Le gouvernement donne le feu vert à deux centrales électriques
La centrale de Kesem sera construite près de Rosh Haayin, dans le centre du pays ; celle de Dorad, à Ashkelon, sera élargie afin de contrer toute pénurie d'électricité
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
A la traîne quant à son programme en matière d’énergies renouvelables, le gouvernement a approuvé, dans la journée de dimanche, les plans de deux centrales électriques alimentées au gaz – la centrale de Kesem, qui sera construite entièrement à proximité de Rosh Haayin et de Kafr Qasim, dans le centre du pays, tandis que la centrale de Dorad, située dans la ville côtière d’Ashkelon, dans le sud du pays, connaîtra des travaux d’élargissement.
Toutes les deux fourniront de l’énergie à la région de Tel Aviv, densément peuplée.
Deux autres plans ont été suspendus pour le moment, le premier concernant l’expansion d’une centrale électrique alimentée au gaz préexistante dans la ville de Hadera, dans le nord du pays, OPC 2 et le second était un projet de construction d’une centrale électrique sur un site situé entre Kfar Saba, au nord de Tel Aviv, et la ville palestinienne avoisinante de Qalqilya en Cisjordanie.
Les deux projets avaient été approuvés par les services nationaux de planification.
Il a été dit aux ministres que les deux centrales étaient nécessaires pour prévenir les pénuries d’électricité en 2025-2027.
Conformément à la politique à long-terme prônée par son ministère, la ministre de la Protection environnementale Idit Silman s’est opposée à la construction de toute nouvelle centrale alimentée par le gaz naturel, une énergie fossile.
Elle a toutefois estimé que si l’approvisionnement continu en électricité posait réellement un problème, alors une seule centrale devait être approuvée.
Elle a aussi averti que la construction de nouvelles centrales renforceraient la dépendance économique aux énergies fossiles à l’avenir. Ce qui contraste avec les politiques mises en place par les autres nations développées qui se focalisent sur la nécessité de réduire l’utilisation des énergies fossiles et de renforcer l’usage des énergies renouvelables, a-t-elle fait remarquer.
La centrale de Kesem, qui sera construite sur environ huit hectares, à proximité de l’échangeur de Kesem, est située à proximité d’un couloir de lignes électriques à haute-tension et de canalisations qui acheminent d’ores et déjà du gaz fossile.
Les autorités locales ont juré de continuer leur bataille contre cette centrale, inquiètes de ce qu’elle soit à l’origine d’une pollution de l’air et qu’elle contamine l’importante nappe phréatique Yarkon-Taninim (ou montagne occidentale), qui fournit 30 % de l’eau potable du pays.
Il y a quelques semaines, le ministre de l’Énergie Israel Katz avait établi une commission pour déterminer comment continuer à utiliser au mieux l’emblématique centrale électrique de Reading, à Tel Aviv.
Au début du mois, le ministère de la Protection environnementale a averti qu’Israël restait largement à la traîne de ses objectifs en matière de réduction des gaz à effet de serre et de renforcement de l’utilisation des énergies renouvelables.
Israël devrait ainsi avoir réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 12 % à l’horizon 2030, bien loin des 27 % promis dans le cadre de la Convention sur le changement climatique des Nations unies, a prédit un rapport.
Si la tendance actuelle se maintient, seulement 19 % de l’énergie sera générée par des ressources alternatives d’ici la fin de la décennie. L’objectif officiel était de 30 %.
Israël devait générer 10 % de son énergie à partir de l’énergie renouvelable à l’horizon 2020. Mais, fin 2022, elle ce pourcentage n’était qu’à 9,2 %.