Rechercher

Le monde entier félicite Dylan pour son Nobel

De Barack Obama à Joyce Carol Oates en passant par le Vatican et des artistes israéliens, les acclamations sont - presque - unanimes

La décision inattendue de l’Académie Nobel de décerner le prix Nobel de littérature 2016 au chanteur Bob Dylan a été largement saluée par des écrivains, musiciens, politiques et chefs de gouvernement, dans le monde entier. Les artistes et politiques israéliens se sont également exprimés.

Le président des Etats-Unis Barack Obama a félicité Bob Dylan, twittant depuis son compte officiel : « Félicitations à l’un de mes poètes préférés, Bob Dylan, pour ce Nobel tout à fait mérité ».

Le journal du Vatican a reconnu le « grand talent » de Dylan, et considère son travail comme celui d’un véritable artiste qui a influencé des générations entières.

L’auteur britannique Salman Rushdie, qui fait régulièrement partie des favoris pour le prix Nobel de littérature, a qualifié Dylan de « brillant héritier de la tradition des bardes. Très bon choix ».

La présidente du Chili Michelle Bachelet a également félicité Dylan, disant que « beaucoup de bons souvenirs de mon adolescence sont associés à ses chansons ».

Dylan, 75 ans, est le plus iconique des poètes-musiciens de sa génération. Des chansons comme « Blowin’ in the Wind » et « The Times They Are A-Changin » sont devenus des hymnes pour les mouvements contre la guerre et pour les droits civiques des Etats-Unis des années 60.

L’auteure américaine Joyce Carol Oates a applaudi ce choix, et en a profité pour attaquer le candidat à la présidentielle américaine Donald Trump : « Bob Dylan est un repos bienvenu / un interlude interrompant la cascade de grotesqueries de T***p. », a-t-elle twitté. « Le Dylan des années 60 aurait été cinglant envers T***p ».

Le chanteur et parolier britannique Billy Bragg a cité un passage de la chanson « Mr. Tambourine Man », twittant : « rien que pour cela, Bob Dylan mérite le Nobel ».

Mais le romancier écossais Irvine Welsh s’est montré moins impressionné : « Je suis fan de Dylan, mais c’est une récompense d’une nostalgie malade, arrachée à la rance prostate de hippies séniles et balbutiants », a-t-il twitté.

Bob Dylan donne un concert en l'honneur de Michael Douglas, au studio Sony Pictures à Culver City, en Californie, le 11 juin 2009. (Crédits : Kevin Winter / Getty Images for AFI)
Bob Dylan donne un concert en l’honneur de Michael Douglas, au studio Sony Pictures à Culver City, en Californie, le 11 juin 2009. (Crédits : Kevin Winter / Getty Images for AFI)

Généralement considéré comme un musicien rock, Dylan a été influence par de nombreux styles musicaux, comme la country, le gospel, le blues, la folk, la pop et le rhythm and blues. Il les a tous pratiqués, séparément ou ensemble, créant une imposante influence.

Son impact sur la culture populaire est immense et son influence comme parolier s’étend à chaque figure musicale majeure de ces 50 dernières années, des Beatles à Bruce Springsteen en passant par Bono, Ed Sheeran et d’autres.

Dylan et la Terre sainte

L’influence énorme de Dylan est aussi ressentie en Israël, où des dizaines d’artistes et de groupes ont utilisé sa musique.

Une longue liste d’artistes israéliens, comme Aviv Geffen, Ehud Banai, Rami Kleinstein, Shalom Hanoch, Airel Zilber, David Broza, Meir Ariel et le groupe de rock Machina ont chanté des versions en hébreu de ses chansons les plus connues.

Dans une interview à la radio militaire jeudi après-midi, Broza a qualifié l’écriture de Dylan d’ « impeccable ». Broza a expliqué que les paroles de Dylan avaient appris, à lui et d’autres artistiques, à « suivre la forme la plus pure d’écriture, pas que la rime pour l’exemple, mais une forme plus élevée, plus mystérieuse ».

« Ses chansons m’accompagnent depuis le début de mon voyage », a-t-il ajouté.

Les parlementaires israéliens ont aussi réagi à l’attribution du Prix : la chef du Meretz Zehava Galon a posté sur sa page Facebook une chanson de Dylan de 1965, “It takes a lot to laugh, it takes a train to cry”. « Ce n’est pas tous les jours qu’un prix Nobel est une bonne occasion de mettre une chanson que l’on aime », a-t-elle écrit.

Le député de l’Union sioniste Erel Margalit a fait l’éloge de Dylan pour « avoir changé la vie de toute une génération, et comme une personne qui a réussi à faire agir les gens, qui est devenu un symbole pour le désir et la demande d’un monde meilleur, avec des valeurs ».

« Il apparaît dans la trame de la vie de nombreuses personnes, et dans la mienne », a écrit Margalit en partageant le clip de 1963, « Blowin’ in the Wind ».