Le Barreau somme Hadad de prouver qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts
L'avocat est en effet le représentant des intérêts du Premier ministre et de ses collaborateurs

La commission d’éthique du Barreau d’Israël a envoyé une lettre à Amit Hadad pour lui demander de justifier sa décision de représenter le premier ministre Benjamin Netanyahu, alors même qu’il représente déjà deux personnes impliquées dans l’enquête sur le « Qatargate » — Jonathan Urich, le principal conseiller de Netanyahu et Yisrael Einhorn, un autre conseiller.
La commission a demandé, mercredi, à Hadad de prouver qu’il n’avait pas de conflit d’intérêts à représenter les trois hommes en même temps, alors qu’ils sont impliqués dans une enquête actuellement en cours qui porte sur les liens présumés illicites qui uniraient le cabinet de Netanyahu et le Qatar. Seul Urich est pour l’heure suspect et en état d’arrestation.
Les statuts du Barreau israélien interdisent à ses membres de représenter un client « s’il existe un risque qu’il ne soit pas en mesure d’accomplir son devoir professionnel envers lui » ou en raison « d’une obligation ou d’un devoir de loyauté envers autrui ». Les règlements interdisent également à un avocat de représenter « des parties ayant des intérêts contradictoires dans la même affaire ».
Impliqué dans le cadre d’un autre procès de Netanyahu, lundi matin, Hadad a dû quitter le palais de justice de Tel-Aviv pour porter assistance à Urich, interpelé au titre de l’enquête du Qatargate.
Hadad a demandé à la cour d’annuler le témoignage de Netanyahu qui était prévu mardi afin d’être présent aux côtés d’Urich — ce qui lui a été accordé.
En novembre dernier, il a été rapporté qu’Urich et Einhorn avaient agi en tant que relations publiques pour le compte du Qatar avant la Coupe du monde 2022 et sous les auspices de l’entreprise de relations publiques Perception, soit pendant la période d’intérêt du procès.
La police a tenté d’interroger Einhorn, qui vit désormais en Serbie, où il conseille le président serbe Aleksandar Vučić, sans grand succès jusqu’à présent du fait de l’éloignement.