L’Égypte redoute une guerre totale, accuse Israël de manquer de « volonté politique »
Dans un contexte de tensions accrues entre Israël et le Hezbollah, le chef de la diplomatie égyptienne accuse Israël d'être responsable en cas de guerre totale dans la région
L’Égypte a dit dimanche redouter une guerre régionale totale au Moyen-Orient en raison de l’escalade des violences entre le Hezbollah libanais chiite-pro-iranien et Israël, un conflit qui sape les efforts diplomatiques en vue d’une trêve dans la bande Gaza.
« Il y a beaucoup d’inquiétudes […] sur la possibilité d’une escalade dans la région qui conduise à une guerre totale », a déclaré à l’AFP, au siège de l’ONU à New York, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty.
Il a mis en garde contre « des effets négatifs » de ce conflit à la frontière israélo-libanaise sur les négociations pour un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement terroriste palestinien Hamas à Gaza.
Le chef de la diplomatie égyptienne – Le Caire est médiateur dans le conflit armé – est à New York en prélude de la « semaine de haute intensité » de l’Assemblée générale des Nations unies, où convergent les dirigeants du monde entier.
« L’Égypte, aux côtés du Qatar et des États-Unis [les deux autres pays médiateurs], est complètement déterminée et impliquée pour continuer » les efforts dans l’espoir de sceller une trêve entre Israël et le Hamas.
Si « tous les éléments d’un accord sont en place », a souligné M. Abdelatty, « le problème demeure le manque de volonté politique du côté israélien ».
Le ministre, dont le pays a signé un accord de paix avec Israël, a dénoncé ce qu’il juge être des « mesures provocatrices » du gouvernement de Benjamin Netanyahu contre le groupe terroriste libanais chiite pro-iranien Hezbollah, allié du Hamas.
« Nous discutons avec nos partenaires régionaux et internationaux, y compris les États-Unis, sur l’importance d’œuvrer à mettre fin à l’escalade et aux mesures unilatérales et provocatrices que prend Israël », a-t-il fait valoir.
Répétant ce que martèlent les États-Unis, l’Union européenne et l’ONU, le chef de la diplomatie égyptienne a prévenu qu’une éventuelle conflagration régionale au Moyen-Orient « ne serait dans l’intérêt d’aucun camp ».
M. Abdelatty est à New York après une visite à Washington, où il s’est entretenu avec un conseiller de la Maison Blanche, Amos Hochstein, qui conduit des tractations pour parvenir à une trêve sur la frontière israélo-libanaise.
Et mercredi, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a fait savoir qu’il s’était engagé à intensifier ses efforts pour obtenir un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, lors d’un entretien au Caire avec le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken.
Israël et le Hezbollah au Liban ont échangé de nouvelles menaces dimanche sur fond d’une montée des violences transfrontalières, la communauté internationale appelant à la retenue face aux craintes d’un embrasement.