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Israël aurait ciblé des caches d’armes en plein cœur de la Syrie

Selon un groupe de veille et la presse syrienne, des frappes ont touché des dépôts de munitions appartenant au Hezbollah lors d'une deuxième attaque en moins de 12 heures

Un missile anti-aérien tiré sur Damas, le 27 avril 2020. (Capture d'écran Twitter)
Un missile anti-aérien tiré sur Damas, le 27 avril 2020. (Capture d'écran Twitter)

Israël a bombardé vendredi matin un dépôt de munitions dans le centre du territoire syrien – une rare frappe en plein jour qui a entraîné une explosion massive, selon des informations transmises depuis la Syrie.

Cette attaque contre les forces liées à l’Iran, en Syrie, semble être la cinquième à avoir été attribuée à l’Etat juif au cours des deux dernières semaines. Elle est survenue moins de 12 heures après des bombardements de forces liées à l’Iran par des hélicoptères militaires de Tsahal sur le plateau du Golan syrien, dans la soirée de jeudi.

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme, groupe de veille travaillant sur la guerre syrienne, a indiqué que la cache d’armes qui a explosé vendredi matin était située aux abords de Homs et qu’elle contenait des missiles et des munitions appartenant au groupe terroriste du Hezbollah, soutenu par l’Iran.

L’agence de presse officielle syrienne SANA a expliqué que les frappes avaient entrainé de fortes explosions et qu’elles auraient fait au moins dix blessés chez les civils.

Les dégâts entraînés par des explosions secondaires dans une rue après une attaque israélienne présumée contre une cache d’armes du Hezbollah près de Homs, dans le centre de la Syrie, le 1er mai 2020. (Crédit : SANA)

Le gouverneur de Homs a expliqué à SANA que la nature de l’attaque n’était « pas encore connue ».

Même si le gouvernement syrien n’a pas immédiatement accusé Jérusalem d’être à l’origine de cette frappe, un certain nombre de médias du pays ont déclaré que l’Etat juif était responsable des bombardements.

Des photographies et des vidéos de la scène semblent montrer des dégâts secondaires, survenus apparemment au moment où les munitions ont explosé.

La frappe de vendredi matin, qui serait une attaque de jour hautement inhabituelle, même s’il y a pu y avoir quelques précédents, est survenue moins d’une journée après d’autres frappes de Tsahal rapportées contre les forces pro-iraniennes au sud du territoire syrien.

Ainsi, vendredi peu après minuit, la Syrie avait accusé des hélicoptères « israéliens » d’avoir tiré des missiles sur le Sud de la Syrie, avaient indiqué les médias officiels syriens dans la nuit de jeudi à vendredi, quelques jours après des raids similaires imputés à l’Etat hébreu.

« Depuis l’espace aérien du Golan occupé, des hélicoptères de l’ennemi israélien ont attaqué avec plusieurs missiles des positions dans la région Sud », avait rapporté alors l’agence de presse officielle SANA.

L’agence n’avait pas précisé la nature des cibles mais avait évoqué des « dégâts matériels ».

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui a également fait état de ces raids, avait pour sa part parlé de « positions militaires des forces du régime et de milices pro-Iran » situées dans les deux provinces voisines de Deraa et Qouneitra, qui jouxtent le Golan.

Il s’agissait de la troisième attaque contre des cibles iraniennes en Syrie attribuée à Israël en 10 jours.

Mardi, le ministre de la Défense Naftali Bennett avait semblé confirmer qu’Israël était à l’origine d’une frappe aérienne contre les forces pro-Iraniennes en Syrie lundi, affirmant que l’armée avait pour objectif que les forces loyales à Téhéran quittent le pays.

Le ministre de la Défense Naftali Bennett de Yamina à la Knesset, le 20 février 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)

« Nous sommes passés du blocage de l’implantation de l’Iran en Syrie à le forcer à quitter le pays, et nous ne nous arrêterons pas », avait déclaré Bennett dans un communiqué.

« Nous ne permettrons pas que d’autres menaces stratégiques poussent à nos frontières, sans prendre des mesures », avait-il dit. « Nous continuerons à lutter contre le territoire de l’ennemi. »

Lundi peu avant l’aube, des raids aériens imputés à Israël par la Syrie ont visé les environs de Damas. Trois civils ont été tués dans des éclats de missiles ayant touché leur domicile, avait assuré SANA.

L’OSDH avait affirmé que les bombardements ciblaient des positions des forces iraniennes et des combattants du Hezbollah libanais, au sud de Damas. L’ONG avait fait état de la mort de quatre combattants.

Bennett n’avait pas confirmé l’implication de l’Etat juif dans cette frappe, même si ces commentaires avaient semblé être une allusion claire à cet effet.

Les responsables militaires israéliens ont averti que la reconnaissance de telles frappes ajoute une pression sur l’Iran et ses mandataires pour qu’ils ripostent afin de sauver la face.

Jérusalem affirme que la présence de l’Iran en Syrie, où il se bat pour soutenir le président Bachar el-Assad, est une menace, alors que Téhéran cherche à s’implanter à titre permanent le long des frontières nord d’Israël. Israël a également menacé de prendre des mesures militaires pour empêcher l’Iran de fournir au groupe terroriste du Hezbollah, basé au Liban, des armes avancées, en particulier des missiles à guidage de précision.

Bien que les responsables israéliens s’abstiennent généralement d’assumer la responsabilité de certaines frappes en Syrie, ils ont reconnu avoir mené des centaines, voire des milliers de raids dans le pays depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011.

Ces raids ont été en grande majorité dirigés contre l’Iran et ses mandataires, notamment le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah. Les forces israéliennes ont également effectué des frappes sur les défenses aériennes syriennes.

La semaine dernière, la Syrie a accusé Israël d’avoir visé des cibles près de Homs.

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG dont le siège est au Royaume-Uni, a déclaré que les cibles visées étaient « des postes militaires de milices iraniennes dans le désert de Palmyre ».

Le 15 avril, Israël aurait effectué une frappe mercredi sur un véhicule du Hezbollah en Syrie, près de la frontière libanaise. Cependant, selon certaines informations, les occupants du véhicule auraient réussi à s’enfuir avant que celui-ci ne soit touché.

Une société privée de renseignement israélienne a publié jeudi des images montrant les conséquences du raid aérien de lundi contre les forces soutenues par l’Iran en Syrie, qui ont été attribuées à Israël. L’attaque a visé un entrepôt à l’extérieur de Palmyre et l’entrée d’une installation souterraine près de Damas, selon les images satellites.

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