Le cabinet approuve le budget de l’État pour l’année 2025
Le gouvernement a jusqu'à la fin du mois de mars pour le faire adopter par la Knesset
Vendredi, le Cabinet a approuvé la proposition du ministère des Finances pour le budget 2025 après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le député Aryeh Deri ont accepté d’annuler un projet de gel des allocations gouvernementales.
Il comprend une augmentation massive du budget du ministère de la Défense, qui s’élèvera à 102 milliards de shekels – bien qu’il puisse potentiellement atteindre 150 milliards de shekels à l’issue de discussions entre le ministère de la Défense et des responsables au sein du ministère des Finances, a rapporté Calcalist jeudi.
Le budget va maintenant entamer son parcours à la Knesset. Il doit être adopté avant la fin du mois de mars 2025, faute de quoi le gouvernement tomberait automatiquement, ce qui déclencherait des élections anticipées.
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a remercié les ministres qui ont approuvé le budget 2025 de l’État, ajoutant qu’il atteint les objectifs du gouvernement, à savoir un déficit de 4,3 %, selon un communiqué du bureau du Premier ministre.
Smotrich espère que le budget permettra à Israël de sortir de la guerre actuelle avec une croissance économique accélérée et que « les Israéliens en profiteront ».
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a également remercié les ministres et les fonctionnaires pour leur travail sur le budget.
« Nous présentons un budget important, difficile, mais nécessaire en cette année de guerre », a-t-il déclaré.
Au total, le budget comprend un ensemble d’augmentations d’impôts et de réductions de dépenses d’environ 40 milliards de shekels, dans le but de maîtriser un déficit budgétaire qui s’élève actuellement à 8,5 % du PIB.
Les dépenses totales ont été fixées à 744 milliards de shekels, dont 161 milliards seront consacrés au service de la dette.
Dans le cadre de l’accord entre les ministres qui a permis l’approbation du budget par le cabinet, les prestations versées aux personnes âgées, aux handicapés, aux survivants de la Shoah et aux familles des soldats tombés au combat ne seront pas gelées comme cela avait été proposé, à l’exception des allocations familiales.
Les paiements de la Caisse d’Assurance Nationale seront majorés d’un montant correspondant, selon un communiqué du bureau du Premier Ministre, qui n’a pas fourni d’autres détails.
« La décision a été prise pour maintenir le cadre fiscal et la confiance des marchés, sans porter préjudice aux personnes handicapées, aux personnes âgées, aux familles endeuillées et à la population affaiblie », indique le communiqué.
L’accord a été conclu à la suite d’un tollé concernant notamment la proposition de geler les prestations versées aux familles endeuillées.
Dans une critique publique cinglante, le ministère de la Défense avait indiqué jeudi qu’il « s’oppose à toute violation des droits des blessés de Tsahal et des membres des familles endeuillées, en particulier en temps de guerre et au cours d’une année où, malheureusement, le cercle des personnes touchées s’est élargi ».
Dans un communiqué, Smotrich a précisé que « l’objectif principal du budget 2025 est de maintenir la sécurité de l’État et de gagner sur tous les fronts, tout en préservant la résilience de l’économie israélienne ».
Netanyahu a dit que les fonds alloués à la Défense pourraient être encore augmentés, soit en ajoutant des fonds au budget avant qu’il ne soit soumis au Parlement pour un vote en janvier, soit par le biais d’un budget supplémentaire.
Il a ajouté que le budget n’incluait pas les augmentations potentielles qui pourraient être faites à la suite des propositions de la commission Nagel, un groupe spécial nommé par le gouvernement cette année pour faire des recommandations en matière de budget de sécurité pour les dix prochaines années.
Les trois principales agences de notation ont rétrogradé Israël cette année, craignant que la guerre ne se poursuive pendant une bonne partie de l’année prochaine.
Parmi les mesures susceptibles de frapper le plus durement les ménages israéliens, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) passera de 17 % à 18 % en 2025, alors que l’inflation continuera d’augmenter.
Des réductions sont également prévues dans la plupart des ministères. Toutefois, d’après la chaîne N12, le budget comprend quelque 4,1 milliards de shekels de fonds de coalition, c’est-à-dire d’argent distribué pour tenir les promesses politiques faites lors des négociations pour la formation d’un gouvernement de coalition. Ces fonds ont donc été réduits en proportion de la réduction des fonds alloués aux ministères, au lieu d’être prélevés en plus grande proportion.
Le paquet devra être soumis à l’approbation du Parlement, ce que Smotrich espère faire d’ici janvier.
Le parti d’extrême droite Otzma Yehudit, dirigé par le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, a voté contre la proposition de budget au motif qu’elle « porte atteinte au fonctionnement de la police, de l’administration pénitentiaire israélienne et des services d’incendie et de secours », des institutions qui relèvent de la compétence du ministère de la Sécurité nationale.
Le ministère des Finances a annoncé qu’il ne budgétisera pas les dépenses supplémentaires des organes de sécurité intérieure pour 2025. « En conséquence, les négociations entre le ministère de la Sécurité nationale et le ministère des Finances ont été rompues », a déclaré le parti dans un communiqué.
Le ministre de la Culture et des Sports, Miki Zohar, a également voté contre la proposition de budget en raison des coupes effectuées dans son ministère, tout comme le ministre de l’Environnement, Idit Silman. Les deux ministres sont membres du Likud, le parti de Netanyahu.
Dans le cadre du budget 2025, le ministère des Finances propose d’augmenter de manière significative les dépenses en matière de Défense pour financer la guerre, dont le coût est estimé à 250 milliards de shekels. Il propose d’importantes réductions des dépenses et des augmentations d’impôts afin de combler un déficit budgétaire de 40 milliards de shekels en 2025.
La proposition prévoit 605 milliards de shekels pour 2025, soit environ 18 milliards de shekels de plus que cette année et 61 milliards de shekels de plus que le budget initial de 2024, avant qu’il ne soit révisé en raison des coûts de la guerre.
Les opposants au gouvernement ont critiqué le budget proposé.
Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a accusé le gouvernement d’avoir adopté un « budget imprudent » qui augmentera les dépenses des familles israéliennes de 20 000 shekels par an.
« Le budget attribue des milliards de shekels à dix ministères inutiles. Ils n’ont plus honte de rien », a-t-il écrit sur X, en référence à l’approbation par le cabinet du budget de l’État pour 2025.
Le président du parti HaMahane HaMamlahti Benny Gantz a accusé le gouvernement de s’être octroyé 4 milliards de shekels au détriment du bien-être des citoyens israéliens.
« Les fonds de coalition, comme on les appelle, sont destinés à soutenir la coalition du Premier ministre Netanyahu. Quiconque a soutenu ce budget – la marque de Caïn l’accompagnera pour le reste de sa vie. Honteux », a écrit Gantz sur X.
Ce budget a été présenté quelques jours après la réduction par le ministère des Finances, pour la deuxième fois cette année, des perspectives de croissance pour 2024 à seulement 0,4 %, par rapport à une estimation précédente de 1,1 %.
Le coût de la guerre et l’absence de dizaines de milliers de réservistes servant au front, ainsi que l’exclusion de milliers de travailleurs palestiniens d’Israël pour des raisons de sécurité, ont lourdement pesé sur les principaux piliers de l’économie, notamment la technologie, la construction et l’agriculture.
Sharon Wrobel et Sam Sokol ont contribué à cet article.