L’armée ouvre une nouvelle enquête sur la mort de Ron Oved en 2019
La première enquête de l'armée aurait occulté certains aspects clefs de l'incident ; Kohavi ordonne une révision de l'affaire qui a coûté la vie à une jeune recrue
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

L’armée israélienne a annoncé lundi qu’elle allait ouvrir une nouvelle enquête sur la mort d’une jeune recrue, Ron Oved, qui a été tué lorsqu’un bus est rentré dans sa tente lors d’un entraînement
La nouvelle enquête – la troisième menée par l’armée – a été lancée après que la police militaire a terminé son enquête sur la mort d’Oved et peu après que le journal Haaretz a publié un article sur la question, qui accusait l’armée de ne pas avoir suffisamment étudié l’affaire.
Le 11 avril 2019, un bus garé sur une pente en amont des tentes dans lesquelles dormait un groupe de recrues – ce qui constitue une violation flagrante du protocole de l’armée – a dévalé la colline jusqu’à la structure, tuant Oved, 18 ans, et blessant cinq autres.
L’enquête initiale de l’armée, qui s’est achevée en deux mois, a imputé la mort d’Oved au chauffeur de bus et à la société qui l’avait engagé, considérant l’incident comme un accident de voiture plutôt que comme un accident d’entraînement.
Aucun militaire n’avait été sanctionné pour cet incident. Le chauffeur de bus a été accusé d’homicide involontaire par négligence en septembre dernier.
Selon le porte-parole de l’armée israélienne, Hidai Zilberman, l’enquête de la police militaire a révélé que l’enquête initiale s’était concentrée uniquement sur les événements précédant immédiatement l’accident, plutôt que sur le tableau complet du déroulement de l’entraînement, négligeant spécifiquement le premier jour, au cours duquel les protocoles de sécurité étaient censés avoir été discutés mais ne l’ont apparemment pas été.

Au vu de ces conclusions et des « nouveaux faits » découverts au cours de l’enquête de la police militaire, le chef d’état-major Aviv Kohavi, a ordonné une nouvelle enquête sur l’affaire, qui sera dirigée par le général de brigade Ilan Sabag, le chef du génie de combat sortant des FDI, a déclaré l’armée.
Cette nouvelle enquête a été chargée de « compléter l’examen de l’affaire et de déterminer pourquoi certains des faits n’ont pas été mis en lumière lors de l’enquête initiale », a déclaré l’armée.
Kohavi a informé le père d’Oved, un lieutenant-colonel de réserve, de sa décision dimanche.
Les conclusions de la police militaire ont été remises au bureau de l’avocat général militaire de Tsahal, Sharon Afek, afin de déterminer s’il va porter plainte contre les personnes impliquées.
Le 11 avril, Ron Eliyahu Oved, originaire du kibboutz Palmachim, dans le centre du pays, a été écrasé par un bus vide qui a roulé sur plusieurs tentes occupées par des jeunes soldats, à proximité du kibboutz Shomria dans le sud d’Israël.
Il participait à une épreuve de sélection pour une unité de combat composée uniquement de volontaires – un processus connu en hébreu sous le nom de giboush. L’accident s’est produit à proximité de la principale base d’entraînement de la brigade parachutiste, dans le nord du Néguev.
Le véhicule, vide, propriété d’une entreprise civile, était garé à proximité. Le conducteur n’était pas dans le véhicule quand il s’est mis à rouler vers les tentes. Certains des soldats ont réussi à s’éloigner en courant, mais d’autres se sont fait écraser.
Une enquête de la police sur la responsabilité du chauffeur du bus dans la mort d’Oved est en cours. Peu après l’accident, l’avocat du conducteur a affirmé qu’il était parti aux toilettes et qu’il avait laissé le bus garé en utilisant le frein à main, mais que les vitesses du bus étaient en position « conduite ».
« Le chauffeur a affirmé qu’il ne se souvient pas d’avoir changé la vitesse, a expliqué l’avocat Raz Keren Yehoshua. Le moteur du bus tournait, il l’avait lancé quelques minutes auparavant afin que les soldats puissent monter dedans. Alors qu’il était aux toilettes, il a entendu des cris et a vu le bus rouler. »
Le chauffeur a été accusé d’homicide involontaire par négligence, de conduite imprudente, d’avoir causé un accident qui a entraîné de graves dommages, et d’avoir laissé un véhicule à moteur sans surveillance.