Le football pour surmonter les traumatismes
Une ONG israélienne enseigne le football aux enfants d’une île philippine dévastée par le typhon Haiyan
Une organisation israélienne dont l’objectif est d’éduquer et de promouvoir de jeunes défavorisés aide les habitants d’une île aux Philippines à surmonter le traumatisme du typhon Haiyan grâce au football.
La Dixième chaîne de télévision israélienne a suivi quatre membres de l’organisation Mifalot, qui se sont rendus en mars sur l’île dévastée de Bantayan pour apprendre aux résidents locaux les règles d’un sport dont, étonnamment, personne n’avait jamais entendu parler.
Le typhon Haiyan a frappé l’archipel des Philippines en novembre. Il a dévasté la région, tuant au moins 6 000 personnes, en mettant plus de
600 000 à la rue et privant des millions d’autres des produits de base.
Suite au cyclone, un soutien massif s’est organisé à l’échelle internationale, consistant notamment en des donations de millions de dollars et en l’envoi de personnel humanitaire dans le pays, dont une équipe médicale israélienne.
Près de six mois plus tard, la région continue de se remettre et les travaux de reconstruction se poursuivent.
« Ici, les parents sont uniquement en mode survie », explique l’activiste Roy Sivan aux caméras de télévision. « Et à cause de cela, les enfants traînent dans l’île sans rien à faire. »
Depuis 15 ans, Mifalot vient en aide aux jeunes Israéliens en grande difficulté. Au cours des dernières années, l’organisation a développé des programmes pour s’occuper d’enfants de régions dévastées par des catastrophes – des programmes qui ont été mis en œuvre à Haïti et en Afrique.
Si l’essentiel de l’aide aux Philippines se concentre sur la reconstruction des maisons et des infrastructures, Mifalot souhaite mettre l’accent sur le bien-être des enfants, en se servant du football comme d’une ergothérapie.
C’est ainsi que l’équipe israélienne est arrivée à Bantayan, une petite île dont la population dépasse à peine les 100 000 habitants.
Sivan raconte que l’équipe a été surprise par la méconnaissance totale du football par les insulaires alors même que le basket-ball y est très populaire.
« Sur une grande partie de la terre, le foot est un sport pratiqué par les pauvres… dans des quartiers en grande difficulté », explique Sivan. Mais aux Philippines, précise-t-il, le football est considéré comme un « sport élitiste. »
« Notre objectif est de leur apprendre un peu le foot, parce qu’ici, sur l’île, ils ne savent pas du tout ce que c’est », ajoute-t-il.
Un autre volontaire, Yishai Yagol, explique que le désir sincère de l’organisation d’interagir et de jouer avec les enfants les a immédiatement conquis. « Les enfants restent des enfants, où que ce soit. Et nous devons juste réussir à les atteindre », estime-t-il.
L’équipe s’est révélée être très populaire auprès de la jeunesse locale.
« Je les aime, ils m’aiment et ils s’aiment les uns les autres bien plus » qu’avant l’expérience, dit Yagol. « Je n’ai rien fait de spécial. Je suis juste venu avec un ballon, un mauvais anglais et ça a suffi », plaisante-t-il.