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L’AP devra verser 3,5 millions de $ aux « collaborateurs » torturés en prison

51 plaignants affirment qu'ils ont été systématiquement torturés parce qu'ils étaient soupçonnés d'avoir fourni aux autorités israéliennes des informations et une aide

Illustration : Un prisonnier palestinien tient les barreaux de sa cellule. (Deuxième chaîne d'information)
Illustration : Un prisonnier palestinien tient les barreaux de sa cellule. (Deuxième chaîne d'information)

Dans une décision historique, le district de Jérusalem a ordonné à l’Autorité palestinienne de verser une indemnité de 13,2 millions de shekels (environ 3,5 millions de dollars) à des dizaines de collaborateurs présumés d’Israël qui ont été systématiquement torturés alors qu’ils étaient incarcérés dans les prisons de l’Autorité palestinienne.

La chaîne d’information Hadashot a rapporté jeudi que les plaignants espèrent qu’Israël sera en mesure de recouvrer la somme de l’Autorité palestinienne. Autrement, elle pourrait être obtenue en la déduisant des recettes fiscales perçues par Israël pour le compte de l’Autorité palestinienne.

Les 51 plaignants ont dit avoir été arrêtés parce qu’ils étaient soupçonnés d’avoir fourni aux autorités israéliennes des informations et une aide.

L’an dernier, le tribunal a statué en faveur de plaignants en présentant un dossier de 1 800 pages au terme de 90 audiences et d’années de délibérations, où le juge Moshe Drori a déclaré que les témoignages et les preuves corroboraient les accusations de façon irréfutable.

De nombreux plaignants ont été arrêtés par les forces de l’AP à l’intérieur du territoire israélien – principalement à Jérusalem-Est – et/ou ont la citoyenneté israélienne. Le tribunal de Jérusalem a donc décidé qu’il était habilité à juger l’affaire.

Les plaignants ont déclaré que pendant leur détention, entre 1990 et 2003, les interrogateurs les battaient, écrasaient des cigarettes sur leur corps, arrachaient leurs dents, les forçaient à adopter des positions douloureuses pendant de longues périodes et ne leur donnaient rien à manger et à boire. Plusieurs ont dit que leurs organes génitaux ont été mutilés, les rendant stériles et impuissants.

Un homme a raconté à Hadashot qu’il avait subi des sévices physiques, expliquant comment ses bras et ses jambes étaient attachés et son visage recouvert d’un sac.

« On ne voit rien. Vous ne faites que recevoir des coups jusqu’à l’évanouissement », a-t-il dit.

Un autre a raconté qu’il ne pouvait plus avoir de relations sexuelles après avoir été forcé de s’asseoir sur une bouteille de verre brisée.

Dans certains cas, les prisonniers étaient enfermés dans des conteneurs métalliques chauds lors des journées chaudes ou étaient aspergés alternativement d’eau brûlante et d’eau glacée. D’autres ont raconté avoir été forcés de boire dans les cuvettes des toilettes ou de s’asseoir sur des bouteilles cassées. Certains ont été contraints d’assister à l’exécution d’autres collaborateurs présumés. Les prisonniers se voyaient souvent refuser des soins médicaux.

L’Autorité palestinienne, tout en reconnaissant l’emprisonnement de certains des plaignants, a nié qu’il y ait eu torture.

Les responsables israéliens ont déclaré à Hadashot que, selon eux, les abus ne se produisent plus dans les établissements pénitentiaires palestiniens.

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