon dont le suspect a réussi à traîner sa victime depuis l’école jusqu’à l’appartement, en plein jour, sans se faire remarquer.

L’enquêtrice pour mineurs qui a questionné la victime a écrit dans des notes obtenues par le Times of Israël que l’enfant n’avait pas pu identifier le suspect, disant seulement qu’il travaillait au sein de son école. L’enquêtrice s’est référé à son témoignage en le qualifiant de « faible et incomplet ».

L’avocat de Malka Leifer, Yehudah Fried, s’adresse à des journalistes devant le tribunal de district de Jérusalem en mars 2018. (Capture d’écran/YouTube)

Selon un officiel proche du dossier, la victime présumée se serait confiée à ses parents sur son agression sexuelle entre fin mars et début avril. Elle aurait alors réussi à désigner « spontanément » Qadusa comme son agresseur après l’avoir vu à l’école. Ses parents ont ensuite consulté le rabbin de la communauté sur ce qu’il convenait de faire. Le rabbin leur a immédiatement recommandé d’aller consulter un docteur et de parler de l’incident à la police.

On ne sait pas précisément combien de jours se sont écoulés jusqu’à ce qu’une plainte à la police soit déposée le 16 avril. La mère de la fille l’a emmenée voir un médecin de famille, selon l’officiel, qui a pu identifier une sorte de traumatisme sexuel que la victime avait subi. Il a cependant recommandé à la mère d’emmener sa fille à un hôpital où elle pourrait avoir accès à un kit de viol et qu’un docteur juridiquement compétent pour déterminer qu’un viol avait eu lieu pourrait examiner la jeune fille. La mère ne l’a pas fait.

Mercredi, les parents de la victime présumée ont embauché Yehuda Fried et Tal Gabay afin d’obtenir un soutien juridique et de superviser le travail de la police et des procureurs. Fried et Gabay sont aussi les avocats qui représentent Malka Leifer, une ancienne principale de lycée qui risque l’extradition en Australie, où elle est visée par 74 inculpations pour des agressions sexuelles.

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