Le chef de l’ONU prépare un plan global contre les discours de haine
Le secrétaire général de l'ONU veut lutter contre un fléau qui "empoisonne" le débat sur des défis majeurs comme les migrations
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a lancé lundi la préparation d’un plan global d’action pour lutter contre les discours de haine, un fléau qui « empoisonne » le débat sur des défis majeurs comme les migrations.
M. Guterres a fait cette annonce à l’ouverture de la 40e session du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève.
« La haine est devenue ordinaire, dans les démocraties libérales comme dans les systèmes autoritaires », a-t-il dit dans son discours.
« Certains partis et leaders politiques collent des idées venues des extrêmes dans leur propre propagande et leurs campagnes électorales », a-t-il ajouté, sans viser des Etats en particulier.
Pour répondre à ces discours de haine, M. Guterres a chargé son conseiller spécial pour la prévention des génocides, le Sénégalais Adama Dieng, de « définir une stratégie à travers le système (des Nations unies) et de présenter un plan global d’action ».
Les propos racistes et les discours de haine ont dégradé le climat politique dans nombre de pays à travers le monde.
La France et l’Allemagne ont notamment tiré la sonnette d’alarme au cours des dernières semaines face à la résurgence d’actes antisémites.
M. Guterres a critiqué par ailleurs la campagne massive organisée contre le Pacte mondial sur les migrations de l’ONU, un accord non contraignant visant à mettre en place une meilleure gestion des flux migratoires.
« Nous avons vu comment le débat sur la mobilité, par exemple, a été empoisonnée par des histoires fausses liant réfugiés et migrants au terrorisme et faisant d’eux des boucs émissaires pour tous les maux de la société », a-t-il déploré.
Il a condamné « une campagne insidieuse qui vise à noyer le Pacte mondial sur les migrations sous un flot de mensonges sur la nature et l’étendue de l’accord ».
Le chef de l’ONU a noté que cette campagne « a échoué ».
Mais 17 pays se sont abstenus ou ont voté contre le document lors de l’Assemblée générale de l’ONU en décembre et le texte a généré des débats houleux, en particulier en Europe, région la plus exposée aux vagues de migrants.