Biden à Netanyahu : trouvez une solution pour les taxes de l’AP – média
Le président américain aurait demandé au Premier ministre de traiter avec les radicaux de sa coalition et de transférer à l’Autorité palestinienne les taxes perçues depuis le 7 octobre
Lors d’un appel « contrariant » au cours du week-end, le président américain Joe Biden a dit au Premier ministre Benjamin Netanyahu que la décision de son gouvernement de retenir les fonds fiscaux palestiniens à la suite de l’assaut de choc du groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre devait être résolue, a rapporté le site d’information Axios tardivement jeudi, citant des fonctionnaires américains et israéliens et une « source ayant connaissance de la question ».
L’un des responsables américains a déclaré à Axios que l’appel entre les deux dirigeants samedi était l’un des plus difficiles et des plus « contrariants » jusqu’à présent depuis le 7 octobre, date à laquelle le Hamas a lancé son attaque meurtrière contre les communautés du sud d’Israël, tuant 1 200 personnes et prenant au moins 240 otages de tous âges.
L’administration Biden a fermement soutenu Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza, qu’il s’est juré de détruire, mais Washington a fait pression pour qu’Israël réduise l’intensité des combats dans l’enclave palestinienne, alors que le nombre de morts augmente et que la communauté internationale réclame un cessez-le-feu.
« Nous avons eu l’impression que le président prenait chaque jour des risques pour Bibi [Netanyahu] et que lorsque ce dernier doit donner le change et prendre un risque politique, il n’est pas disposé à le faire », a expliqué le fonctionnaire américain.
Israël perçoit des recettes fiscales mensuelles au nom de Ramallah sur les importations et les exportations, et transfère ces fonds à l’Autorité palestinienne (AP), mais l’État a de plus en plus bloqué une partie des fonds pour diverses raisons, principalement le paiement par Ramallah d’allocations aux condamnés pour terrorisme et aux familles des terroristes tués. Il a récemment averti qu’il n’autoriserait pas l’AP à transférer des fonds destinés aux services et aux salaires dans la bande de Gaza, alléguant que l’argent pourrait parvenir au Hamas alors qu’Israël est en guerre contre le groupe terroriste.
Le 3 novembre, le cabinet de sécurité a voté la suspension du versement d’une somme d’approximativement 275 millions de dollars appartenant à Ramallah et provenant des revenus fiscaux prélevés par Jérusalem pour le compte de l’AP. Ce montant représente environ 30 % du total des recettes dues à Ramallah et correspond aux fonds alloués par l’AP à Gaza.
Le vote du cabinet s’inscrit dans le cadre d’une politique israélienne plus large visant à se déconnecter de la bande de Gaza, mais l’establishment de la Défense s’y est opposé, craignant qu’il ne déclenche l’effondrement de l’AP déjà à court d’argent et sur laquelle l’armée israélienne s’appuie en partie pour maintenir la stabilité en Cisjordanie.
L’AP a réagi à la décision du cabinet en déclarant qu’elle n’accepterait aucune des recettes fiscales si Israël refusait d’inclure la partie de Gaza, mettant Israël au défi de permettre son effondrement ce qui pourrait bien conduire à ce qu’Israël soit tenu responsable des affaires civiles d’environ trois millions de Palestiniens en Cisjordanie.
Bien qu’ils aient voté avec le reste du cabinet pour approuver cette réduction majeure, les collaborateurs de Netanyahu ont cherché à trouver des moyens détournés pour faire parvenir les recettes fiscales palestiniennes à l’AP, notamment par le biais d’un prêt accordé par le gouvernement norvégien.
Mais au début du mois, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a prévenu qu’il ne permettrait pas que « le moindre shekel » des fonds fiscaux palestiniens collectés par Israël pour l’AP ne soit transféré aux « nazis du Hamas » à Gaza, ou aux familles de terroristes de Cisjordanie et de la bande de Gaza – laissant entendre qu’il démissionnerait du gouvernement plutôt que d’autoriser un tel transfert.
Un accord conclu il y a quelques semaines par le conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, permettrait à l’AP d’envoyer des fonds à ses employés à Gaza en autorisant Israël à en vérifier les bénéficiaires.
Selon l’article d’Axios, « Biden a demandé à Netanyahu d’accepter » la proposition qu’il a lui-même soulevée il y a plusieurs semaines : « transférer les recettes fiscales retenues en Norvège pour qu’elles soient conservées jusqu’à ce qu’un arrangement soit trouvé pour apaiser les inquiétudes d’Israël qui craint que les fonds ne parviennent au Hamas ».
L’AP a accepté cet arrangement, selon Axios, mais Netanyahu aurait tenté de faire marche arrière, disant à Biden qu’il ne pensait plus que c’était une bonne idée.
« Il a dit à Biden qu’il ne faisait pas confiance aux Norvégiens et a déclaré que l’Autorité palestinienne devrait simplement accepter le transfert partiel des fonds », a rapporté Axios, citant un fonctionnaire américain et la source ayant connaissance de la question.
Après quelques minutes de conversation, Biden aurait dit à Netanyahu qu’il s’attendait à ce qu’il solutionne la problématique, et qu’il devrait traiter avec les partisans de la ligne radicale dans sa coalition sur la question tout comme lui, le président, traite avec la pression politique du Congrès au sujet de la guerre.
« Le président a ajouté que ‘cette conversation était terminée’ et a mis fin à l’appel », selon Axios citant le responsable américain et la deuxième source.
Un autre responsable américain a eu une autre lecture de l’échange, et a déclaré que Netanyahu n’a pas rejeté l’idée de la Norvège. Il a affirmé que les deux dirigeants « continuaient à travailler de leur côté ».
« Nous avons bien avancé et nous pensons que la question des transferts de recettes fiscales est en passe d’être résolue », a ajouté le fonctionnaire.
Un porte-parole de la Maison Blanche a déclaré à Axios que la conversation avait été « bonne et productive ».
Jacob Magid a contribué à cet article.
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