Le dirigeant du Crif semble soutenir l’interdiction du burkini
Francis Kalifat a déclaré que les législateurs devraient "différencier les symboles religieux des symboles politico-religieux"
Sortant d’un long silence sur l’interdiction du burkini en France, le président de l’organisation de coordination des Juifs français semble soutenir l’interdiction, en disant qu’il favorise la limitation des symboles « politico-religieux ».
Dans une interview publiée lundi sur le site Actualite Juive, Francis Kalifat du CRIF, a pour la première fois abordé directement l’interdiction imposée le mois dernier par 30 municipalités françaises sur le maillot de bain recouvrant complètement le corps et favorisé par les femmes musulmanes qui cherchent à préserver leur pudeur.
Kalifat a déclaré que les législateurs devraient « envisager de différencier les symboles religieux des symboles politico-religieux ».
L’islam radical et sectaire et ses fanatiques, a-t-il ajouté, « cherchent des moyens aujourd’hui pour déstabiliser la République française dans le but de vaincre le modèle de société que nous habitons aujourd’hui ».
Il a expliqué que « cette polémique affectera, bien sûr, également la communauté juive ».
Les femmes orthodoxes adhèrent également au précepte des vêtements jugés modestes, bien que peu utilisent les burkinis à la plage en France.
Kalifat a résisté aux appels qui lui ont été lancés pour s’élever contre l’interdiction, dont un tribunal a statué qu’elle était illégale le 26 août, en solidarité avec les musulmans français.
Le Premier ministre français Manuel Valls a défendu l’interdiction, affirmant que le port du burkini sur les plages françaises faisait « partie d’un projet politique… pour perpétuer la servitude des femmes ». Les détracteurs de l’interdiction ont fait valoir qu’il empiète sur les libertés.
La controverse sur le burkini a réveillé le débat sur le port des symboles religieux en public en France, où une loi interdisant les vêtements recouvrant le visage tels que la burqa a été adoptée en 2010. Les critiques de cette loi affirment qu’elle ouvre la porte à la persécution religieuse, y compris celle des Juifs qui portent la kippa et les femmes qui recouvrent leurs cheveux.