Le Hezbollah affiche sa solidarité avec le Yémen
Nasrallah a accusé les avions saoudiens de la coalition d'avoir mené le raid qui a fait samedi au moins 140 morts à Sanaa

Le mouvement libanais Hezbollah a appelé mardi soir à des manifestations de solidarité avec le Yémen où une frappe aérienne a fait la semaine dernière au moins 140 morts à Sanaa, la capitale aux mains des rebelles chiites.
Le chef du puissant mouvement terroriste chiite, Hassan Nasrallah, a fait une rare apparition devant des milliers de partisans dans la banlieue sud de Beyrouth la veille de l’Achoura, le grand deuil chiite.
« Demain, nous montrerons à nouveau que nous soutenons le peuple yéménite, opprimé, assiégé […] », a déclaré Nasrallah, en référence aux célébrations de l’Achoura qui se tiendront mercredi matin.
« Nous leur disons: ‘vous n’êtes pas seuls' », a-t-il dit dans des propos diffusés en direct par la chaîne de télévision du Hezbollah, Al-Manar.
Une frappe aérienne contre une cérémonie de deuil a fait samedi au moins 140 morts à Sanaa, l’une des attaques les plus meurtrières au Yémen depuis que la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite est intervenue en mars 2015 dans ce pays pour prêter main forte au gouvernement face aux rebelles.
Outre la capitale, ces derniers se sont emparés de plusieurs régions dont les forces gouvernementales tentent de les chasser.
Nasrallah a accusé les avions saoudiens de la coalition d’avoir mené le raid, des allégations déjà lancées par les rebelles chiites Houthis.
Le chef du Hezbollah a été accueilli aux cris de « Mort à la famille Saoud », du nom de celle qui dirige l’Arabie saoudite, de la part de ses partisans.
Pour les musulmans chiites, majoritaires en Iran et aussi présents notamment au Liban et en Irak, l’Achoura revêt une importance particulière et symbolise la lutte contre l’oppression.
Des prières et processions ont lieu dans ces pays, au cours desquelles les fidèles s’autoflagellent pour se rappeler le martyre de l’imam Hussein, assassiné en 680 par les troupes du calife omeyyade Yazid durant la bataille de Kerbala, aujourd’hui en Irak.
Le Hezbollah, proche de l’Iran, combat en Syrie où il soutient les forces du président Bashar al-Assad contre les rebelles.
Plus de 300 000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit en 2011 en Syrie, où se battent de nombreux acteurs régionaux et internationaux.