Le Hamas aurait accepté d’arrêter les hostilités ; Israël met fin aux sanctions
Après des semaines de troubles à la frontière de Gaza, un nouvel accord de cessez-le-feu semble avoir été conclu, suite à l'intervention de l'Égypte et de l'ONU
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Israël et le groupe terroriste du Hamas semblent être parvenus à un accord de cessez-le-feu dans la nuit de jeudi à dimanche, après des semaines de tension et de troubles le long de la frontière de Gaza.
Un responsable de la défense israélienne a fait savoir aux journalistes que le Hamas avait « envoyé des messages à Israël pour dire qu’il avait décidé unilatéralement d’arrêter de lancer des ballons et des roquettes sur Israël ».
En échange, Israël mettrait fin aux sanctions de rétorsion qu’il a mises en place contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, notamment la révocation de quelque 500 permis autorisant des hommes d’affaires à sortir de Gaza et une restriction de la zone de pêche à 10 milles nautiques contre 15 habituellement.
Ces dernières semaines ont été marquées par un retour en Israël d’explosifs aéroportés par des ballons depuis Gaza, avec des dizaines de ces dispositifs lancés chaque jour dans certains cas, ainsi que des tirs de roquettes et de mortiers depuis la bande de Gaza.
« Ce soir et le week-end prochain serviront de test de stabilité », a indiqué le responsable de la défense israélienne dans un communiqué.
Cette apparente percée est intervenue après que l’armée égyptienne et les Nations unies sont intervenues cette semaine, envoyant des délégations respectivement lundi et mercredi, selon des médias palestiniens.
Le journal libanais pro-Hezbollah Al-Akhbar a rapporté mardi, en citant des sources anonymes dans les groupes terroristes palestiniens, que la délégation égyptienne avait transmis un message du Premier ministre Benjamin Netanyahu au Hamas dans lequel il demandait « un retour au calme ».
Les sources ont indiqué au quotidien que le message de Netanyahu, que la délégation égyptienne a reçu dimanche à Tel-Aviv de la part des responsables de la sécurité israélienne, comportait la menace qu’Israël « porterait un coup majeur au Hamas avec une couverture américaine et internationale » si le calme ne revenait pas.
Cette semaine, les responsables politiques israéliens ont publiquement menacé d’une réponse militaire sévère si les attaques de la bande de Gaza se poursuivaient.
« Je veux que ce soit clair : nous n’accepterons aucune agression de la part de Gaza. Il y a quelques semaines seulement, nous avons éliminé le commandant en chef du Djihad islamique à Gaza, et je suggère que le Djihad islamique et le Hamas se rafraîchissent la mémoire », a mis en garde Netanyahu, à l’ouverture de la réunion hebdomadaire du cabinet dans son bureau à Jérusalem, dimanche.
« Je ne vais pas exposer en détail toutes nos actions et nos plans dans les médias, mais nous sommes prêts à mener une action écrasante contre les groupes terroristes à Gaza. Nos actions sont puissantes, et elles ne sont pas encore terminées, c’est le moins que l’on puisse dire », a-t-il mis en garde.
Le ministre de la défense Naftali Bennett a également lancé un avertissement aux dirigeants du Hamas à Gaza, les prévenant qu’Israël prendrait « des mesures mortelles contre eux » si leur « comportement irresponsable » ne cessait pas.
« Nous n’annoncerons ni quand ni où. Cette action sera très différente de celles entreprises dans le passé. Personne ne sera à l’abri. Le Hamas est confronté à un choix : choisir la vie et la prospérité économique, ou choisir la terreur et payer un prix insupportable. Ce sont leurs actions qui détermineront [ce qu’il en sera] », a-t-il déclaré.
Aucun Israélien n’a été directement blessé par la dernière série de roquettes et d’explosifs aéroportés. En réponse à ces attaques, l’aviation militaire israélienne a mené des frappes sur des cibles du Hamas dans la bande de Gaza, qui n’auraient pas blessé de Palestiniens. Cependant, le mois dernier, un groupe de trois Palestiniens armés d’explosifs a franchi la barrière de sécurité pour pénétrer dans le sud d’Israël depuis Gaza et, une fois encerclés, s’en est pris à un groupe de soldats de l’armée, qui ont riposté, tuant le trio.
Les responsables de la défense israélienne pensent que le groupe terroriste du Hamas, qui dirige la bande de Gaza, essayait d’augmenter la pression sur Israël afin d’obtenir de plus grandes concessions dans les négociations de cessez-le-feu.
Les craintes se sont également accrues ces dernières semaines d’une escalade de la violence à Gaza et en Cisjordanie suite à la publication le mois dernier d’un plan de paix américain qui est considéré comme favorisant fortement Israël et que les dirigeants palestiniens ont rejeté.