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Lapid : le scrutin n’est pas entre moi et Netanyahu, mais entre l’avenir et le passé

Le Premier ministre a déclaré qu'un Yesh Atid fort est nécessaire pour bloquer les "extrémistes" et accuse le bloc religieux de droite de constituer une menace pour la démocratie

Carrie Keller-Lynn est la correspondante politique et juridique du Times of Israël.

Le Premier ministre Yair Lapid prononce un discours de campagne le 20 juillet 2022. (Crédit : Elad Gutman)
Le Premier ministre Yair Lapid prononce un discours de campagne le 20 juillet 2022. (Crédit : Elad Gutman)

Le Premier ministre et leader du parti Yesh Atid, Yair Lapid, est passé en mode campagne mercredi soir, appelant à un « Yesh Atid fort » comme étant la « seule entité » capable d’assurer un gouvernement stable « sans extrémistes », et présentant les élections comme un choix entre l’avenir qu’il représente et le passé incarné par le chef de l’opposition Benjamin Netanyahu.

« La décision qui est soumise aux citoyens d’Israël n’est pas entre moi et Netanyahu », a déclaré Lapid, dans des propos tenus avant la réunion de son parti à Tel Aviv. « Le choix est entre l’avenir et le passé. Le choix est entre ceux qui ne pensent qu’à leur propre bien, et ceux qui pensent au bien de l’État. »

« Ces élections nous ont été imposées, mais elles pourraient être une occasion unique de sortir de la pagaille », a-t-il ajouté. « Pour établir un gouvernement national large et stable, sans les extrémistes. Une seule chose permettra d’y parvenir : un Yesh Atid grand et fort qui stabilisera le navire israélien. »

Bien qu’il n’ait pas précisé qui sont les « extrémistes » à qui il faisait référence, Lapid a déjà pointé du doigt les nationalistes d’ultra-droite du parti Sionisme religieux et les législateurs de la Liste arabe unie majoritairement arabe. En avril, il a accusé les deux partis d’opposition d’avoir formé une « alliance impie et dangereuse ».

Lapid dirige le deuxième plus grand parti de la Knesset. Architecte de la coalition la plus récente, il a garanti son investiture en négociant la première place à Naftali Bennett. Il n’a obtenu son siège actuel qu’il y a trois semaines, lorsque la dissolution volontaire de la Knesset a déclenché une rotation de la part du désormais Premier ministre par alternance Bennett.

Les élections du 1er novembre, comme les quatre qui les ont précédées depuis 2019, s’annoncent rapidement comme un cinquième référendum sur la question de savoir si le leader du Likud Netanyahu doit être à la tête du gouvernement.

Le leader de l’opposition Benjamin Netanyahu lors d’une cérémonie d’inauguration d’un nouveau quartier à Beit El, en Cisjordanie, le 12 juillet 2022. (Crédit : Sraya Diamant/Flash90)

Netanyahu a fait de Lapid une cible en narrant un récit électoral selon lequel les électeurs doivent choisir entre son bloc religieux de droite, une option « nationaliste », ou celui de Lapid. Dans ce dernier scénario, Netanyahu a fait valoir que Lapid ne peut former un gouvernement que s’il inclut ou s’appuie sur des partis politiques arabes.

La coalition Bennett-Lapid était la plus diversifiée de l’histoire d’Israël, rassemblant huit partis de droite, de gauche, du centre et des coins arabes de la politique. Le parti islamiste Raam s’est débattu avec les événements sécuritaires et les compromis idéologiques mais a été généralement fidèle à la coalition.

L’inclusion de la Liste arabe unie, qui refuse de participer activement à la politique israélienne tant que des progrès crédibles n’auront pas été accomplis en vue de la création d’un État palestinien, serait politiquement moins acceptable pour de nombreux électeurs juifs – et arabes. Netanyahu a fait miroiter la Liste arabe unie comme un épouvantail pour rallier les électeurs de droite au spectre d’un autre gouvernement dirigé par Lapid.

Bien que le parti a majorité arabe soit utilisé comme une patate chaude politique, les deux parties se sont montrées ouvertes à la coopération lorsque cela était politiquement opportun. Bennett et Lapid ont un temps envisagé de travailler avec le parti sur certains votes après que leur coalition assiégée a perdu sa majorité en avril, et l’opposition a coordonné avec la Liste arabe unie pour bloquer plusieurs mesures législatives de la coalition.

Le ministre de la Justice Gideon Saar et le ministre de la Justice Benny Gantz lors d’une conférence de presse annonçant la fusion de leur parti, le 10 juillet 2022. (Crédit: Tomer Neuberg/Flash90)

Par ailleurs, le parti centriste Kakhol lavan et le parti de droite Tikva Hadasha, récemment fusionnés, tentent de définir une éventuelle troisième voie pour les électeurs. La course est actuellement ouverte, aucun camp n’étant en mesure, selon les sondages, d’atteindre la majorité minimale post-électorale de 61 sièges pour former une coalition.

Lapid, pour sa part, a qualifié le mois dernier Netanyahu et son allié politique d’ultra-droite Itamar Ben Gvir de la faction Otzma Yehudit du parti Sionisme religieux de « forces des ténèbres ».

Lapid a également déclaré mercredi que parmi les plus grands défis auxquels Israël est confronté en ce moment figurent la « corruption » et le fait que la démocratie israélienne est « en danger existentiel ».

Netanyahu est actuellement en procès pour trois affaires de corruption distinctes, et plusieurs membres de son parti ont fait l’objet d’une enquête ou d’une mise en examen. Son parti s’est insurgé contre ce qu’il appelle la partialité de la police et du ministère public, la faiblesse des procureurs généraux et le traitement discriminatoire de la Cour suprême, qu’il cherche à réformer.

Dans le même temps, Lapid a parlé de la nécessité d’unifier le pays face aux défis, notamment la pandémie mondiale, la guerre en Ukraine et le coût de la vie. L’unité a été un thème de Lapid depuis que lui et Bennett ont annoncé leur intention de fermer leur gouvernement en juin.

« Dans les moments difficiles, les Israéliens ont toujours su mettre leurs querelles de côté et travailler ensemble. C’est ce que nous devons faire maintenant », a déclaré Lapid.

« Nous pouvons mettre la politique derrière nous et nous mettre au travail. Sérieusement, de manière responsable, dans l’intérêt des citoyens d’Israël », a déclaré le Premier ministre, ajoutant que « l’État d’Israël n’a pas le temps pour de nouvelles querelles, nous avons trop de travail à faire ».

Le Premier ministre Yair Lapid dirige une réunion du cabinet au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 17 juillet 2022. (Crédit : Abir SULTAN / POOL / AFP)

Lapid a déjà déclaré qu’il s’efforcerait de gouverner le pays comme si des élections ne se profilaient pas à l’horizon de l’automne, et il a indiqué que la création de « plans de travail » pour faire face au coût de la vie, à l’emploi dans le secteur des hautes technologies, au changement climatique et aux accords commerciaux figurait à son programme.

Le parti Yesh Atid du Premier ministre n’organise pas de primaires et n’a pas encore annoncé sa liste pour les élections de novembre.

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