Le gouvernement suisse s’oppose à l’interdiction du Hezbollah
Malgré la trêve fragile entre Israël et le groupe terroriste libanais, la Suisse a refusé de l'interdire, jugeant que les conditions légales nécessaires ne sont pas réunies
Le gouvernement suisse a annoncé jeudi son opposition à l’interdiction du Hezbollah, le groupe terroriste chiite libanais créé et soutenu par l’Iran, après avoir plaidé pour interdire le groupe terroriste palestinien du Hamas qui contrôle la bande de Gaza.
Des commissions parlementaires suisses avaient appelé à une interdiction du Hezbollah, mais dans sa réponse rendue publique jeudi, le gouvernement a estimé que les conditions d’une interdiction ne sont pas remplies.
L’annonce du gouvernement suisse intervient au deuxième jour d’une fragile trêve entre l’armée israélienne et le Hezbollah.
Le Conseil fédéral (gouvernement) estime qu’une des conditions de l’article 74 de la loi de 2015 sur le renseignement n’est pas remplie, le mouvement libanais n’étant ni interdit ni sanctionné par les Nations unies (ONU). Ce qui écarte cette voie légale.
Quant à la seconde possibilité d’interdire le mouvement, le Conseil fédéral a estimé « qu’il n’est pas indiqué à l’heure actuelle d’interdire le Hezbollah en créant une nouvelle loi spéciale ».
En élaborant un projet de loi interdisant le Hamas, le gouvernement suisse « a répondu de manière ciblée aux attentats terroristes sans précédent commis par le Hamas le 7 octobre 2023 », a rappelé le gouvernement, conformément à la pratique consistant à interdire des organisations au cas par cas uniquement « pour des raisons extrêmement graves ».
La commission de la politique de sécurité de la chambre basse du Parlement a souligné pour sa part que « le Hezbollah, tout comme le Hamas, est une organisation terroriste islamiste radicale responsable de nombreux actes de violence et de violations des droits humains ».
« Le soutien idéologique et financier que lui apporte le régime iranien montre clairement qu’il n’est pas seulement dirigé contre l’État d’Israël, mais qu’il représente également une menace pour la stabilité de toute la région », avait ajouté la Commission, réclamant des mesures « cohérentes ».
Le Parlement examinera la position du gouvernement lors de sa session du 2 au 20 décembre et votera également sur le projet de loi visant à interdire le Hamas, a rapporté l’agence de presse suisse Keystone-ATS.
Le projet de loi prévoit une interdiction du Hamas pendant cinq ans.
La trêve marque une pause dans une guerre déclenchée par le pogrom perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023. Ce jour-là, les terroristes du groupe ont assassiné plus de 1 200 personnes et pris en otage 251 autres, qu’ils ont emmenées dans la bande de Gaza.
Par ailleurs, la guerre a contraint des dizaines de milliers d’Israéliens vivant dans le nord du pays à quitter leurs foyers.