Israël en guerre - Jour 490

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Le plan de Shaul Mofaz pour démilitariser Gaza

L’ancien ministre de la Défense croit qu’Israël peut mener des efforts internationaux pour vider Gaza des roquettes

Mitch Ginsburg est le correspondant des questions militaires du Times of Israel

Le Chef adjoint d'état-major le général de division Yair Naveh (à gauche) et député Kadima Shaul Mofaz.. (crédit photo: Yossi Zamir / flash 90)
Le Chef adjoint d'état-major le général de division Yair Naveh (à gauche) et député Kadima Shaul Mofaz.. (crédit photo: Yossi Zamir / flash 90)

Un ancien commandant de l’armée et ministre de la Défense a récemment soumis un projet au bureau du Premier ministre prônant une démilitarisation de la bande de Gaza dans le cadre d’un plan international. Ce projet se base sur l’accord qui a forcé la Syrie à abandonner ses armes chimiques.

Le précédent syrien, explique le député Shaul Mofaz, peut servir « d’étape » sur le chemin de la démilitarisation de Gaza.

Il a présenté son plan la semaine dernière à la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, et plus tôt dans la semaine au conseiller de la défense nationale du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Yossi Cohen.

Peu de temps après, Netanyahu a mentionné de manière explicite le dessein de démilitariser partiellement Gaza. « Nous avons accepté la proposition égyptienne pour laisser une chance à la démilitarisation de Gaza – [la débarrasser] de ses missiles, de ses roquettes et de ses tunnels – par des moyens diplomatiques », a-t-il affirmé dans un communiqué. C’est la première fois qu’il en parle depuis le début du conflit.

Mofaz a indiqué, dans un entretien téléphonique, qu’il a pris cette déclaration comme le signe qu’on examinait attentivement son projet.

Il en a eu l’idée pour la première fois après le dernier conflit. Le genre d’accord conclu après l’opération Plomb durci, en 2009, et Pilier de défense, en 2012, « ne tient pas debout », explique-t-il.

Obtenir ce genre d’arrangement à la fin de cette nouvelle opération, analyse-t-il, mènerait à un autre bain de sang. « Ce qui a été, sera [à nouveau] », a-t-il écrit dans le dossier qu’il a soumis au bureau du Premier ministre.

L’option d’occuper à nouveau Gaza et gérer les besoins des un million huit Palestiniens là-bas, explique-t-il, « sera utilisée en dernier recours ».

A la lumière de son analyse et de l’impensable adhésion de la Syrie à la convention sur l’interdiction des armes chimiques, il a écrit un papier qu’il a titré : « La démilitarisation de la bande de Gaza : la manière appropriée pour Israël de mettre fin à l’opération Bordure protectrice ».

Le plan prévoit un investissement de 50 milliards de dollars à Gaza en échange du respect du Hamas de l’accord et veut impliquer un grand nombre de leaders régionaux et mondiaux.

Mofaz a déclaré qu’il pensait que l’appel à la démilitarisation pourrait rassembler des partisans parce que la notion de tirs de roquettes sur les villes de tout Etat va clairement à l’encontre de la perception universelle de la souveraineté, et parce que le principe de la démilitarisation a longtemps été « un point d’ancrage central » pour tout accord de paix entre Israël et ses voisins palestiniens.

Il a reconnu qu’il faudrait des mois de démarches diplomatiques pour rallier les pays comme la Jordanie, l’Arabie saoudite et les États-Unis dans le cadre de l’accord. Le président de l’AP Mahmoud Abbas, écrit-il, « voudra probablement donner un coup de pouce à ce genre de mesures et doit être impliqué dans le processus ».

Shlomo Avineri, professeur de sciences politiques à l’Université hébraïque, a qualifié le plan d’un exemple de « réflexion créative »,affirmant qu’il pourrait être utile à la fois au niveau national et international.

En Israël, explique-t-il, beaucoup se sentent pris au piège entre l’option insoutenable de la réoccupation de Gaza et la réalité tout aussi impossible d’être condamnés à des guerres de petite échelle avec la bande de Gaza tous les quelques mois. Ils peuvent donc être désireux d’embrasser un plan qui offre une sorte d’espoir, un moyen de sortir du bourbier de Gaza.

Au niveau international, a-t-il affirmé, « je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un qui puisse s’opposer [à cette idée] ».

Alon Pinkas, conseiller des affaires étrangères de l’ancien Premier ministre Ehud Barak, a déclaré dans une réponse écrite que le plan en lui-même est bon mais qu’il « nécessite une force internationale pour la faire respecter ». Et ça, pense-t-il, ça serait presque impossible à organiser.

Mofaz, dans son rapport écrit, a exhorté Netanyahu à « atteler » les bonnes personnes à la tâche et a affirmé qu’à son avis, leur détermination « donnera des résultats à long terme ».

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