Le Kosovo ouvre officiellement son ambassade à Jérusalem
En échange d'une reconnaissance de son indépendance par Israël, le Kosovo est devenu le premier pays à majorité musulmane à reconnaitre Jérusalem comme la capitale de l'Etat hébreu
Le Kosovo a officiellement ouvert une ambassade dans la ville disputée de Jérusalem la reconnaissant de fait comme la capitale d’Israël, a annoncé dimanche le ministère kosovar des Affaires étrangères.
La mission a été ouverte lors d’une brève cérémonie au cours de laquelle le drapeau du Kosovo a été hissé devant le bâtiment de l’ambassade et une plaque frappée du texte, écrit en albanais, en hébreu et en anglais, « République du Kosovo » fixée à son entrée, a précisé le ministère dans un communiqué.
En échange d’une reconnaissance de son indépendance par Israël, le Kosovo est devenu le premier pays à majorité musulmane à reconnaitre Jérusalem comme la capitale de l’Etat hébreu.
La décision de Pristina a provoqué des critiques, non seulement au sein des pays à majorité musulmane comme la Turquie qui a dénoncé une violation des résolutions de l’ONU et du droit international, mais aussi au sein de l’Union européenne.
La question de Jérusalem et de son statut reste un des points les plus épineux du conflit israélo-palestinien.
L’autorité palestinienne estime que Jérusalem-est a été occupé illégalement par les forces israéliennes en 1967 et demande à ce que Jérusalem-est soit la capitale de l’Etat palestinien.
Dans le cadre d’un échange de reconnaissance mutuelle, Israël a reconnu officiellement le Kosovo, ancienne province serbe ayant proclamé en 2008 son indépendance, comme un Etat indépendant, rejoignant ainsi la plupart des pays occidentaux mais pas la Serbie, la Chine et la Russie.
L’accord Israël/Kosovo avait été évoqué en septembre dernier à Washington par le président américain d’alors Donald Trump dans le cadre de pourparlers économiques avec la Serbie et son voisin kosovar.
Le Kosovo et Israël ont établi des relations diplomatiques en février au grand mécontentement de Belgrade qui ne reconnait pas l’indépendance de son ex-province.
Vieux de plus de deux décennies, insoluble depuis la dernière des guerres ayant déchiré l’ex-Yougoslavie (1998-99), le conflit entre la Serbie et le Kosovo reste un danger pour la stabilité en Europe.
Des accords de normalisation conclus en 2013 sous la houlette de l’UE sont restés pour la plupart lettre morte.
La guerre du Kosovo (1998-99) a fait plus de 13 000 morts, la majorité des Albanais. Elle s’est terminée quand une campagne occidentale de bombardements a contraint les forces serbes à se retirer de ce territoire.