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L’ancien ambassadeur israélien à l’ONU exhorte Biden à appeler Netanyahu

Danny Danon a invité instamment le président américain à appeler le Premier ministre israélien, en donnant le numéro de téléphone de ce dernier sur Twitter

L'ambassadeur d'Israël auprès des Nations unies, Danny Danon s'adressant à l'Assemblée générale. (Crédit : Photo de l'ONU / Manuel Elias)
L'ambassadeur d'Israël auprès des Nations unies, Danny Danon s'adressant à l'Assemblée générale. (Crédit : Photo de l'ONU / Manuel Elias)

L’ancien ambassadeur israélien aux Nations unies, Danny Danon, a tweeté une requête au président américain Joe Biden pour qu’il appelle le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le chef de la branche internationale de son parti, le Likud, a ajouté un numéro de téléphone à la fin de son message, qu’il dit être celui du Premier ministre.

Après 21 jours, il est devenu impossible d’ignorer que le téléphone du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu n’a pas encore sonné.

Après près de trois semaines de silence des États-Unis à l’égard de leur plus proche allié dans la région, et partenaire indispensable pour contrer les ambitions malveillantes de l’Iran, certains Israéliens commencent à s’inquiéter.

De plus en plus d’observateurs estiment que le « non-appel » n’est pas une petite rebuffade, un geste inoffensif dans le jeu du protocole diplomatique. C’est devenu une raison pour eux de commencer à s’interroger sur l’approche de la nouvelle administration américaine vis-à-vis de la région, et sur sa volonté de laisser le passé derrière elle afin de résoudre les problèmes urgents d’aujourd’hui.

Benjamin Netanyahu, en pleine campagne pour sa survie politique, avait été habitué par l’ex-président républicain à recevoir des coups de pouce pré-électoraux. Mais le démocrate n’a pas grand-chose à gagner à en faire autant avant les législatives israéliennes du 23 mars.

Côté américain aussi, Nikki Haley, ex-ambassadrice aux Nations unies sous Donald Trump, a accusé le gouvernement Biden de « snober » un « ami comme Israël » tout en faisant « ami-ami » avec « un ennemi comme l’Iran ».

« Nous sommes évidemment dans une toute autre situation », estime Jeremy Ben Ami, président de l’organisation progressiste juive américaine J Street. S’il assure que Joe Biden a « une relation personnelle ancienne et bonne » avec Israël, il souligne aussi que son équipe était souvent déjà aux manettes entre 2009 et 2017 sous Barack Obama, dont les liens étaient plus tendus.

« Le président Obama avait fait de la résolution du conflit israélo-palestinien une priorité de politique étrangère dès le début de son mandat, sans grand résultat », ajoute Michele Dunne, du cercle de réflexion Carnegie Endowment for International Peace.

Là où Donald Trump avait promis d’entrée de jeu, en 2017, de trouver « l’accord ultime » entre Israël et les Palestiniens, sans jamais y parvenir, l’administration Biden affiche sa prudence.

Le secrétaire d’État adjoint de l’époque, Antony Blinken, témoigne au Capitole à Washington, le 29 septembre 2016, devant la commission sénatoriale des relations étrangères, lors de l’audition sur la Syrie. (AP Photo / Jose Luis Magana)

Le nouveau chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a certes assuré que la « solution à deux Etats » était la seule viable, renouant ainsi avec le consensus international malmené par le milliardaire républicain.

Or cette « solution » est « devenue impossible à mettre en oeuvre », estime Michele Dunne, « mais ni les Israéliens ni les Palestiniens n’ont encore présenté une alternative ».

« La dure réalité, c’est que nous sommes très loin d’une percée pour la paix et d’une résolution finale » avec « la création d’un Etat Palestinien », a semblé acquiescer lundi Antony Blinken sur la chaîne CNN.

Affichant des ambitions très modestes, il a appelé les deux camps à ne prendre aucune « décision unilatérale qui éloignerait encore davantage les perspectives de paix ». Pas question, dans l’immédiat, d’évoquer un retour à la table des négociations.

Pour Jeremy Ben Ami, les Etats-Unis doivent se borner pour l’instant à « maintenir en vie la possibilité de négociations, plutôt que de présenter une grande initiative nouvelle ».

Le nouveau gouvernement a confirmé qu’il maintiendrait l’ambassade américaine à Jérusalem, que les Etats-Unis continueront à considérer comme la capitale de l’Etat hébreu malgré les protestations internationales.

A l’inverse, il a promis de rouvrir la mission diplomatique palestinienne à Washington, et de rétablir l’aide aux Palestiniens coupée ces dernières années.

Mais sur d’autres sujets, il semble toujours à la recherche d’un équilibre.

Antony Blinken a refusé de se prononcer définitivement sur la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan syrien annexé en 1981. Et il ne s’est pas exprimé sur la décision de Mike Pompeo de ne pas juger les colonies israéliennes en Cisjordanie contraires au droit international.

Donc au-delà des relations personnelles, Washington veut donc prendre son temps…

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