La police va interroger Zahalka et Zoabi dans l’enquête sur le financement de Balad
Pour le parti, l’interrogatoire de lundi représente une “intensification de la persécution politique” à son encontre
La police israélienne devrait interroger lundi les députés Jamal Zahalka et Hanin Zoabi dans le cadre d’une enquête sur le financement du parti Balad, un important parti politique arabe.
Un article publié dimanche matin dans le quotidien Haaretz annonçait qu’il n’avait pas été précisé si les deux élus seraient interrogés en tant que suspects.
Selon l’article, des dizaines de militants de Balad prévoient de manifester devant les bureaux de l’unité anti-corruption Lahav 433 de la police israélienne pendant l’interrogatoire.
La police a annoncé qu’elle enquêtait sur des suspicions de fraude, de blanchiment d’argent, et d’utilisation illégale des fonds du parti.
Elle a annoncé que des membres de Balad étaient suspectés d’avoir créé un mécanisme qui a pendant des années déformé « l’origine de millions de shekels » obtenus en Israël et à l’étranger.
Les autorités n’ont fourni aucune information supplémentaire sur les sources de financement présumées.
Balad, acronyme arabe d’Assemblée démocratique nationale, fait partie de la Liste arabe unie, une coalition des partis arabes israéliens au Parlement.
Le parti a dénoncé l’enquête, qui est selon lui une tentative de réduire au silence la minorité arabe d’Israël, qui représente 17,5 % de la population de huit millions d’habitants du pays et soutient dans sa grande majorité la cause palestinienne.
Le parti a déclaré dans un communiqué que l’interrogatoire de Zahalka et Zoabi serait « une intensification de la persécution politique du parti. »
Au total, 36 personnes ont été arrêtées pour l’instant dans le cadre de l’enquête, notamment des responsables et des militants du parti.
La Liste arabe unie détient 13 des 120 sièges de la Knesset, dont trois sont occupés par des élus de Balad ; elle représente le troisième parti le plus important du Parlement.
Les trois députés de Balad ont scandalisé les Israéliens juifs cette année quand ils ont rencontré les proches de Palestiniens qui ont été tués en menant des attaques terroristes.
En réponse, la Knesset avait voté en juillet une loi controversée, qui permet l’expulsion de députés jugés coupables d’incitation au racisme ou de soutien à la lutte armée contre Israël.
Des analystes avaient déclaré que la loi serait extrêmement difficile à faire appliquer, puisque chaque expulsion nécessite le soutien de 90 des 120 députés.
Le fondateur de Balad Azmi Bishara, qui était alors député, avait fui Israël en 2007 après avoir été accusé d’avoir conseillé le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah et d’avoir dirigé ses tirs de roquettes contre Israël pendant la deuxième guerre du Liban, qui avait duré un mois l’année précédente.
L’AFP a contribué à cet article.