L’AP demande un prêt aux Émirats arabes unis et à la Norvège – diplomate
L'Autorité palestinienne est en pourparlers avec Abou Dhabi et Oslo pour un prêt mensuel afin de compenser les centaines de millions de dollars de taxes qu'Israël tente de retenir
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
L’Autorité palestinienne (AP) est en pourparlers avec les Émirats arabes unis et la Norvège pour que Abou Dhabi ou Oslo offrent à Ramallah un prêt mensuel afin de compenser les centaines de millions de dollars de recettes fiscales qu’Israël tente de retenir à l’AP, a indiqué jeudi un diplomate occidental de haut rang au Times of Israel.
Israël retient 275 millions de shekels de recettes fiscales qu’il perçoit au nom de Ramallah. Ce montant correspond à la somme que l’AP utilise pour payer les services et les employés de Gaza.
En novembre dernier, le Conseil des ministres avait voté pour retenir la part de Gaza du transfert mensuel au motif que les fonds pourraient être acheminés vers le groupe terroriste palestinien du Hamas, rival de l’AP.
En signe de protestation, l’AP avait refusé d’accepter les recettes fiscales, qui constituent la majeure partie de son budget annuel, mettant Ramallah en danger d’effondrement financier.
La décision israélienne a été fortement critiquée par l’administration Biden, qui a exigé que Jérusalem débloque les fonds, puisqu’ils appartiennent à l’AP.
La semaine dernière, le cabinet a approuvé un compromis prévoyant le transfert des fonds à la Norvège, qui ne pourra les remettre à l’AP que si le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, un député d’extrême-droite qui entretient des relations particulièrement conflictuelles avec l’AP, donne son feu vert. Le cadre israélien interdit également à l’AP de transférer ces fonds à Gaza et empêcherait indéfiniment Ramallah de recevoir ces recettes fiscales en cas de violation de l’accord.
Bien que le nouveau cadre permette à l’AP de disposer de la partie des fonds destinée à Gaza afin de payer les services en Cisjordanie, Ramallah estime que Smotrich mettra des mois avant d’autoriser la Norvège à débloquer les recettes fiscales, selon un responsable palestinien.
En conséquence, l’AP travaille sur une solution de contournement qui lui donnerait un accès plus rapide et plus garanti au transfert mensuel de 75 millions de dollars par le biais de prêts bancaires des Émirats arabes unis ou de la Norvège, selon le diplomate occidental de haut rang. La part de Gaza représente environ 25 % du total des recettes fiscales mensuelles.
« Sans les 275 millions de shekels mensuels, l’Autorité palestinienne ne survivra pas. L’accord avec la Norvège n’aurait aucune raison d’être », a ajouté le diplomate.