L’Allemagne demande « pardon » aux anciens combattants de l’insurrection de Varsovie
Près de 200 000 personnes, essentiellement des civils, sont mortes au cours des 63 jours de bataille
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a rencontré mercredi des anciens combattants de l’insurrection de Varsovie et leur a demandé « pardon », lors d’une visite en Pologne à la veille du 80e anniversaire de la révolte.
L’insurrection armée contre les forces d’occupation allemandes avait éclaté le 1er août 1944 et duré deux mois avant d’être écrasée par les nazis.
Près de 200 000 personnes, pour la plupart des civils, sont mortes au cours des 63 jours de bataille. Et la capitale polonaise a été réduite à un tas de décombres.
« Il n’y a pas de mots pour rendre justice à cette horreur… Je demande, ici et maintenant, pardon », a déclaré M. Steinmeier, en s’adressant à des anciens combattants rassemblés sur la place de Varsovie, où se déroula l’une des premières batailles de l’insurrection.
Cette révolte vouée à l’échec, menée par quelque 50 000 combattants contre des occupants nazis mieux équipés, est considérée comme l’un des plus tragiques épisodes de l’Histoire de la Pologne.
Selon le musée de l’Insurrection de Varsovie, créé pour commémorer l’insurrection, 400 anciens combattants sont encore en vie.
L’actuel gouvernement polonais, pro-UE, dirigé par le Premier ministre Donald Tusk, a exhorté l’Allemagne à offrir une compensation financière pour les pertes subies par le pays aux mains des troupes nazies pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le parti populiste Droit et Justice, qui a perdu le pouvoir en octobre, avait fait une demande similaire.
Lors de sa visite à Varsovie, M. Steinmeier a évoqué un projet du gouvernement allemand de créer à Berlin un mémorial en hommage aux victimes polonaises des nazis.
« De nombreux autres efforts sont en cours, notamment en faveur des derniers survivants de l’occupation allemande. Nos deux gouvernements sont en liaison étroite à ce sujet », a-t-il précisé.
Le président allemand n’a toutefois pas détaillé d’éventuelles mesures de compensation.
Il a par ailleurs déploré l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en avertissant que « la guerre est revenue en Europe ».
« Poutine l’a ramenée. Il cherche à détruire l’Ukraine et nous menace tous », a estimé M. Steinmeier, qui a promis de continuer à soutenir le pays et les Ukrainiens.
« Nous soutenons leur lutte héroïque et nous les accompagnons sur la voie de l’adhésion à l’Union européenne », a-t-il ajouté.