Le Conseil de sécurité restera engagé dans le conflit israélo-palestinien – Envoyés
L'ambassadrice émiratie a dit que les membres avaient reçu des informations "inquiétantes" sur les violences en Cisjordanie dans le cadre d'une session privée
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le Conseil de sécurité des Nations unies continuera à s’engager sur la question du conflit israélo-palestinien tant que les tensions entre les deux parties continueront leur escalade, ont indiqué les États-membres du Conseil après l’organisation par le panel de sa troisième session d’urgence pour discuter du sujet depuis l’établissement du gouvernement de la ligne dure de Benjamin Netanyahu, il y a deux mois.
« Les pays, autour de la table, ont convenu que cette escalade des tensions est un phénomène dont nous devons rester informés et que nous devons tenter de déterminer s’il y a des moyens de mettre un terme aux incitations à la violence supplémentaires et de promouvoir le dialogue, » a dit l’ambassadrice de Malte à l’ONU, Vanessa Frazier, aux journalistes après une session à huis-clos qui avait été organisée à la demande des Émirats arabes unis pour évoquer les violences meurtrières qui ont eu lieu au début de la semaine en Cisjordanie.
Deux frères israéliens avaient été abattus alors qu’ils traversaient en voiture la ville palestinienne de Huwara, dimanche. Quelques heures plus tard, des centaines de partisans du mouvement pro-implantation avaient saccagé la ville, brûlant des voitures et des bâtiments. Un Palestinien avait été tué à cette occasion dans des circonstances encore peu claires. Lundi, un ressortissant israélo-américain avait été abattu par des hommes armés à proximité de Jéricho.
Les propos tenus par Frazier, qui ont été répétés par l’ambassadrice émiratie Lana Nusseibah, ont suivi des critiques émises par des responsables israéliens qui ont déploré une focalisation du Conseil sur l’État juif, Jérusalem la qualifiant de « disproportionnée » et de « biaisée ».
Nusseibah a indiqué que les membres du Conseil avaient reçu des informations « inquiétantes » sur les derniers graves éclats de violences de la part de l’envoyé au Moyen-Orient des Nations unies, Tor Wennesland, qui leur a dit que « l’absence d’horizon politique [en vue d’un accord de paix israélo-palestinien] entraîne un cycle continuel de violences et de représailles sur le terrain ».
« Les membres du Conseil encouragent d’une seule voix la désescalade, ils exhortent les parties à ne plus prendre d’action unilatérale et à protéger les civils », a-t-elle ajouté.
Prenant la parole après elle, l’ambassadeur palestinien au Royaume-Uni Riyad Mansour a indiqué que le Conseil de sécurité avait l’obligation de trouver des moyens « offrant une protection » aux civils palestiniens après les émeutes des partisans du mouvement pro-implantation à Huwara.
Mansour a indiqué qu’il aurait été utile que les représentants du Conseil de sécurité se rendent à Huwara « de façon à voir de leurs propres yeux et de ressentir l’horreur qui domine dans les esprits et dans les cœurs des enfants, des mères et des familles ».
« Nous continuerons à frapper à la porte du Conseil de sécurité non seulement pour parler d’une seule voix mais aussi pour prendre des initiatives supplémentaires », a dit Mansour.
En plus de l’organisation de deux autres sessions d’urgence – une avait eu lieu après la visite réalisée par le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir sur le mont du Temple et une autre après un raid meurtrier de l’armée israélienne dans la ville palestinienne de Jénine – le Conseil de sécurité a tenu deux autres sessions mensuelles qui ont été, elles aussi, consacrées au conflit. Après la plus récente, la semaine dernière, les membres avaient émis une déclaration rare, une « déclaration du président », qui condamnait les activités d’implantation israéliennes.
La mission palestinienne avait poussé le Conseil à adopter une résolution mais les États-Unis avaient exercé des pressions sur les membres de manière à ce qu’ils acceptent de faire une « déclaration présidentielle » qui est plus symbolique, avaient expliqué deux diplomates du panel au Times of Israel. Cette déclaration avait été la première en son genre en neuf ans.
La décision d’organiser la session d’urgence avait été critiquée par l’ambassadeur israélien à l’ONU, Gilad Erdan, qui avait affirmé dans un communiqué que le Conseil de sécurité « continue à ignorer les attaques terroristes meurtrières et les incitations palestiniennes ».
« Les membres du Conseil ferment les yeux sur le terrorisme quotidien et incessant qui coûte la vie à des Israéliens innocents et ils ne traitent que les demandes des Palestiniens d’une manière obsessionnelle, comme des pantins manipulés par des fils », avait-il déclaré.