La yeshiva de Yitzhar sous surveillance policière
Les forces de sécurité continuent de prendre des mesures sécuritaires contre les violences et le vandalisme à Yitzhar
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Une présence de la police des frontières a été placée dans la yeshiva de l’implantation de Yitzhar en Cisjordanie jeudi soir. Les forces de sécurité continuent de prendre des mesures contre les violences qui prennent actuellement place dans la ville.
Selon le bureau du porte-parole de l’armée israélienne, la structure a été choisie « sur base des besoins sécuritaires pour empêcher la violence et le vandalisme ciblant le personnel de sécurité et les villages du voisinage, qui proviennent de la yeshiva. »
La violence s’est intensifiée au cours des derniers jours entre les résidents de Yitzhar et les forces de sécurité. Mardi matin, un groupe d’habitants s’en est pris à un poste de commande de l’armée israélienne après la destruction de plusieurs bâtiments illégaux par les forces de sécurité.
Des réservistes de l’armée, en poste dans l’implantation, n’ont pas su empêcher le groupe de dizaines de résidents de démolir leur poste et leur matériel lors d’une émeute qui s’est déroulée avant l’aube.
Les résidents de Yitzhar manifestaient contre la démolition de cinq bâtiments illégaux de la communauté en Cisjordanie. L’attaque a commencé après la démolition par les soldats et la police, a indiqué un porte-parole de la police, Louba Samri.
Quelque 50 émeutiers juifs ont alors attaqué les quartiers généraux militaires dans l’implantation pour tenter de détruire le bâtiment. Ils ont également jeté des pierres, brûlé et crevé des pneus de véhicules, affirme la police.
Selon une source militaire, les habitants de l’implantation ont menacé les soldats, pour ne pas être blessés. Ils ont alors commencé à détruire le matériel de l’armée au sein de l’implantation.
Huit personnes, dont six gardes-frontières, ont été blessées. Tout le matériel militaire a été détruit, y compris les tentes, les chauffages, les toilettes et un réservoir d’eau.
La police a eu recours aux mesures anti-émeutes, qui ont blessé deux résidents, a indiqué Samri. Huit personnes ont été arrêtées.
La police a arrêté jeudi matin cinq habitants de l’implantation de Yitzhar, soupçonnés d’être impliqués dans l’attaque de mardi contre un campement militaire et d’avoir détruit du matériel de l’armée.
Deux des suspects sont des adolescents âgés de 16 à 18 ans, selon la Dixième chaîne. Les trois autres ont 23, 28 et 29 ans. Selon la radio israélienne, les autorités sont censées procéder à des arrestations supplémentaires dans les prochains jours.
Après ces arrestations, au cours d’une opération coordonnée avec la police israélienne et la police des frontières, les cinq suspects ont été placés en interrogatoire. Une audience pour étendre leur détention était programmée jeudi.
Mercredi, deux autres suspects ont été arrêtés, l’un de Yitzhar et l’autre de l’implantation de Havat Gilad.
En outre, l’armée a annoncé jeudi qu’elle interdirait une excursion prévue lors de Pessah au site de Homesh, une implantation évacuée lors du désengagement de 2005, selon la radio israélienne.
L’armée a évoqué des manques d’effectifs et la hausse considérable des accrochages entre les forces de sécurité et les habitants des implantations extrémistes.
Le conseil régional de Samarie a regretté que l’armée punisse l’ensemble des habitants des implantations pour les actions d’un minuscule groupe de vandales.
Le député Elazar Stern (Hatnua), membre de la commission des lois de la Knesset, a déclaré lors d’une interview mercredi avec la Dixième chaîne que l’implantation de Yitzhar ne devrait pas être traitée différemment des autres communautés qui soutiennent l’activité terroriste.
« Cela veut dire qu’il devrait y avoir des postes de contrôle à l’entrée et que toute personne entrant devrait être contrôlée, » a-t-il déclaré. « Et s’il faut effectuer des fouilles au milieu de la nuit, alors ils doivent le faire. »
Stern a ajouté que la commission des lois travaillait actuellement sur une définition juridique du terrorisme et que les activités qui ont lieu à Yitzhar rentrent dans cette catégorie.
« Je vous le dis, c’est du terrorisme, » a-t-il souligné.
L’incident de mardi matin s’est déroulé quelques heures après que la police pense qu’il s’agit d’un acte de Juifs nationalistes extrémistes.
Dimanche, lors d’une autre attaque d’habitants extrémistes de Yitzhar, les pneus de la Jeep du commandant de l’armée israélienne ont été crevés pour la deuxième fois en l’espace de quelques mois.
Avec Stuart Winer et Yifa Yaakov.