Yaïr Lapid : Netanyahu base sa politique sur la haine et les clivages
Le leader de l'opposition a âprement critiqué le Premier ministre au lendemain de sa conférence de presse
Critiquant encore une fois la conférence de presse tenue par le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans la soirée de lundi – une conférence qui a été l’occasion pour le Premier ministre d’établir clairement qu’il n’accepterait pas que l’armée israélienne quitte le couloir stratégique dit de « Philadelphi », même pendant la première phase de 42 jours d’un éventuel accord « otages contre cessez-le-feu » qui est actuellement en cours de négociation – le leader de l’opposition, Yaïr Lapid, a déclaré mardi que « la seule chose qui inquiète le Premier ministre, c’est de savoir comment continuer la guerre de façon à ce que le gouvernement ne s’effondre pas ».
« Au lieu que ce soit le gouvernement qui protège la vie des citoyens et des soldats, c’est la vie des citoyens et des soldats qui protège le gouvernement », a ajouté Lapid qui s’exprimait lors de la conférence annuelle de l’Association du barreau israélien (IBA).
« La semaine dernière, six otages ont été froidement exécutés. Cinq soldats ont été tués. Trois policiers ont perdu la vie. L’un d’entre eux était le père d’une jeune policière qui avait été assassinée à Sderot, le 7 octobre. Cela n’a pas été une semaine qui sortait de l’ordinaire. C’est là la vie que nous offre ce gouvernement », a dit Lapid qui a affirmé que sous la gouvernance de Netanyahu, « nous sommes devenus une nation effrayée » qui ne s’éloigne pas de ses pièces blindées, avec des citoyens avides de protection.
« Le gouvernement nous offre la possibilité d’être un pays où le seul ciment qui maintient la population est la haine. Nous avons un gouvernement qui se penche tous les jours sur la question de qui il va pouvoir haïr. Il hait les Arabes, il hait les personnes de gauche, il hait les LGBT, il hait les médias, il hait les groupes de veille, il hait Einav Zangauker parce qu’elle a un fils pris en otage à Gaza », a-t-il continué.
Il a fustigé le gouvernement en mettant en cause sa responsabilité dans de multiples problématiques allant des violences commises par les partisans du mouvement pro-implantation au plan de refonte radicale du système judiciaire, en passant par le mont du Temple.
« Mais qui veut vivre dans un tel pays ? », s’est-il interrogé.
« C’est le gouvernement du désastre et après chaque catastrophe, ils nous font la morale en nous disant que nous devons nous unir, en nous disant que ‘ensemble, nous l’emporterons’. Vous voulez unir le peuple ? Eh bien moi aussi, je le veux vraiment. Je n’ai qu’une seule question à poser : Autour de quoi ? Autour de quelles valeurs voulez-vous unir le peuple ? »
« Voulez-vous unir le peuple autour de [Itamar] Ben Gvir ? Voulez-vous unir le peuple autour de [la ministre des Transports] Miri Regev ? Si Israël n’est pas un pays décent, respectueux des lois, responsable, si Israël n’est pas un pays qui sanctifie la vie, alors autour de quoi allons-nous nous unir ? »
« Je veux vous le rappeler – il y a une autre option », a-t-il poursuivi.
« Celle d’une démocratie ouverte, libérale ; d’une nation sioniste, optimiste, sophistiquée, innovante avec une forte société civile. Avec un gouvernement qui fonctionne et qui sait comment gérer les choses. Avec un judaïsme tolérant, accueillant, qui est ce qui nous lie tous – et non ce qui nous amène à nous combattre les uns les autres. »