La tante d’Ariel et de Kfir Bibas : « Nous espérons qu’ils ne sont pas des trophées »
Les proches réclament la libération immédiate de la famille Bibas, enlevée à Nir Oz le 7 octobre. Les deux enfants roux sont les plus jeunes otages encore détenus à Gaza
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Ofri Bibas, la tante des deux plus jeunes otages encore otages à Gaza, a déclaré mardi vouloir croire que le retard dans la libération de ses proches, à la faveur de la trêve, faisait partie de la guerre psychologique que mène le Hamas.
Son frère, Yarden Bibas, est otage à Gaza depuis le 7 octobre : sa femme, Shiri Bibas, et leurs deux enfants aux cheveux roux, Ariel, 4 ans et Kfir, aujourd’hui âgé de 10 mois, ont eux aussi été enlevés de leur domicile du kibboutz Nir Oz
La guerre psychologique « fonctionne très bien parce que ces quatre derniers jours [depuis le début de la trêve] ont été un effroyable cauchemar », confie Ofri Bibas. « J’espère qu’ils ne les gardent pas comme un trophée. »
Dans la mesure où trente enfants ont déjà été libérés mais que 10 sont toujours en captivité à Gaza, parmi lesquels Ariel et Kfir, et que 69 otages ont été libérés à la date de mardi après-midi, Bibas veut plaider la cause des siens.
« Nous ignorons où ils sont détenus. D’après ce que nous savons, ils se trouvent sous terre », explique Bibas.
Elle a demandé au gouvernement israélien ainsi qu’au Qatar et à l’Égypte, à « tous ceux qui sont impliqués dans cette négociation et cet accord », de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour obtenir la libération rapide des Bibas dans le cadre de cet accord de trêve.
« Il est temps qu’ils soient libérés », dit-elle.
Bibas assure ne rien pouvoir dire sur ceux qui détiennent ses proches.
Selon l’armée israélienne, la famille Bibas a été confiée par le Hamas à une autre organisation terroriste palestinienne de Gaza, ce qui réduit à néant les espoirs d’une libération au titre de la trêve actuelle.
Le porte-parole de Tsahal, Avichai Adraee, a déclaré que la famille avait été remise à une autre faction terroriste palestinienne de Gaza et qu’elle était actuellement détenue dans la ville de Khan Younis, dans le sud de Gaza. On ignore à ce stade à quel moment le transfert a eu lieu ainsi que le nom de la faction qui les détient.
« Personne n’a vu Shiri », dit Ofri Bibas. « C’est tout ce que je peux dire. »
Elle espère qu’ils se trouvent dans un « endroit un peu méconnu, ce qui explique qu’il faudra du temps pour les trouver et les ramener, mais c’est juste mon sentiment ». « Je n’ai pas d’information officielle là-dessus. »
Eylon Keshet, le cousin de Yarden Bibas, redit à quel point il est important d’obtenir la libération des Bibas, surtout en raison du jeune âge des deux enfants.
« C’est complètement inédit », estime Keshet, qui rappelle que Kfir est un bébé dont la principale source de nourriture est le lait maternisé et qu’Ariel souffre de différents problèmes de santé.
Du haut de ses 10 mois, Kfir est le plus jeune Israélien pris en otage et conduit à Gaza le 7 octobre dernier.
« Ce ne sont pas que des photos, c’est un vrai bébé qui se trouve là-bas », souligne Keshet en montrant une photo de Kfir.
« Leurs grands-parents ont été tués, massacrés », dit-il. « Leur maison a été détruite. Ils ont tellement de souffrances qui les attendent. »
Les parents de Shiri Bibas, Margit Silberman Shnaider et Yosi Silberman, également résidents du kibboutz Nir Oz, ont été assassinés le 7 octobre.
Yarden Bibas, qui avait une arme de poing sur lui ce jour-là, était sorti pour défendre le kibboutz, rappelle Keshet.
Il a ensuite été vu sur une photo, la tête ensanglantée, frappé à la tête avec un marteau, entouré d’une foule de terroristes en liesse en route pour Gaza.
Shiri a quan -à elle été filmée serrant contre elle ses deux bébés, enveloppés dans une couverture, la terreur se lisant sur son visage.
« Malheureusement, nous ne pensons pas qu’ils sont détenus ensemble », confie Keshet. « Nous ne savons absolument rien. Nous sommes dans le flou ici. Nous ne savons rien sur leurs conditions de détention, leur état de santé. C’est un cauchemar pour nous. »