Le mouvement BDS désavoue le projet de cartographie des groupes juifs
Le groupe anti-israélien a pris ses distances avec le projet, soutenu par sa branche du Massachusetts, suite à l'appel à enquête sur une possible utilisation par des extrémistes
JTA – Un jour après l’appel à enquête fédérale lancé par des représentants américains sur la possible utilisation du projet par des groupes extrémistes, le mouvement « Boycott, Désinvestissement, Sanctions » (BDS) a désavoué un site Internet controversé qui a récemment publié une cartographie de groupes juifs de la région de Boston.
L’annonce faite mercredi par le mouvement BDS a vocation à prendre des distances avec le « Mapping Project », collectif anonyme de militants pro-palestiniens de la région de Boston.
Le projet donne la liste des noms et adresses des groupes juifs du Massachusetts, parmi lesquels les écoles, fonds communautaires et organisations cultuelles, qui, selon lui, promeuvent « un soutien institutionnel à la colonisation de la Palestine […] entre autres abominations ».
« Le Comité national palestinien BDS, la plus importante coalition à la tête du mouvement BDS mondial pour les droits des Palestiniens, n’a aucun lien avec le projet de cartographie de Boston, Massachusetts, et ne l’approuve aucunement », a déclaré le mouvement BDS dans un communiqué publié sur son compte Twitter officiel. « L’approbation de ce projet par tout groupe affilié au mouvement BDS serait contraire au principe même de l’affiliation. »
La déclaration du collectif semble faire référence à BDS Boston, qui avait partagé avec enthousiasme un lien vers le projet de cartographie lors de sa première publication ce mois-ci et s’était qualifié d’« amis du Mapping Project ». Cela a conduit plusieurs médias, groupes juifs et politiciens à considérer le projet de cartographie comme une initiative du BDS.
Parmi ces politiciens figurent 37 membres du Congrès, menés par le Démocrate pro-israélien Josh Gottheimer, du New Jersey, et le Républicain Don Bacon, du Nebraska, qui ont signé une lettre mardi appelant à une enquête sur « l’utilisation du projet de cartographie par des organisations extrémistes ».
Adressée au Procureur Général Merrick Garland, au Secrétaire à la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas et au directeur du FBI, Christopher Wray, la lettre indique que le projet de cartographie est « associé au mouvement BDS ».
« Nous craignons que cette carte ne soit utilisée comme feuille de route pour des attentats perpétrés contre les personnes et entités qui y sont énumérées par des partisans du mouvement BDS », indique la lettre, tout en notant que le FBI « suivait l’affaire ». Parmi les signataires figurent certaines des voix pro-israéliennes les plus sonores au Congrès, dans les rangs démocrates et républicains, comme les représentants Haley Stevens, Ritchie Torres et Dan Meuser, ainsi que la Démocrate Shontel Brown, qui l’a emporté dans l’Ohio l’an dernier avec l’aide de groupes pro-Israël.
La lettre fait suite à une série de condamnations de la part de politiciens – essentiellement du Massachusetts –, parmi lesquels les deux sénateurs démocrates de l’État et la représentante Ayanna Pressley, progressiste. Des groupes juifs, dont la New England Anti-Defamation League et le Jewish Community Relations Council of Greater Boston, cités par le Mapping Project, ont déclaré qu’il s’agissait d’une action délibérée pour cibler les Juifs, susceptible d’encourager le passage à l’acte d’antisémites extrémistes.
Dans la même déclaration par laquelle il désavoue le Mapping Project, le mouvement BDS condamne également « l’utilisation cynique de ce projet comme prétexte à des attaques répressives contre le mouvement de solidarité avec la Palestine », désignant l’ADL et l’AIPAC comme « apologistes de l’apartheid israélien ».
Le Mapping Project n’a répondu à aucune des demandes de commentaires de la JTA.
BDS Boston continue à s’opposer au mouvement national en soutenant le Mapping Project sur ses propres réseaux sociaux, épinglant son tweet initial sur sa page de profil et relayant le soutien au projet d’autres groupes activistes.
« BDS Boston continue de penser que le projet de cartographie est une source importante d’informations et un outil d’organisation utile », déclarait le groupe dans son propre communiqué mercredi, tout en ajoutant que le groupe « était un collectif autonome, indépendant de BDS ».