Le combat d’un rescapé de la Shoah pour que ses sauveurs soient reconnus Justes
Edmond Silber, aujourd'hui âgé de 84 ans et installé au Canada, est parvenu à entrer en contact avec les petits-enfants du couple français qui a sauvé sa famille
Edmond Silber avait 6 ans en 1942, pendant la Seconde Guerre mondiale, quand lui et ses proches ont été cachés par la famille Fournier à Morsang-sur-Orge, dans l’Essonne.
Aujourd’hui installé au Canada, il recherche des informations sur ses deux sauveurs afin qu’ils puissent être reconnus comme Justes parmi les nations, a rapporté le journal normand Le Publicateur libre.
« Nous avons ainsi échappé à la rafle du Vel d’Hiv. Grâce à eux, des six que nous étions dans les années 1940, notre famille compte aujourd’hui de nombreux nouveaux venus. Mais, j’ai aussi une pensée pour les 81 membres de ma famille proche, restés en Hongrie, qui n’ont pas eu cette chance de trouver des Fournier dans leur entourage. Ils ont tous été massacrés dans les fours crématoires d’Auschwitz », explique-t-il.
En septembre dernier, après un appel lancé sur Facebook, Edmond Silber est entré en contact avec une vingtaine de personnes, en France et à l’étranger, dont une généalogiste et un membre de l’association des Fils et Filles des Déportés juifs de France, créée par les chasseurs de nazis Beate et Serge Klarsfeld.
Grâce à eux et aux agents du service municipal des archives de Choisy-le-Roi, il a pu retrouver l’identité précise du couple : François Fournier (1900-1973) et Gabrielle LeBoucq, épouse Fournier (1897-1983).
Il est parvenu à entrer en contact avec les petits-enfants Fournier. « Leur réaction a été merveilleuse », dit-il. « De suite, Chloé Maygnan-Guérin, arrière-petite-fille de Mme Fournier, a accepté de se porter ayant cause de son aïeule. »
Edmond Silber a ainsi pu entamer la procédure d’attribution du titre de Justes. « Ces gens ont risqué leurs vies pour nous, ne les oublions pas », dit-il.
Suite à l’article du Publicateur libre, il est également entré en contact avec un cousin de Gabrielle Fournier. Aujourd’hui âgé de 98 ans, l’homme est même parvenu à retrouver de vieilles photos. Ces nouvelles informations permettront ainsi de l’aider dans sa démarche auprès du mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem, afin de faire reconnaître comme Justes les Fournier.
Le titre de « Justes parmi les Nations », la plus haute distinction civile décernée par l’Etat hébreu à des personnes non-juives qui, au péril de leur vie, ont aidé des Juifs persécutés par l’occupant nazi.
Au 1er janvier 2020, 27 712 personnes de 46 pays ont été reconnues comme Justes parmi les nations pour leur protection apportée à des Juifs pendant la Shoah. La Pologne, les Pays-Bas et la France sont les pays qui comptent le plus de médaillés.
Pour transmettre des informations à Edmond Silber : edmondsilber@yahoo.com ou sur Facebook :
Grâce à ce journal, j'ai retrouvé un cousin de Madame Fournier. Il a 98 ans et demeure dans un HEPAD. Je lui ai parlé à…
Posted by Edmond Silber on Friday, December 25, 2020