Israël en guerre - Jour 499

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Opinion

Le Hamas n’a pas encore pris la mesure de la profondeur de la détermination d’Israël

Les Israéliens ont été harcelés par le terrorisme - qu'ils désirent la paix ou qu'ils la rejettent. Après le 7 octobre, plus de tolérance pour un groupe dont la stratégie est la brutalité et le meurtre de masse

Haviv Rettig Gur est l'analyste du Times of Israël

Un soldat israélien dans un tank Merkava à la frontière avec la bande de Gaza, dans le sud d'Israël, le 13 octobre 2023. (Crédit : Aris Messinis/AFP)
Un soldat israélien dans un tank Merkava à la frontière avec la bande de Gaza, dans le sud d'Israël, le 13 octobre 2023. (Crédit : Aris Messinis/AFP)

C’est dur, dans le sillage du massacre du 7 octobre, de réfléchir calmement à la stratégie et à la pensée palestiniennes. Il n’y a pas d’Israélien qui n’ait pas été touché d’une manière ou d’une autre par ce qui s’est passé, il n’y a pas d’Israélien qui n’ait pas un membre de sa famille ou un ami sous le choc du carnage commis par le Hamas. Il n’y a pas un seul Israélien – y compris le journaliste que je suis – qui ne soit pas assailli par l’anxiété à la pensée d’un proches, d’un voisin rappelé pour rejoindre le front.

Et pourtant, c’est nécessaire d’y réfléchir. C’est nécessaire de comprendre l’ennemi, la chaîne de rationalisation, les modes de pensée qui ont fait de lui ce qu’il est, qui ont façonné sa stratégie de violence, de barbarie.

L’ennemi, ce ne sont pas les Palestiniens, bien sûr – même si le soutien apporté aux attentats terroristes est appuyé parmi les Palestiniens. L’ennemi, ce n’est pas exactement non plus le Hamas, même si le Hamas en fait partie intégrante.

L’ennemi, c’est la théorie nourrie par les Palestiniens s’agissant des Israéliens, cette théorie qui donne aux violences qui ont été commises le 7 octobre, aux yeux d’un grand nombre de Palestiniens, l’apparence d’une avancée rationnelle vers la libération alors qu’elles n’ont été rien d’autre qu’un nouveau maillon venu s’imbriquer dans une chaîne constituée de toute une série de catastrophes et qui asservit la cause palestinienne – une chaîne qui a été fabriquée par les Palestiniens eux-mêmes.

Le massacre du 7 octobre n’a pas été une exception dans la longue histoire du Hamas en matière de brutalité ; cela a été son apothéose. Cela a été ce que le Hamas ferait s’il était en mesure de le faire. Et, en cette sombre journée, le groupe terroriste a brusquement découvert qu’il pouvait le faire et il l’a fait.

Mais la cruauté incroyable qui a été affichée par les terroristes ne signifie pas pour autant que le massacre a été un acte qui a trouvé son origine dans l’émotion. Le terrorisme palestinien est rarement anarchique et l’émotion est rarement son moteur. Les exemples les plus horribles du terrorisme, les attentats-suicides du passé ou les tueries et les enlèvement massifs de samedi, ont été des actes délibérés, minutieusement planifiés.

La stratégie palestinienne consistant à terroriser les civils israéliens est ancienne, plus ancienne encore que la conquête israélienne de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, en 1967. Quand l’OLP a été fondée en 1964 – elle avait alors pour objectif d’obliger les Juifs à partir du pays – la Cisjordanie était encore gouvernée par la Jordanie et la bande de Gaza était encore placée sous le contrôle de l’Égypte. L’OLP avait adopté le terrorisme comme stratégie de base dans le mouvement de libération des Palestiniens non pas par colère, mais parce qu’elle avait pu constater le succès sidérant remporté par le Front de libération nationale en Algérie qui, à l’aide du terrorisme, était parvenu à convaincre les Français de quitter l’Algérie en 1962.

Illustration : Des soldats britanniques protégés par leurs boucliers chargeant sur une foule d’Arabes lors d’une émeute, à Jérusalem; en juin 1936. (Crédit : AP)

Et cela remonte encore plus loin, en réalité. Les violences palestiniennes organisées prenant pour cible les Juifs en 1920, en 1929, lors de la dite « révolte arabe » de 1936 à 1939 – toutes avaient trouvé leur justification dans la même théorie : les Juifs représentent une entité artificielle, sans racine, susceptible d’être renvoyée par une violence durable et une violence durable devait donc être déployée pour s’en débarrasser.

Cette vision palestinienne des Israéliens est enseignée aux enfants palestiniens comme vérité fondamentale dans le combat national. Le contraste entre une Palestine « enracinée » et un État d’Israël « artificiel » est une thématique majeure de l’identité palestinienne.

Les conséquences de cette vision et de cette stratégie de longue haleine n’ont été rien de moins que dévastatrices pour les Palestiniens.

Que veulent-ils ?

Les partisans de la cause palestinienne en Occident – même s’ils sont décontenancés par les images de parents gisant, assassinés, devant leurs enfants ou celles des corps sans vie et calcinés de nourrissons – posent dorénavant une question simple en défense du Hamas : « Que feriez-vous, vous, si vous aviez dû subir des décennies d’occupation israélienne ? » Les politiques israéliennes mises en œuvre en Cisjordanie et à l’égard de Gaza, les souffrances et l’injustice qui en découlent, affirment-ils, sont à l’origine de la haine qui s’est montrée dans toute sa crudité le 7 octobre.

Des personnes se rassemblent et allument des bougies à la mémoire des victimes israéliennes de la guerre de Gaza sur le Kikar Dizengoff, à Tel Aviv, le 13 octobre 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Le problème, pour les Palestiniens – et c’est un problème qui a d’énormes conséquences pour eux – c’est que la vaste majorité des Israéliens font part de leur désaccord. Ils pensent que le Hamas aurait agi exactement de la même façon si l’occupation s’était terminée il y a deux décennies. Une conviction qui peut paraître égocentrée pour les étrangers mais qui est ancrée dans une expérience profonde et douloureuse.

L’automne de l’an 2000 avait marqué le début d’une vague d’attentats terroristes, avec environ 140 attentats-suicides qui avaient touché les villes et les villages israéliens, tuant des grands-mères et des nouveau-nés dans des bus, dans des pizzerias, et entraînant la chute de la gauche politique au pouvoir – une chute si absolue qu’une génération plus tard, la gauche s’est à peine rétablie.

L’effet dévastateur de ces meurtres de masse n’avait pas été seulement causé par le choc et par le traumatisme issus de ces attaques. Il y avait eu aussi le moment qui avait été choisi pour les perpétrer.

En l’an 2000, le processus de paix ne stagnait pas depuis deux décennies. Aucune formation d’extrême-droite n’avait intégré la coalition au pouvoir. Mettre un terme à l’occupation était une idée susceptible de faire gagner une élection. Les négociateurs, à Camp David, discutaient, semble-t-il, d’une souveraineté partagée entre Israël et les Palestiniens sur le mont du Temple. Il n’y avait pas de soldat israélien dans les localités palestiniennes, petites et grandes – ils s’étaient retirés au cours des trois années précédentes – et les revenus palestiniens augmentaient, comme le taux de Palestiniens fréquentant les universités. Les choses semblaient prendre forme et la paix, présumaient de nombreux Israéliens, était imminente.

La gauche politique avait aussi lutté dans le cadre de ce qui s’était apparenté à une guerre civile politique pour arriver à ce stade ; l’un de ses dirigeants avait été assassiné et elle avait obtenu une victoire difficile aux élections de 1999 pour terminer le travail en faveur de la paix. Le résultat de ces efforts livrés avaient été les assauts les plus macabres, les plus durables contre des civils israéliens de toute l’Histoire du pays.

Mais pourquoi cette vague terroriste massive ? De quoi s’agissait-il alors ?

Police and paramedics inspect the scene after a suicide bomber blew himself up on a rush-hour bus near the Jerusalem neighborhood of Gilo during the Second Intifada, on June 18, 2002 (photo credit: Flash90)
La police et les secouristes inspectent les lieux après qu’un kamikaze s’est fait exploser dans un autobus à l’heure de pointe près du quartier de Gilo, à Jérusalem, pendant la Seconde Intifada, le 18 juin 2002. (Flash90/File)

Les explications apportées par les Palestiniens n’avaient eu pour effet que de renforcer la colère. Sur les écrans des chaînes de télévision israéliennes, les responsables palestiniens avaient expliqué que le coupable était la visite effectuée sur le mont du Temple par celui qui était alors le chef de l’opposition, Ariel Sharon, peu avant le déclenchement des violences. Pour la gauche israélienne, cela avait été pire qu’une absence d’explication. C’était dire aux Israéliens de gauche que tous leurs combats, que tous leurs sacrifices pour la paix, avaient été fondés sur du sable et qu’ils avaient été démolis par la toute première gesticulation politique d’un homme de droite que les Palestiniens avaient trouvé déplaisante. Ces meurtres, laissait entendre l’explication donnée par les Palestiniens, avaient été inévitables.

Les intellectuels palestiniens ont depuis apporté de meilleures réponses – notamment que ces violences avaient commencé sous la forme d’un soulèvement intérieur des Palestiniens contre le régime de plus en plus tyrannique de Yasser Arafat à Ramallah, une sorte de présage des Printemps arabes, soulèvement qu’un Arafat effrayé avait rapidement détourné et transformé en campagne de terrorisme prenant pour cible des civils israéliens.

Mais dans un contexte d’attentats à la bombe, peu d’Israéliens avaient eu le temps d’envisager de telles complexités.

Ils avaient eu le sentiment que tous les Palestiniens s’étaient ralliés à cette campagne meurtrière. Pour recruter des centaines de kamikazes (140 étaient parvenus à tromper les services de sécurité en pénétrant sur le territoire ; un nombre bien plus important avait simplement tenté ou prévu de le faire), il avait fallu une infrastructure de recrutement, un leadership offrant une validation des attaques à la fois religieuse et sociale ; il avait fallu des laboratoires et des ingénieurs pour fabriquer les bombes ; un appareil de renseignement de base pour aider les kamikazes à contourner les mesures de sécurité israéliennes ainsi que des comptes en banque, des planques, etc…

Et pourquoi ?… Cette question a hanté et rongé la gauche israélienne pendant une génération.

Un retrait israélien de la Cisjordanie aurait-il empêché l’attaque meurtrière et brutale du Hamas, le 7 octobre ? Les Israéliens, qui vivent encore dans l’ombre du traumatisme d’il y a deux décennies, ne le pensent pas. Ils pensent, honnêtement, sincèrement – et c’est même le cas parmi l’électorat libéral – qu’un tel retrait n’aurait débouché que sur la création d’une entité terroriste bien plus large, dont les ravages auraient été beaucoup plus importants.

Une vidéo du Hamas montre des terroristes du Hamas à moto en train de franchir la barrière de sécurité entre Gaza et Israël, le 7 octobre 2023. (Capture d’écran Youtube)

Et cette conviction israélienne est le problème stratégique le plus déterminant des Palestiniens – même si ses leaders ou ses partisans, à l’étranger, ne souhaitent pas le reconnaître.

Cette conviction rend les Israéliens insensibles aux pressions venues de l’étranger. Si la réponse des politiques palestiniens au processus de paix d’Oslo a été le meurtre massif de civils israéliens, et que la réponse des politiques palestiniens à la stagnation du processus de paix est le meurtre massif de civils israéliens, alors ce n’est pas la politique israélienne qui est à l’origine du meurtre massif de civils israéliens de la part des Palestiniens.

De la même manière, alors que les activistes, à l’international, menacent les Israéliens de boycott s’ils ne quittent pas la Cisjordanie, le Hamas menace les Israéliens de meurtre depuis les territoires qui ont été abandonnés par Israël. Le Hamas simplement est plus bruyant.

Ce qui importe ici, ce n’est pas que l’expérience vécue par les Israéliens serait une vérité historique objective, absolue, mais seulement que la vaste majorité des Juifs israéliens mainstream ont cette certitude et que cette certitude est forte, trouvant son origine dans le sang des civils du pays. C’est ce qui a rendu les Israéliens insensibles aux pressions économiques venues de l’étranger et aux violences palestiniennes.

Dans l’esprit des Israéliens, le mouvement nationaliste palestinien entre en contradiction avec lui-même. Et il n’y a rien que la campagne mondiale en faveur de la Palestine pourra faire que la brutalité du Hamas ne pourra pas défaire dans la psyché israélienne.

Une manifestation en soutien aux Palestiniens à Genève, en Suisse, le 14 octobre 2023. (Crédit : Fabrice COFFRINI / AFP)

Clarté

Puis samedi est arrivé – accompagné de la mort des interrogations israéliennes. Pendant un moment, Israël a baissé la garde. Le Hamas a été libre de concrétiser ses intentions. Il l’a fait avec une clarté éclatante et ses desseins sont apparus au grand jour.

Il est évident, pour les Israéliens, que la stratégie brutale du Hamas ne sera pas en mesure de libérer les Palestiniens – et les violences ne peuvent donc pas, par conséquent, s’expliquer comme une tentative de libération. Le Hamas ne prend pas non plus la peine d’expliquer ses motivations stratégiques aux Israéliens, comme le faisait le FLN algérien de manière si claire à l’égard des Français. Il leur demande de partir ou de mourir, mais il échoue à dire explicitement où ils devraient fuir.

Les Israéliens sont dorénavant convaincus que le massacre du 7 octobre, dans son énormité, dans sa cruauté sidérante – et en particulier face à la joie exprimée par ceux qui ont commis le carnage – n’a pas été une erreur de calcul de la part des Palestiniens parce que son objectif n’était pas l’indépendance palestinienne.

L’objectif des massacres n’était pas l’indépendance palestinienne. C’était d’éradiquer totalement la présence des Juifs sur cette terre.

Le but poursuivi, ce 7 octobre, comme cela avait été le cas au cours de l’automne de triste mémoire de l’an 2000, était d’éradiquer totalement la présence des Juifs sur cette terre.

Avec la clarté viennent les conclusions. Parmi ces conclusions, force est de reconnaître que les Israéliens sont unis comme cela n’a jamais été le cas auparavant – et pas seulement en conséquence des horreurs perpétrées par le Hamas. Ils ont eu une réponse à leur interrogation. La brutalité qu’ils considéraient jusqu’à présent sous la forme d’un questionnement s’est avérée être une réponse, un moyen et une fin aux yeux d’une grande partie des politiques palestiniens.

Photo d’illustration : Des soldats israéliens retirant les corps de civils israéliens dans le kibboutz Kfar Azza, près de la frontière entre Israël et Gaza, dans le sud d’Israël, le 10 octobre 2023. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

On peut tenter de chercher les racines idéologiques de la stratégie brutale du Hamas dans les mouvements de décolonisation du 20e siècle ou dans la théologie du renouveau islamique. Mais cela ne vient que servir de décor en arrière-plan à l’essentiel – qu’il s’agit d’une brutalité qui fait exploser un processus de paix aussi sûrement que le font des menaces d’annexion. Aucune paix, aucun retrait ne satisferont cette pulsion violente ou ne mettront les Juifs en sécurité face à la haine sauvage, joyeuse qui a été affichée le 7 octobre.

Et cette barbarie est dorénavant devenue trop dangereuse pour être tolérée.

Le Hamas ne semble pas encore réaliser la profondeur de la détermination d’Israël.

La seule stratégie de survie du Hamas semble être d’obliger l’armée israélienne à assumer un bilan civil d’une telle importance à Gaza que le monde demandera à la machine de guerre israélienne de s’arrêter.

Mais les Israéliens resteront encore pendant longtemps sous le choc des images du 7 octobre. Ils ont leur réponse et de cette réponse découle une clarté d’intention qui manquait depuis trois décennies. La machine de guerre du Hamas sera implacable. Le Hamas n’y survivra pas.

Une tragédie est sur le point de se produire à Gaza, empirée par le temps long qu’il faudra au groupe terroriste pour comprendre toute la profondeur de la résolution israélienne. Israël n’a plus d’autre intérêt à l’esprit que la destruction du Hamas. Dans l’esprit des Israéliens, Le Hamas commettra toutes les brutalités qu’il est en mesure de commettre. Et il est donc impossible de continuer à l’autoriser à commettre quoi que ce soit dorénavant.

Et au bout de ce tunnel obscur, long, c’est peut-être la seule lueur d’optimisme.

Les Palestiniens fuyant le nord de la bande de Gaza après un avertissement de l’armée israélienne demandant une évacuation sans précédent du nord de l’enclave côtière, le 13 octobre 2023. (Crédit : Hatem Moussa/AP Photo)

Quand le Hamas sera détruit, Israël aura finalement libéré la cause palestinienne de la brutalité sans fond de l’un de ses acteurs les plus fervents, du fardeau dévastateur incarné par un mouvement de décolonisation violent qui refuse de comprendre que son ennemi n’a pas de foyer colonial où s’abriter, d’un groupe terroriste accro à la cruauté sans objet et sans fonction.

Les partisans occidentaux des Palestiniens ne se trouveront plus dans l’obligation de justifier le massacre intentionnel de nouveau-nés dans leur hâte à protéger le mouvement nationaliste palestinien de lui-même. Et les critiques israéliens des politiques israéliennes seront libres de concentrer leur attention sur les méfaits de l’État juif sans devoir répondre de la sauvagerie d’actions palestiniennes, même – et en particulier – dans les périodes de négociations de paix.

Un Israël brutalisé, amer, va enfin libérer les Palestiniens de leur propre vision exsangue de leur cause et de leurs ennemis, pas par magnanimité mais par nécessité, dans le sillage d’un Israël en souffrance. La destruction seule du Hamas n’apportera pas la paix mais il n’est peut-être pas trop optimiste d’espérer qu’elle pourra marquer la fin du long effondrement de la Palestine.

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