Le plan de reprise du trafic aérien ne sera pas prêt pour le 16 août
Si des déclarations avaient laissé entendre que les vols vers certains pays reprendraient à la mi-août, "la date est très éloignée de la réalité", selon un responsable

Les députés et d’autres responsables prennent leurs distances face à un plan supposé de reprise du trafic aérien depuis et vers le pays dès la semaine prochaine, disant que le projet n’a été qu’à moitié préparé et qu’il s’est basé sur l’hypothèse erronée que les Israéliens seraient admis dans les autres pays ou que les touristes étrangers seraient les bienvenus au sein de l’Etat juif.
Cela fait des mois que le secteur aérien fonctionne au compte-gouttes alors qu’Israël a plus ou moins fermé ses portes aux ressortissants venant de l’étranger depuis mars, et que presque tous les pays interdisent l’entrée sur leur territoire des Israéliens.
La semaine dernière, le cabinet dit « du coronavirus », qui rassemble les ministères concernés par la crise, avait indiqué qu’une proposition serait avancée par Miri Regev, ministre des Transports, Yuli Edelstein, ministre de la Santé et Gabi Ashkenazi, ministre des Affaires étrangères, pour « rouvrir le ciel » israélien en date du 16 août à un nombre plus important de vols en partance de et à destination de l’Etat juif.
Mais d’éminentes personnalités avertissent qu’il serait peu sage que les Israéliens se mettent à envisager de voyager.
« À moins d’un miracle, le ciel ne rouvrira pas dimanche – je ne sais pas pourquoi ils ont cité cette date. C’est tellement éloigné de la réalité », a commenté un haut-responsable du ministère de la Santé devant les caméras de la Douzième chaîne, lundi, qui s’est adressé à la chaîne sous couvert d’anonymat.
Israël présente l’un des taux de morbidité par tête les plus élevés dans le monde et de nombreux pays, notamment l’Union européenne, interdisent actuellement l’entrée sur leur sol des ressortissants de l’Etat juif.
Seuls des pays ayant adopté des exigences plus laxistes à l’égard des visiteurs étrangers – c’est le cas du Brésil, des Etats-Unis, du Mexique, du Kenya et d’autres – permettent aux Israéliens de pénétrer sur leur territoire même s’ils doivent parfois présenter les résultats négatifs d’un test au COVID-19 ou se placer en quarantaine à leur arrivée.
Israël interdit encore l’entrée aux non-ressortissants et exige des nouveaux arrivants, y compris Israéliens, qu’ils respectent une quarantaine de quatorze jours.
Tandis qu’un projet, élaboré par un bloc de pays qui faciliteraient les déplacements pour leurs citoyens respectifs, a été suspendu suite à la recrudescence du virus au sein de l’Etat juif, des pourparlers portant sur la réouverture des frontières et sur l’entrée des touristes et autres se sont multipliés ces derniers jours, ainsi que l’espoir que les Israéliens puissent rapidement, eux aussi, voyager à nouveau à l’étranger.

Lundi, un intervenant a déclaré devant les membres de la commission Corona de la Knesset, qui supervise la gestion par le pays de l’épidémie, que les autorités concernées devaient encore formuler un plan pour la reprise du trafic aérien.

Lors de cette réunion, des représentants du ministère de la Santé et du ministère des Affaires étrangères se sont refusés à préciser quels seraient les pays dans lesquels pourraient se rendre les Israéliens selon les dispositions du plan.
« Ne dites pas que le ciel va s’ouvrir parce que ce n’est pas le cas, et les voyages ne vont pas reprendre, nous nous leurrons en disant cela », a répondu avec vivacité la présidente de la commission Yifat Shasha-Biton aux responsables des deux ministères.
Selon la Douzième chaîne, un plan-cadre sera présenté à la commission à la fin de la semaine. Il comprendrait une classification des différents pays sur la base de leurs taux de morbidité respectifs et formulerait différentes procédures à respecter pour les arrivants en provenance de ces Etats répertoriés.
Pour sa part, la ministre des Transports a demandé à Ronni Gamzu, l’homme en charge de la réponse gouvernementale à la pandémie de coronavirus, de préparer un plan qui permettrait aux voyageurs israéliens de se rendre dans des pays où les taux d’infection sont plus élevés tout en garantissant qu’ils seront soumis à des tests de dépistage au coronavirus avant leur départ et après leur arrivée, et qu’ils devront suivre une période raccourcie de quatorzaine, a noté la chaîne.

De nombreux pays demandent actuellement que les personnes arrivant depuis l’étranger dans leurs aéroports soumettent à leur débarquement un test négatif au COVID-19 datant de moins de 72 heures avant leur départ. Afin de répondre à cette exigence, un laboratoire de dépistage de type Drive-in devrait être installé pour les voyageurs quittant le pays depuis l’aéroport Ben Gurion.
Les passagers devront venir à l’aéroport 72 heures avant leur départ pour se faire tester.
Ces tests seront payants. Ils devraient coûter plusieurs centaines de shekels.
L’appel d’offre concernant la construction et la gestion du laboratoire a été publié la semaine dernière par l’Autorité israélienne des aéroports. Les candidats doivent pouvoir effectuer 800 tests par heure et fournir des résultats dans les 14 heures suivantes.
Lorsque les vols reprendront, les équipages, dans les avions, porteront des habits de protection. Il est difficile de dire si des repas pourront être servis à bord des appareils.
Les chiffres du ministère de la Santé ont montré, mardi matin, qu’il y avait eu 85 324 cas de coronavirus au sein de l’Etat juif depuis le début de l’épidémie et 619 décès consécutifs à la maladie.