Israël en guerre - Jour 646

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Le Royaume-Uni et 4 autres pays sanctionnent Smotrich et Ben Gvir pour leurs propos sur Gaza

En réaction, le ministre des Finances promet de nouvelles implantations, le ministre de le Sécurité nationale exprime son "mépris" et Benny Gantz estime que ce processus alimente le terrorisme mondial

Le député Bezalel Smotrich, chef du parti HaTzionout HaDatit, (à droite) et le député Itamar Ben Gvir, chef du parti Otzma Yehudit, au plénum de la Knesset, le 28 décembre 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)
Le député Bezalel Smotrich, chef du parti HaTzionout HaDatit, (à droite) et le député Itamar Ben Gvir, chef du parti Otzma Yehudit, au plénum de la Knesset, le 28 décembre 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la Norvège ont annoncé mardi qu’ils gèleraient les avoirs et qu’ils interdiraient au ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et du ministre des Finances Bezalel Smotrich l’entrée sur leur territoire, pour avoir « incité aux violences extrémistes » à l’encontre des Palestiniens en Cisjordanie.

« La violence des colons est incitée par un discours extrémiste qui appelle à chasser les Palestiniens de leurs foyers, qui encourage la violence et les violations des droits humains et qui rejette fondamentalement la solution à deux États », ont annoncé les ministères des Affaires étrangères des cinq pays dans un communiqué.

Au cours des deux dernières années, les villages palestiniens de Cisjordanie ont été la cible d’attaques quasi quotidiennes, des agressions perpétrées par des partisans du mouvement pro-implantation. Dans la grande majorité des cas, ces attaques sont restées impunies.

L’annonce des sanctions, qui ne s’est pas attardée sur des exemples précis des incitations à la violence potentiellement lancées par Ben Gvir ou Smotrich – les principaux partenaires d’extrême droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu – a appelé Israël « à prendre des mesures significatives pour mettre un terme à la rhétorique extrémiste, violente et expansionniste ».

Les cinq pays ont réaffirmé leur soutien à la sécurité d’Israël : « Nous nous efforcerons d’obtenir un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la libération immédiate des otages encore détenus par le Hamas – le Hamas qui ne peut avoir aucun rôle à jouer dans la gouvernance de Gaza – une augmentation de l’aide humanitaire et une voie ouverte vers une solution à deux États ».

Ces sanctions ont suivi une déclaration de Premier ministre britannique Keir Starmer dans la journée de jeudi. Il avait fait savoir que son gouvernement envisageait « de nouvelles mesures concrètes » à l’encontre d’Israël dans le contexte de sa nouvelle offensive à Gaza, après les sanctions imposées aux partisans du mouvement pro-implantation en Cisjordanie et après la suspension des négociations commerciales avec Jérusalem, le mois dernier. D’autres pays occidentaux, dont certains de ceux qui ont annoncé les nouvelles sanctions mardi, ont proféré des menaces similaires.

Un Palestinien inspectant une voiture brûlée lors d’une attaque menée la nuit précédente par des résidents d’implantations israéliens dans le village de Burqa, au nord-ouest de Naplouse, en Cisjordanie, le 20 février 2024. (Crédit : Zain Jaafar/AFP)

Ben Gvir et Smotrich ont vivement critiqué les sanctions qui ont été décidées à leur encontre, tout comme le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar et le député Benny Gantz, le chef du parti d’opposition HaMahane HaMamlahti.

« Nous avons survécu à Pharaon, nous survivrons aussi à Keir Starmer », a écrit Ben Gvir sur X, paraphrasant un tube de 1990 qui avait été sorti par le chanteur-compositeur israélien Meir Ariel.

Ben Gvir a comparé les sanctions britanniques au Livre blanc de 1939 qui limitait l’émigration juive vers la Palestine mandataire.

« Je continuerai à travailler pour Israël et je continuerai à œuvrer pour Israël et pour le peuple israélien sans crainte et sans intimidation », a-t-il déclaré.

Smotrich a également qualifié les sanctions britanniques de « Livre blanc ». Il a promis d’élargir encore les implantations israéliennes.

Le ministre a indiqué avoir appris lors d’une cérémonie d’inauguration d’une nouvelle implantation en Cisjordanie que « la Grande-Bretagne a décidé de me sanctionner parce que j’ai contrecarré la création d’un État palestinien ».

Le Premier ministre britannique Keir Starmer s’exprimant lors d’une conférence de presse, dans un quartier général militaire au nord-ouest de Londres, le 22 mai 2025. (Crédit : Thomas Krych/POOL/AFP)

« Le moment ne pouvait pas être mieux choisi », a-t-il ajouté. « La Grande-Bretagne a déjà tenté à une occasion de nous empêcher de nous implanter dans ce qui est le berceau de notre patrie et nous ne la laisserons pas recommencer. Nous sommes déterminés à poursuivre nos constructions ».

Lors d’une conférence de presse conjointe à Jérusalem, alors qu’il se tenait aux côtés de son homologue zambien, Mulambo Haimbe, Saar a expliqué qu’il « est scandaleux que des représentants élus et des membres du gouvernement soient soumis à ce type de mesures ».

« Nous allons organiser une réunion spéciale du gouvernement, dès le début de la semaine prochaine, pour décider de notre réponse à apporter à ces décisions inacceptables », a ajouté Saar qui a précisé qu’il s’était entretenu à ce sujet avec Netanyahu.

Les sanctions ont également suscité les critiques de l’administration Trump, le secrétaire d’État Marco Rubio appelant les pays à revenir sur leur décision.

« Ces sanctions ne font pas avancer les efforts qui sont livrés par les États-Unis pour parvenir à un cessez-le-feu, ramener tous les otages chez eux et mettre un terme à la guerre », a dit Rubio. Une déclaration qui portait principalement sur Gaza – mais l’initiative menée par le Royaume-Uni vise surtout la politique israélienne en Cisjordanie.

« Nous rejetons toute notion d’équivalence : le Hamas est une organisation terroriste qui a commis des atrocités indescriptibles, qui continue de retenir en otage des civils innocents et qui empêche la population de Gaza de vivre en paix », a continué le secrétaire d’État.

Même son de cloche du côté de la porte-parole du département d’État, Tammy Bruce, qui a estimé, lors d’un point-presse, que le paquet de sanctions « ne contribuera en rien à nous rapprocher d’un cessez-le-feu à Gaza. Ils devraient se concentrer sur le véritable coupable, qui est le Hamas ».

« Nous restons préoccupés par toute mesure qui est susceptible d’isoler encore davantage Israël de la communauté internationale », a-t-elle ajouté. « Si nos alliés veulent vraiment aider, ils devraient se concentrer sur le soutien à apporter aux négociations menées par l’envoyé spécial Witkoff et sur l’aide à la Fondation humanitaire pour Gaza en matière d’approvisionnement en denrées alimentaires et en aides humanitaires. »

Pour sa part, Gantz a appelé le gouvernement britannique « à mettre un terme à cette initiative qui alimentera le terrorisme mondial ».

« Je suis en profond désaccord avec les ministres Smotrich et Ben Gvir – mais l’imposition de sanctions à des ministres du gouvernement israélien par le gouvernement britannique est un échec moral profond et un mauvais message pour le monde entier », a écrit Gantz sur X.

« L’État d’Israël combat des ennemis qui ont prouvé leur intention de le détruire. La pression et les sanctions devraient être dirigées contre l’Iran, le Hamas et les Houthis », a-t-il ajouté.

Ben Gvir a répondu : « Merci beaucoup, Benny ! »

Les sanctions prises à l’encontre de Ben Gvir et de Smotrich s’appuient sur un rapport de l’ONU qui a été publié le mois dernier et qui a révélé que 1900 attaques avaient été menées par des partisans du mouvement pro-implantations à l’encontre de villages palestiniens depuis le mois de janvier 2024 en Cisjordanie.

Des attaques qui se sont intensifiées après l’offensive du Hamas du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza. Les médias israéliens avaient rapporté, un mois après le début de la guerre, que Ben Gvir avait rejeté les avertissements du Shin Bet concernant les attaques meurtrières des extrémistes juifs.

La même année, Smotrich avait suscité la controverse en déclarant qu’Israël devait « rayer Huwara de la carte », un village palestinien de Cisjordanie où des centaines de partisans du mouvement pro-implantations avaient commis des violences meurtrières après que deux frères israéliens y ont été abattus. Smotrich s’était ensuite excusé pour ses propos.

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