Le conflit au Yémen depuis 2014
Le conflit opposant les Houthis, rebelles proches de l'Iran, et les forces progouvernementales, a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés
Le Yémen, où une délégation saoudienne est arrivée à Sanaa pour négocier une trêve durable et discuter du processus de paix avec les rebelles Houthis, est dévasté depuis 2014 par la guerre.
Le conflit opposant les Houthis, rebelles proches de l’Iran, et les forces progouvernementales, appuyées par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite voisine, a fait des centaines de milliers de morts – victimes directes ou indirectes – et des millions de déplacés.
Sanaa aux mains des Houthis
En juillet 2014, les Houthis, s’estimant marginalisés, lancent une offensive depuis leur fief de Saada (nord). Ils sont issus du zaïdisme, branche du chiisme majoritaire dans le Nord et qui représente plus de 30% de la population du Yémen à majorité sunnite.
S’alliant à des unités fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh, ils entrent en septembre dans la capitale Sanaa et s’emparent du siège du gouvernement.
Ils prennent la ville portuaire de Hodeida (ouest) sur la mer Rouge, puis progressent vers le centre du pays.
En janvier 2015, ils s’emparent du palais présidentiel à Sanaa et encerclent la résidence du président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui fuit vers Aden (sud).
Coalition militaire
Le 26 mars 2015, une coalition menée par l’Arabie saoudite, à laquelle participent notamment les Emirats arabes unis, lance une opération aérienne pour bloquer l’avancée des rebelles. Washington fournit un soutien logistique et de renseignement.
M. Hadi se réfugie en Arabie saoudite tandis que les rebelles se rapprochent d’Aden.
En juillet, le gouvernement annonce la « libération » de la province d’Aden, premier succès des loyalistes. La ville éponyme devient la capitale « provisoire » du pouvoir.
Séparatistes du Sud
Début 2018, des séparatistes du Sud, territoire indépendant avant sa fusion avec le Nord en 1990, se retournent contre les forces gouvernementales à Aden et assiègent le palais présidentiel, avant une intervention saoudo-émiratie.
En août 2019, des affrontements opposent à Aden séparatistes de la force « Cordon de sécurité », entraînée par les Emirats, aux troupes du gouvernement, soutenues par Ryad.
Ryad a depuis négocié un accord de partage du pouvoir et chapeauté la formation d’un gouvernement.
L’Arabie ciblée
Le 14 septembre 2019, les rebelles revendiquent des attaques contre deux sites du géant pétrolier Aramco en Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut. Ryad et Washington accusent l’Iran qui dément.
Les Houthis multiplient les attaques avec drones et missiles contre le royaume saoudien. En mars 2021, les installations pétrolières saoudiennes sont la cible de deux attaques majeures.
Offensive sur Marib
Après des mois d’accalmie, les rebelles reprennent en février 2021 leur offensive sur Marib, ville stratégique dans une région riche en pétrole et dernier bastion loyaliste dans le Nord.
L’offensive intervient alors que l’administration américaine de Joe Biden a retiré les Houthis de sa liste des « organisations terroristes ».
Six mois de trêve
Le 17 janvier 2022, les Houthis attaquent des installations à Abou Dhabi, faisant trois morts.
Le 25, les rebelles mènent de nouvelles attaques en Arabie saoudite, provoquant un gigantesque incendie dans un site pétrolier à Jeddah.
Une trêve négociée par l’ONU entre en vigueur le 2 avril 2022. Elle expire six mois plus tard, le 2 octobre, mais la situation reste relativement calme sur le terrain.
Rapprochement Iran/Arabie
Le 10 mars 2023, l’Arabie saoudite et l’Iran conviennent, sous l’égide de la Chine, de reprendre leurs relations diplomatiques et de rouvrir d’ici mi-mai leurs ambassades.
Le 19, le président iranien Ebrahim Raissi reçoit une invitation du roi Salmane pour se rendre à Ryad et sceller le rapprochement entre les deux pays. Le déplacement est prévu après le ramadan, fin avril.
Le 8 avril, des médiateurs omanais arrivent à Sanaa pour discuter avec les rebelles Houthis d’une trêve au Yémen avec l’Arabie saoudite.
le 9 avril, une délégation saoudienne arrive à Sanaa pour négocier une trêve durable et discuter du processus de paix avec les rebelles Houthis.