La potentielle procureure-générale de Trump avait demandé au FBI d’interroger les manifestants pro-Hamas sur les campus
Pam Bondi avait également déclaré que ceux qui soutiennent le groupe terroriste palestinien "doivent être expulsés de notre pays" - une mesure que la plateforme du parti républicain préconise pour les non-citoyens
JTA – Pam Bondi, que le président américain élu Donald Trump a choisi comme procureure-générale, avait déclaré, l’année dernière, que les manifestants qui expriment leur soutien au Hamas sur les campus devaient être interrogés par le FBI.
C’est jeudi que Trump a nommé Bondi à son nouveau poste – elle avait été procureure-générale de la Floride de 2011 à 2019. Une nomination qui est intervenue après que son premier choix, l’ancien représentant de Floride Matt Gaetz, éclaboussé par divers scandales, s’est retiré après des réunions avec des sénateurs républicains, qui lui ont apparemment fait comprendre que les accusations portant sur des actes de harcèlement sexuel et sur l’usage de drogues empêcheraient sa désignation. Lui ne cesse de clamer son innocence.
Le processus de confirmation de Bondi devrait rencontrer moins d’obstacles.
Vendredi, le Jewish Insider a rappelé un entretien que Bondi avait accordé l’année dernière à Newsmax, un média conservateur, au sujet du renforcement des manifestations anti-israéliennes sur les campus américains – une recrudescence des mouvements de protestation qui avait eu lieu après le pogrom commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre.
« Ce qui m’a vraiment troublée, ce sont ces étudiants des universités de notre pays – qu’ils y gravitent en tant qu’Américains ou par le biais d’un visa étudiant – qui disent : ‘Je soutiens le Hamas’, » avait-elle dit lors de cette interview accordée en date du 23 octobre 2023. « Honnêtement, ils doivent être expulsés de notre pays ou le FBI devrait immédiatement les interroger lorsqu’ils disent : ‘Je soutiens le Hamas, je suis le Hamas’. Ce qui ne veut pas dire : je soutiens tous ces pauvres Palestiniens qui sont piégés à Gaza ».
Dans les semaines qui avaient suivi le pogrom, un certain nombre de manifestants avaient fait l’éloge de l’attaque – même si la plupart d’entre eux avaient plutôt dénoncé avec force la riposte d’Israël et les souffrances des Palestiniens de Gaza. Depuis plus d’un an, certains militants pro-palestiniens purs et durs continuent à manifester leur soutien au Hamas.
Le programme du parti républicain, qui a été publié en juillet, appelle à l’expulsion des non-citoyens qui soutiennent le Hamas et le terrorisme et il s’engage à « rendre nos campus universitaires à nouveau sûrs et patriotiques ». Trump et ses conseillers réclament également l’expulsion des étudiants étrangers qui organisent des manifestations en faveur du Hamas.
La plateforme ne recommande pas d’enquêter sur les Américains qui expriment un soutien rhétorique au groupe terroriste – ce qu’a fait Mme Bondi dans son interview – ce qui pourrait donner lieu à des contestations au titre du premier amendement.
Bondi, l’un des premiers et plus fidèles soutiens de Trump dans sa course à la présidence, l’a conseillé lors de sa première procédure d’impeachment. Elle a fait des déclarations pro-israéliennes, ce qui la rapproche de la majorité des autres ministres choisis par Trump, même si elle a également fait du lobbying pour le gouvernement du Qatar, selon Semafor.
Certains républicains juifs se méfiaient de Gaetz parce qu’il avait voté au début de l’année contre une aide d’urgence à la défense d’Israël, qu’il s’était opposé à un projet de loi visant à codifier une définition officielle de l’antisémitisme et qu’il avait invité un négationniste lors du discours sur l’état de l’Union.