Le match Brooklyn Nets-Maccabi Raanana transformé en catharsis pour les supporters israéliens
Prévu avant les massacres commis par le Hamas, le match amical s'est déroulé comme prévu, apportant un réconfort bien nécessaire aux supporters et aux joueurs juifs

New York Jewish Week, via JTA – La superstar de la pop israélienne Noa Kirel a foulé le sol du Barclays Center de Brooklyn jeudi soir, un drapeau israélien drapé autour de ses épaules, pour chanter l’hymne national, « l’Hatikvah », alors que les Brooklyn Nets et Maccabi Raanana s’alignaient de part et d’autre.
À la fin de son interprétation, elle a dit « Am Yisrael chaï », ce qui signifie « Le peuple d’Israël vit », sa voix se brisant avant le coup d’envoi. « Nous allons gagner. »
Le match de pré-saison a eu lieu alors qu’Israël est en guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, après qu’un assaut terroriste dévastateur sur le sud d’Israël a tué 1 400 personnes, ébranlant la société israélienne dans ses fondements.
Le match a été planifié en août et l’équipe israélienne est arrivée aux États-Unis le 4 octobre, quelques jours avant le début de la guerre, le 7 octobre.
Les spectateurs juifs et israéliens ont afflué dans l’arène pour ce qui était aussi la « Nuit du patrimoine israélien », beaucoup portant des drapeaux israéliens ou des pancartes de soutien à Israël, aux côtés de supporters occasionnels et de touristes.
« C’est très bien de faire ce match, que tous les Juifs soient venus ici pour soutenir cette équipe, que tout le monde voie la présence juive », a déclaré Yoni Shemla, un Israélien qui était en vacances à New York lorsque la guerre a commencé. « C’est vraiment important que tout le monde soit venu montrer son soutien. »
Noa Kirel gets emotional singing “Hatikvah” as the Nets play Maccabi Ra’anana in New York pic.twitter.com/7yquh01SpO
— Luke Tress (@luketress) October 13, 2023
Au début du match, un annonceur a déclaré à la foule : « Les Brooklyn Nets et le Barclays Center condamnent les attaques terroristes et pleurent la perte insensée de vies humaines en Israël. »
« Nous sommes unis contre le terrorisme et nos pensées vont à tous ceux qui ont été touchés par ces événements tragiques », a-t-il ajouté avant de demander au public d’observer une minute de silence.
The Brooklyn Nets and Barclays Center condemn the terrorist attacks and mourn the senseless loss of life in Israel.
We stand together against terror and our thoughts are with all who have been impacted by these tragic events. pic.twitter.com/ybdSujW4NY
— Brooklyn Nets (@BrooklynNets) October 12, 2023
Une fois le match commencé, il s’est déroulé dans une atmosphère de fête. Les haut-parleurs diffusaient du hip-hop, le jumbotron – ou écran géant – montrait des spectateurs enthousiastes en train de danser et des artistes prenaient la parole pendant les interruptions de jeu.
Les réjouissances avaient un goût israélien qui a été célébré par le public juif. Les haut-parleurs ont diffusé des tubes israéliens tels que « Maapeha shel simha » (La Révolution de la joie ») de Lior Narkis et Omer Adam, que certains spectateurs ont repris en chœur. Pendant un temps mort, une vidéo montrait l’attaquant des Nets Cam Johnson en train de déguster des en-cas israéliens tels que des Bissli et des Krembo.
Ce match était le premier d’une tournée américaine de trois matchs du Maccabi Raanana, qui se déroulera également cette semaine à Cleveland et dans le Minnesota. L’équipe, qui compte des joueurs israéliens et américains, évolue en Liga Leumit, la deuxième division israélienne. (Le New York Jewish Week et le Jewish Sport Report de la Jewish Telegraphic Agency ont parrainé le match de jeudi).
La question de savoir si le match devait avoir lieu a été soulevée en moment. Le centre des Nets, Nic Claxton, a déclaré au New York Post que l’équipe avait envisagé d’annuler le match en raison de la guerre.
« Nous compatissons avec les joueurs contre lesquels nous jouons », a déclaré Claxton. « Je ne pense pas que nous devrions jouer. »
L’entraîneur des Nets, Jacque Vaughn, a déclaré lors de la conférence de presse d’avant-match que le match donnerait « l’espoir que notre monde connaîtra des jours meilleurs ».
« Vous lisez certaines histoires, vous entendez certaines choses – ce match donne de l’espoir », a-t-il déclaré.
La NBA et son association de joueurs ont condamné l’attentat dimanche.
« La NBA et la NBPA déplorent les horribles pertes de vies humaines en Israël et condamnent ces actes de terrorisme. Nous nous tenons aux côtés du peuple israélien et prions pour la paix dans toute la région », indique le communiqué.
Avant le match, les Nets ont déclaré au New York Jewish Week que l’équipe avait renforcé les mesures de sécurité pour l’évacuation. Les communautés juives craignent des attaques liées à la violence au Moyen-Orient, bien que les responsables de la sécurité juive et les dirigeants de l’État aient déclaré qu’il n’y avait pas de menaces connues.
C’était la première fois qu’une équipe professionnelle israélienne jouait un match depuis le début de la guerre. Eli Ginsburg, un ami de l’entraîneur principal de l’équipe, Yehu Orland, a été tué dans les combats. Orland portait un short à la mémoire de son ami lors du match.
« Mon cœur est brisé », a déclaré Orland à l’Associated Press. « Mais nous devons donner à ces jeunes, à ces enfants, l’espoir qu’Israël est fort, et c’est la raison pour laquelle je pense que tout le monde est ici. »
Les Nets se sont retrouvés sous le feu des critiques de la communauté juive l’année dernière, après que leur joueur vedette Kyrie Irving a fait la promotion d’une vidéo antisémite comprenant des propos négationnistes sur la Shoah. Irving a été transféré aux Dallas Mavericks en début d’année.
Depuis 2013, les Nets organisent chaque année des soirées du patrimoine juif à l’occasion de Hanoukka.
Comme prévu, les Nets ont remporté le match, 135 à 103.
Les choses ont pris une tournure plus émotionnelle à l’extérieur de l’arène après le match, où des centaines de Juifs se sont rassemblés dans une manifestation spontanée de solidarité avec Israël. La foule a chanté « l’Hatikvah » et des chansons traditionnelles, dont « Yeroushalayim shel zaav », tout en se serrant autour d’un drapeau israélien, les bras passés sur les épaules des uns et des autres.
« Tout ça élève mon esprit juif à un tel niveau », a déclaré Levi Partouche.
« Nous sommes venus jouer et ils ne peuvent pas nous briser. Les terroristes ne peuvent pas nous briser. »
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