Israël en guerre - Jour 66

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Lapid change de tactique, cible les électeurs travaillistes et de Kakhol lavan

Les partis, excédés par cette démarche, affirment que le chef de Yesh Atid affaiblit le bloc ; Netanyahu fait également campagne pour récupérer les électeurs de Bennett

Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Le chef du parti israélien Yesh Atid, Yair Lapid, lors d'une interview à la "Conférence des influenceurs" de la Douzième chaîne d'information, à Jérusalem, le 7 mars 2021. (Crédit : GIL COHEN-MAGEN / AFP)
Le chef du parti israélien Yesh Atid, Yair Lapid, lors d'une interview à la "Conférence des influenceurs" de la Douzième chaîne d'information, à Jérusalem, le 7 mars 2021. (Crédit : GIL COHEN-MAGEN / AFP)

A une semaine à peine des élections, Yair Lapid, le président du parti Yesh Atid, a effectué un virage dimanche dans sa campagne, en envoyant une série de SMS nocturnes à de potentiels sympathisants, avertissant que les partis qui ne devraient remporter qu’une poignée de sièges ne seront pas en mesure de faire une réelle différence.

« Les partis avec cinq sièges ne transforment pas le gouvernement et les partis avec six [sièges] ne sauvent pas la démocratie », peut-on lire dans un texte signé par Lapid et envoyé à des centaines de milliers de personnes, faisant allusion aux partis Kakhol lavan et travailliste, qui sont actuellement estimés dans cette fourchette.

« Un grand changement ne peut se faire qu’avec un grand Yesh Atid », a déclaré Lapid. Son parti est actuellement évalué à environ 20 sièges.

Pointant directement du doigt le parti Kakhol lavan, avec lequel Yesh Atid était autrefois allié mais dont il s’est séparé l’année dernière lorsque son leader Benny Gantz a accepté de former un gouvernement avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, Lapid a déclaré que « toutes les personnes impliquées dans ce gouvernement hypertrophié et gaspilleur ont maintenu Netanyahu dans la rue Balfour », où se trouve la résidence du Premier ministre.

Yair Lapid en campagne électorale 2021. (Autorisation)

Alors que certains sondages indiquent que le parti de gauche Meretz n’obtiendrait que quatre sièges et que d’autres montrent qu’il ne franchira pas le seuil électoral, une source de Yesh Atid a déclaré au Times of Israël que le message ne visait pas ce parti.

« Selon les données de Yesh Atid, Meretz franchira le seuil et nous n’essayons pas d’enlever des voix à Meretz ; nous ne visons pas Meretz », a déclaré la source.

La démarche de Yesh Atid, et l’affirmation selon laquelle elle ne vise pas Meretz, met en évidence un risque important pour Yesh Atid et le camp du centre-gauche – si Kakhol lavan, les travaillistes ou Meretz ne parviennent pas à franchir le seuil, il est peu probable que le bloc anti-Netanyahu puisse atteindre une majorité de 61 sièges.

Le chef du parti de gauche Meretz, Nitzan Horowitz, assiste à une conférence de presse de la Douzième chaîne à Jérusalem le 7 mars 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Kakhol lavan a fait cette remarque en réponse aux messages de Lapid.

« Il est clair pour Lapid qu’aucun des partis du bloc de gauche ne se retirera avant les élections », a déclaré une source du parti. « Par conséquent, toute sa démarche pour siphonner des sièges met en danger des centaines de milliers de voix du bloc ».

Les travaillistes ont également déclaré que Lapid affaiblissait le bloc.

« Alors que Netanyahu se bat pour que [le président du parti d’extrême droite Otzma Yehudit, Itamar] Ben Gvir passe le seuil électoral et renforce le bloc, Lapid s’efforce de rester sans bloc », a déclaré le parti travailliste dans un communiqué.

Alors que Lapid se retourne contre ses propres alliés potentiels, Netanyahu a également augmenté la pression sur un partenaire possible, en lançant une campagne décisive pour enlever des voix au parti Yamina de Naftali Bennett.

Selon le radiodiffuseur public Kan, la famille du Premier ministre a demandé à des membres importants du parti Likud d’attaquer Bennett et de tenter de lui arracher des voix en mettant en avant la nécessité de lui de collaborer avec Lapid pour former un gouvernement sans Netanyahu.

Au cours du week-end, Netanyahu a publié deux vidéos attaquant Bennett, et dimanche, il a participé à une conférence du journal religieux sioniste Besheva avant de passer une journée entière à visiter des implantations en Cisjordanie.

Des sources du Likud ont déclaré à la Douzième chaîne que ces efforts n’avaient qu’un seul but : enlever des voix à Yamina.

Le ministre de la défense Naftali Bennett de Yamina, (à gauche), et le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d’une réunion des partis de droite, le 4 mars 2020. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Dans le même temps, Netanyahu, qui s’exprimait lors de la conférence de Besheva, a clairement indiqué qu’il était heureux que les gens votent pour le parti sioniste religieux de droite, qui doit franchir le seuil afin qu’il puisse conserver l’espoir d’obtenir une majorité de 61 sièges.

« Le parti sioniste religieux sera avec nous en toutes circonstances. Je n’ai aucun problème si vous décidez de voter pour eux », a-t-il déclaré lors de la conférence.

La ministre des Transports Miri Regev visite un nouveau laboratoire du coronavirus à l’aéroport international Ben-Gurion, près de Tel Aviv, le 9 novembre 2020. (Crédit : Yossi Aloni/Flash90)

La ministre des Transports du Likud, Miri Regev, a toutefois déclaré lors de la même conférence qu’elle pensait que « quiconque ne met pas le Likud dans l’urne est un misanthrope. »

Acculée sur la signification de ses propos, elle a précisé : « je veux dire ingrat ».

« S’il y a quelqu’un qui vous sauve la vie et vous assure une bonne vie plus tard, toute personne qui ne vote pas pour lui est un misanthrope », a-t-elle déclaré. Regev est ensuite revenue sur son commentaire, déclarant que le terme employé « n’exprimait pas correctement ce que je voulais dire ».

Les prochaines élections – les quatrièmes en moins de deux ans – ont été déclenchées après que le gouvernement de partage du pouvoir entre le Likud et Kakhol lavan n’a pas réussi à se mettre d’accord sur un budget avant la date limite du 23 décembre.

Les élections, comme les trois précédents scrutins, sont largement considérées comme un référendum sur le pouvoir de Netanyahu, alors que son procès pour corruption est en cours, ainsi que sur la gestion par son gouvernement de la pandémie de COVID-19.

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