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La Russie prête à organiser une rencontre entre Netanyahu et Abbas

Dans un contexte de tensions croissantes face aux plans d'annexion, un responsable russe dit à l'AP que Moscou est prêt à aider à mettre en place "un processus de paix constructif"

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à gauche, serrant la main du dirigeant de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Jérusalem, le 15 septembre 2010. (Crédit : Kobi Gideon/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à gauche, serrant la main du dirigeant de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Jérusalem, le 15 septembre 2010. (Crédit : Kobi Gideon/Flash90)

Un haut-responsable russe a indiqué samedi que Moscou était prêt à organiser une rencontre entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas dans un contexte de tensions accrues entre l’Etat juif et l’AP, des tensions entraînées par le plan du nouveau gouvernement d’annexer certaines parties de la Cisjordanie.

Dans un appel téléphonique au ministre des Affaires civiles de l’Autorité palestinienne, Hussein al-Sheikh, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhail Bogdanov, a souligné le « soutien » apporté par la Russie « aux droits légitimes du peuple palestinien à l’auto-détermination, avec notamment la création de son propre Etat indépendant dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est comme capitale, un Etat qui vivrait en paix et dans un esprit de bon voisinage avec Israël », a fait savoir un communiqué émis par le ministère russe des Affaires étrangères rendu public par l’agence de presse officielle russe TASS.

Bogdanov a également répété que la Russie était « prête à continuer ses efforts… visant à coopérer dans la mise en place d’un processus de négociations constructif entre la Palestine et les Israéliens sur la base des fondations légales internationales admises dans le cadre de la résolution du conflit au Moyen-Orient ».

Le communiqué a indiqué qu’al-Sheikh avait informé Bogdanov des dernières décisions portant sur les relations entretenues par l’AP avec Israël, semblant faire référence à une annonce faite par l’Autorité palestinienne qui avait fait savoir qu’elle se retirait dorénavant des accords conclus avec Jérusalem.

La Russie a déjà, dans le passé, offert d’organiser des pourparlers entre Netanyahu et Abbas – une offre qui ne s’est jamais concrétisée à l’heure actuelle.

Le vice ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov (Capture d’écran YouTube)

L’entretien téléphonique entre Bogdanov et al-Sheikh a eu lieu vingt-quatre heures après des discussions entre les représentants du groupe du Quartet au Moyen-Orient, qui ont eu lieu vendredi.

Le Quartet, qui est constitué des Nations unies, de l’Union européenne, des Etats-Unis et de la Russie, n’a pas émis de communiqué à l’issue de la rencontre.

Selon la Treizième chaîne, Bogdanov a parlé, jeudi, avec le chargé d’affaires israélien à Moscou, Eli Belotserkovsky, pour l’informer en amont de la réunion du Quartet qui a eu lieu par visioconférence.

La chaîne a précisé que de hauts-responsables russes avaient confirmé que le Kremlin voulait promouvoir une conférence internationale avec la participation du Quartet, celle de plusieurs nations arabes et en présence des Palestiniens.

Une éventuelle invitation de l’Etat juif à l’occasion de cette conférence reste indéterminée.

Les hauts-responsables russes ont indiqué que des mises en garde avaient été lancées en direction d’Israël à plusieurs reprises, avertissant que l’annexion unilatérale entraînerait une escalade des violences.

Mercredi, le ministère russe des Affaires étrangères a lancé un appel à Israël et aux Palestiniens en leur demandant de s’abstenir de prendre toute initiative susceptible d’entraîner une escalade régionale.

Al-Ayyam, journal arabophone basé à Ramallah, a annoncé que le secrétaire-général des Nations unies, Antonio Guterres, avait demandé à Abbas de le tenir informé de l’idée d’une rencontre ministérielle sous les auspices de l’ONU.

Selon la Treizième chaîne, Abbas a déclaré à Guterres que les Palestiniens n’accepteraient pas que cette réunion soit basée sur le plan mis au point par les Etats-Unis.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas présente une carte du plan du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient alors qu’il s’adresse au Conseil de sécurité de l’ONU au siège des Nations unies, le 11 février 2020 à New York. (Johannes EISELE / AFP)

Un reportage de la Treizième chaîne a déclaré, au début de la semaine, que ce sommet permettrait à l’Autorité palestinienne de proposer des changements au plan de paix mis au point par l’administration Trump – un plan que les Palestiniens avaient immédiatement rejeté.

L’Union européenne et les Nations unies sont également partie prenante dans l’effort russe, le considérant comme une opportunité de relancer les négociations de paix et de mettre un terme à la promesse d’annexion, de la part du Premier ministre Netanyahu de certains secteurs de Cisjordanie, qui deviendraient Israéliens sous les termes du plan de paix américain, a expliqué la chaîne.

« La seule manière de stopper l’annexion, c’est de renouer les contacts entre les Palestiniens et le gouvernement américain », aurait déclaré un diplomate occidental.

L’AP boycotte la Maison Blanche depuis la reconnaissance, par Trump, de Jérusalem en tant que capitale d’Israël, qui a entraîné le transfert de l’ambassade des Etats-Unis dans la ville sainte. Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme capitale de leur futur Etat.

Depuis, les Etats-Unis ont coupé des centaines de millions de dollars qui étaient versés en aide aux Palestiniens et à l’agence de l’ONU qui soutient les réfugiés palestiniens. Ils ont également fait fermer le bureau de représentation de l’AP à Washington, entraînant la colère de Ramallah.

Abbas a annoncé mardi que les Palestiniens n’étaient dorénavant plus liés aux accords conclus avec l’Etat juif et avec les Etats-Unis, évoquant pour justifier cette décision la volonté du nouveau gouvernement israélien de mener à bien le plan d’annexion.

Vendredi, les forces de sécurité palestiniennes se sont retirées des secteurs proches de Jérusalem-Est après la fin de la coordination sécuritaire entre l’AP et Israël, selon de multiples informations parues dans les médias.

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