Le PDG de Volkswagen sur la sellette après avoir repris une phrase nazie
Herbert Deiss s'est excusé pour avoir dit "Ebit macht frei," un jeu de mots sur "Arbeit macht frei," mais son avenir dans l'entreprise reste menacé

Le directeur exécutif du géant de l’automobile allemand Volkswagen voit son avenir dans l’entreprise remis en cause après avoir repris une phrase tristement célèbre des nazis.
Lors d’une réunion début mars, Herbert Deiss a en effet dit à des managers « Ebit macht frei » que l’on peut traduire par « les profits rendent libres, » un jeu de mots évident basé sur « Arbeit macht frei » ou « le travail rend libre. »
Diess s’est excusé la semaine dernière pour sa remarque, confirmant qu’il s’agissait « tout à fait d’un choix de mots malencontreux. »
« A aucun moment je n’ai eu l’intention que ces propos soient sortis de leur contexte. Je n’avais pas envisagé cette possibilité, » a-t-il fait savoir selon la BBC.

Il a également soulignait la « responsabilité particulière » du fabricant automobile « dans le IIIe Reich.”
Volkswagen a été fondé dans les années 30 par un syndicat nazi et a fait appel à des détenus des camps de concentration et des prisonniers de guerre pour travailler gratuitement dans ses usines pendant la Seconde Guerre mondiale.
Malgré ses excuses, Diess est toujours sur la sellette, le Financial Times citant des investisseurs qui se demandent combien de temps il lui reste à la tête de Volkswagen.
« Je pense qu’il va se faire virer, » a ainsi confié un investisseur américain anonyme au quotidien économique.
« Je suis partagé sur la question. D’un côté, il est l’un des rares dirigeants qui pourraient mener l’entreprise sur la bonne voie. D’un autre côté, c’est très insultant, je ne crois pas que cela soit vraiment excusable, » a ajouté l’investisseur.
Même si la phrase « Arbeit macht frei » remonte au 19e siècle, elle est surtout associée aux nazis, qui l’ont inscrite en grand à l’entrée du camp d’Auschwitz et d’autre camps de concentration.
L’AFP a contribué à cet article.