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Analyse

Le difficile équilibre de Bagdad face aux factions terroristes pro-Iran et anti-Israël

Ces factions terroristes, connues sous le nom de « Résistance islamique en Irak », ont revendiqué à maintes reprises des attaques de drones lancées contre des cibles israéliennes

Le conseiller irakien à la sécurité nationale,  Qassem al-Araji, s'exprime lors d'une conférence de presse dans la ville multiethnique de Kirkouk, dans le nord de l'Irak, alors qu'il était Ministre de l'Intérieur, le 22 octobre 2017. (Photo Marwan IBRAHIM / AFP)
Le conseiller irakien à la sécurité nationale, Qassem al-Araji, s'exprime lors d'une conférence de presse dans la ville multiethnique de Kirkouk, dans le nord de l'Irak, alors qu'il était Ministre de l'Intérieur, le 22 octobre 2017. (Photo Marwan IBRAHIM / AFP)

En pleine escalade régionale en raison de la guerre à Gaza et de son extension au Liban, Bagdad tente de se tenir à l’écart du conflit mais doit en même temps composer avec les factions armées irakiennes pro-iraniennes hostiles à Israël.

Ces factions terroristes, connues sous le nom de « Résistance islamique en Irak », ont revendiqué à maintes reprises des attaques de drones lancées contre des cibles israéliennes en solidarité avec la bande de Gaza, plongée dans une guerre meurtrière entre Israël et le groupe terroriste du Hamas palestinien depuis plus d’un an.

Le 4 octobre, Israël a annoncé la mort de deux soldats dans une attaque menée depuis l’Irak. Le lendemain, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays se défendait « sur sept fronts », dont celui des « milices chiites en Irak ».

Depuis, Bagdad multiplie les efforts diplomatiques pour éviter que la guerre ne s’étende au pays.

Ce qui préoccupe le gouvernement irakien, c’est son « incapacité apparente à contrôler la situation à l’intérieur du pays et son incapacité à empêcher les répercussions extérieures », souligne l’analyste Sajad Jiyad.

Dimanche dernier, le conseiller irakien à la sécurité nationale, Qassem al-Aaraji, a déclaré à la chaîne Al-Rabiaa que Bagdad menait des « contacts officiels et informels pour protéger le pays », tout en faisant face à « des pressions internes et externes pour désamorcer l’escalade ».

« Redoubler d’efforts »

« Seul le gouvernement décide de la guerre et de la paix, et l’Irak n’a pas l’intention d’entrer dans un conflit qui pourrait avoir des conséquences graves », a-t-il ajouté.

Le gouvernement du Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani, soutenu par le Cadre de coordination, une coalition pro-iranienne, cherche aussi à maintenir un équilibre dans ses relations avec Téhéran et Washington.

Une source proche des factions pro-iraniennes a confié à l’AFP que des responsables du Cadre de coordination ont récemment rencontré « plusieurs chefs de factions », leur assurant que les attaques contre Israël risquaient d’exposer l’Irak à des frappes aériennes.

Les chefs de factions ont demandé au gouvernement de ne pas interférer, se disant prêts à assumer les conséquences, selon la même source.

Abou Hussein al-Hamidawi, secrétaire général des Brigades du Hezbollah, influent groupe armé pro-iranien en Irak, a appelé lundi « la Résistance islamique à se préparer à la possibilité d’étendre cette guerre et à continuer » de viser Israël.

Des membres des brigades du Hezbollah, les Kataëb Hezbollah, assistant aux funérailles de Fadel al-Maksusi, un terroriste qui faisait également partie de la Résistance islamique en Irak, le groupe qui a revendiqué toutes les attaques récentes contre les troupes américaines en Irak et en Syrie, à Bagdad, le 21 novembre 2023. (Crédit : Ahmad al-Rubaye/AFP)

À l’approche de l’anniversaire de la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque du Hamas palestinien contre Israël, M. Soudani a affirmé que Bagdad avait « travaillé intensément pour épargner l’Irak », appelant à « redoubler d’efforts » pour éviter une guerre dévastatrice dans la région.

Pour Sajad Jiyad, la tentative de Bagdad de « désamorcer la situation par le dialogue » est compliquée car il « n’existe pas de véritable interlocuteur ».

Le chercheur du Century International Institute de New York avertit que Bagdad « pourrait être contraint de soutenir une réponse militaire » si Israël « décide d’intensifier ses frappes en ciblant, par exemple, des infrastructures pétrolières en Irak ».

Bagdad cherche donc à « éviter cette situation », dit-il.

Menace sur le Golfe

Outre Israël, les factions irakiennes ont, ces derniers mois, attaqué des bases en Irak et en Syrie abritant des troupes américaines.

Washington a répliqué par des frappes aériennes contre des positions des factions dans les deux pays.

Les États-Unis maintiennent environ 2 500 soldats en Irak et 900 en Syrie, dans le cadre de la coalition internationale formée en 2014 pour combattre le groupe djihadiste Etat islamique.

Les factions exigent le retrait des troupes américaines. Washington et Bagdad ont annoncé que la mission militaire de la coalition prendrait fin d’ici un an.

Après que Téhéran a mené une attaque de missiles contre Israël le 1er octobre, l’Autorité de coordination de la résistance irakienne a menacé de viser « toutes les bases et les intérêts américains en Irak et dans la région » si Israël utilisait l’espace aérien irakien pour attaquer l’Iran.

Un livreur conduit une moto sur une route de Bagdad le 7 octobre 2024. Il passe entre des panneaux d’affichage montrant le guide suprême iranien Ali Khamenei avec le slogan arabe « sa promesse est vraie », et Hassan Nasrallah, le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah qui a été tué à Beyrouth le 27 septembre par une frappe aérienne israélienne. (Photo AHMAD AL-RUBAYE / AFP)

Des factions pro-iraniennes ont aussi menacé des pays du Golfe. Le 7 octobre, le secrétaire général des Brigades Sayyed al-Chouhada, Abou Alaa al-Walai, a affirmé qu’Israël bombardait Gaza et la banlieue sud de Beyrouth avec « des fonds émiratis et saoudiens ».

Mais pour l’expert militaire Mounqidh Dagher, le rapport de force entre les groupes pro-iraniens, et Israël et les Etats-Unis, est « complètement déséquilibré ».

Les deux alliés disposent de « la supériorité en matière de renseignement et de technologie, ainsi que de la suprématie aérienne ».

Les factions irakiennes mènent surtout une bataille « médiatique », dit-il, car « elles connaissent les limites de leurs capacités militaires ».

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