Le laboratoire israélien Teva va céder sa division de principes actifs
La cession "devrait créer une valeur supplémentaire pour les actionnaires de Teva", fait valoir le groupe, qui estime que cette cession permettra à Teva "de mieux répondre à des marchés distincts et en croissance" avec ses produits phares.
Le laboratoire israélien Teva, géant des médicaments génériques, va céder sa division de production de principes actifs, emboîtant le pas à d’autres laboratoires avant lui, a-t-il annoncé dans un communiqué mercredi.
Le groupe, basé en Israël, mais dont l’action est cotée à la Bourse de New York, veut céder cette division « TAPI » – qui emploie 4 300 personnes dans le monde – au cours du premier semestre 2025, a-t-il indiqué.
La division, spécialisée dans la production de petites molécules pour l’industrie pharmaceutique, a plus de 1 000 clients dans le monde, y compris des sociétés de biotechnologies, pour environ 350 produits.
La cession envisagée, dont le montant n’est pas précisé, « devrait créer une valeur supplémentaire pour les actionnaires de Teva », fait valoir le groupe, qui estime que cette cession permettra à Teva « de mieux répondre à des marchés distincts et en croissance » avec ses produits phares.
« Cela permettra également à la société cédée de poursuivre de nouvelles stratégies de croissance, lui permettant de maximiser un éventail d’opportunités sur le marché mondial des principes actifs, estimé à 85 milliards de dollars », poursuit-il.
Teva est avant tout un géant des médicaments génériques, c’est-à-dire tombés dans le domaine public, mais il exploite quelques traitements en propre tels que le Copaxone, destiné à lutter contre la sclérose en plaques.
En 2023, son chiffre d’affaires a augmenté de 6 % (en dollars) à 15,8 milliards de dollars sur un an, conforme à ses prévisions. Sa perte nette annuelle a été réduite à 559 millions de dollars après une perte de plus de 2 milliards de dollars en 2022.
La hausse des ventes est principalement due à un paiement initial de 500 millions de dollars reçu dans le cadre de sa collaboration avec le français Sanofi sur un anticorps développé pour traiter des maladies inflammatoires de l’intestin, ainsi qu’à des revenus plus élevés tirés de ces produits génériques, souligne le groupe dans un communiqué.
Pour 2024, l’entreprise pharmaceutique table sur un chiffre d’affaires compris entre 15,7 et 16,3 milliards de dollars.
La guerre qui oppose Israël et le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas n’a pas eu d’impact significatif sur les activités et conditions financières du groupe au 31 décembre 2023, mais « en cas de poursuite, d’escalade, et d’extension » du conflit, Teva n’exclut pas qu’il pourrait y avoir des conséquences tangibles.
Le groupe subit depuis le milieu des années 2010 une crise qui a largement pesé sur son cours de Bourse.
Les grands laboratoires sont nombreux à scinder leurs activités pour se recentrer sur des domaines comme l’oncologie ou les maladies rares. Le français Sanofi s’est ainsi séparé de ses principes actifs, regroupés dans une nouvelle compagnie, Euroapi, cotée en Bourse depuis 2022.
Plus récemment encore, le suisse Novartis a cédé sa filiale de médicaments génériques, Sandoz, entrée en Bourse en octobre 2023.
Dans les échanges électroniques à la Bourse de New York mercredi, l’action de Teva gagnait 1,3% à 11,89 dollars.