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Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

La loi s'appliquera de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger

L'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth, le 20 mai 2020. (Crédit : PATRICK BAZ / AFP)
L'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth, le 20 mai 2020. (Crédit : PATRICK BAZ / AFP)

Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s’appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d’aider des personnalités à transférer des fonds importants à l’étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une « étape indispensable vers la réforme financière » que son gouvernement a promis de réaliser et un « pilier essentiel d’un plan de reconstruction ».

Cette mesure, a-t-il ajouté, est « fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale ». Il a mis en avant que l’opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n’était plus aussi attractive pour les investisseurs qu’elle avait pu l’être.

« Il ne faut pas croire qu’avec cette loi, n’importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte », a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l’Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Illustration : Le siège du FMI à Washington. (Crédit : IMF/Wikimedia Commons)

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu’à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d’avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

Loi rétroactive sur dix ans

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent « les organes de contrôle et de régulation bancaire (…) à demander l’accès à toutes les informations sans raison particulière ».

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d’éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d’importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l’économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le groupe terroriste libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d’argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme « ouvrait une page nouvelle » dans la lutte contre l’évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura « plus de marge de manoeuvre » pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander « l’information qu’ils veulent », a-t-il dit à l’AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n’ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s’est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d’autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.

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