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Réunion sur la Syrie : l’Arabie saoudite appelle à lever les sanctions contre Damas

Deux réunions se sont tenues à Ryad, la première entre pays arabes, la seconde incluant des représentants occidentaux, des Nations unies, de l'Union européenne et de la Turquie

Le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal bin Farhan, hôte d'une réunion de hauts diplomates du Moyen-Orient et d'Europe pour discuter de la Syrie, pose pour une photo avec les participants à Riyad, le 12 janvier 2025. L'Arabie saoudite, la plus grande économie du Moyen-Orient, cherche à accroître son influence en Syrie après que les rebelles islamistes ont renversé Bachar Al-Assad en décembre 2024, selon les analystes. (Photo de Fayez NURELDINE / AFP)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal bin Farhan, hôte d'une réunion de hauts diplomates du Moyen-Orient et d'Europe pour discuter de la Syrie, pose pour une photo avec les participants à Riyad, le 12 janvier 2025. L'Arabie saoudite, la plus grande économie du Moyen-Orient, cherche à accroître son influence en Syrie après que les rebelles islamistes ont renversé Bachar Al-Assad en décembre 2024, selon les analystes. (Photo de Fayez NURELDINE / AFP)

L’Arabie saoudite a appelé dimanche à lever les sanctions imposées à la Syrie, à l’issue d’une réunion à Ryad de chefs de la diplomatie européens et du Moyen-Orient sur la Syrie, alors que les capitales occidentales insistent sur la nécessité de garanties des nouvelles autorités de Damas.

Un mois après la chute de l’ancien président Bachar al-Assad, l’Arabie saoudite, première économie du Moyen-Orient, cherche à accroître son influence en Syrie, à présent dirigée par un gouvernement de transition dominé par des islamistes radicaux.

Le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Fayçal ben Farhane a appelé à « lever les sanctions unilatérales et internationales imposées à la Syrie » pour permettre son « développement et sa reconstruction »

Deux réunions se sont tenues à Ryad, la première entre pays arabes, la seconde incluant des représentants occidentaux, des Nations unies, de l’Union européenne et de la Turquie.

Le nouveau pouvoir syrien, qui réclame une levée des sanctions frappant le pays, était représenté par son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani.

Les puissances occidentales, notamment les Etats-Unis et l’Union européenne, avaient imposé des sanctions au gouvernement de Bachar al-Assad après la répression des manifestations prodémocratie de 2011, qui a déclenché la guerre civile ayant fait plus d’un demi-million de morts et déplacé des millions de Syriens.

De nombreuses capitales, dont Washington, ont déclaré attendre de juger sur leurs actes les nouvelles autorités dominées par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, avant d’assouplir les sanctions.

« Progressif et conditionné »

« Les sanctions contre les proches de Bachar al-Assad, responsables de crimes graves pendant la guerre civile, doivent rester en place », a affirmé la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock à Ryad.

Mais la population syrienne » a « besoin de bénéficier rapidement des retombées positives de la transition », a-t-elle dit, ajoutant que son pays fournirait 50 millions d’euros supplémentaires « pour l’alimentation, les abris d’urgence et les soins médicaux ».

La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, avait déclaré vendredi que les 27 pourraient « progressivement » assouplir leurs sanctions « à condition que des progrès tangibles soient réalisés », notamment sur la protection des minorités.

Les ministres européens des Affaires étrangères débattront le 27 janvier de la question, a annoncé Mme Kallas dimanche à Ryad, précisant que les sanctions susceptibles d’être levées incluent « celles qui entravent la reconstruction » et « l’accès aux services bancaires ».

« Cela doit être progressif et conditionné. Si nous constatons des avancées dans la bonne direction, nous sommes prêts à franchir les prochaines étapes. Mais il doit également y avoir un plan de repli », a-t-elle ajouté.

Le sous-secrétaire d’Etat américain sortant, John Bass, était également présent.

Une déclaration de la Présidence des deux réunions de Ryad, publiée dimanche soir par les médias d’État saoudiens, ne contient pas d’appel de tous les participants à l’allègement des sanctions, mais indique que « des mesures ont été discutées pour soutenir le peuple syrien frère et lui apporter toute l’aide et tout le soutien nécessaires ».

Les participants ont également exprimé leur inquiétude quant à l’entrée des troupes israéliennes dans la zone tampon séparant la Syrie d’Israël sur le plateau du Golan, selon le texte.

Influence saoudienne

L’Arabie saoudite, qui avait rompu ses liens avec le gouvernement d’Assad en 2012, a rétabli en 2023 ses relations avec la Syrie et oeuvré pour son retour au sein de la Ligue arabe.

« Ce sommet envoie le message que l’Arabie saoudite veut s’imposer à la tête des efforts régionaux visant à soutenir la reconstruction de la Syrie », souligne la chercheuse Anna Jacobs, du Arab Gulf States Institute de Washington.

Dimanche, le chef de la diplomatie saoudienne a souligné « l’importance de continuer à fournir un soutien humanitaire et économique, ainsi que de renforcer les capacités de l’Etat syrien, d’assurer la stabilité et de faciliter la reconstruction ».

« Cela inclut la création d’un environnement favorable au retour des réfugiés », a-t-il ajouté.

Ryad a adopté une position plus prudente vis-à-vis des nouvelles autorités syriennes que d’autres pays comme la Turquie et le Qatar, qui ont été les premiers à rouvrir leurs ambassades à Damas, souligne Umer Karim, chercheur sur la Syrie à l’université de Birmingham.

Néanmoins, Ryad « observe de manière positive » les nouveaux dirigeants syriens et cherche à savoir s’ils peuvent apporter de la stabilité et « contrôler les éléments les plus extrêmes dans leurs rangs », a-t-il ajouté.

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