L’élection pourrait avoir lieu le 25 février au plus tôt – commission électorale
Israël semble se diriger vers un 3e scrutin en moins d'un an - un événement sans précédent - à moins que les partis politiques ne sortent de l'impasse d'ici le 11 décembre

Selon la commission centrale électorale, la date la plus proche pour de nouvelles élections pourrait être le 25 février 2020. Il s’agirait alors du troisième scrutin en moins d’un an – une première dans toute l’histoire d’Israël. Un scénario qui s’imposerait si les partis échouent à sortir de l’impasse politique dans laquelle est plongé le pays.
Deux élections, qui ont eu lieu aux mois d’avril et de septembre, n’ont pas permis de former un gouvernement majoritaire, ce qui est sans précédent depuis la fondation de l’Etat juif.
La Knesset a jusqu’au 11 décembre pour qu’au moins 61 députés s’accordent sur le nom d’un parlementaire qui serait chargé de former un gouvernement. Si ce n’est pas le cas, le Parlement sera dissous, et un troisième vote organisé.
À la suite d’une demande de clarification soumise par le député Avi Nissenkorn de Kakhol lavan, qui voulait savoir s’il était possible de faire avancer la date du vote, la cheffe de la commission, Orly Adas, a émis un communiqué faisant part de la date.
« Lors de la réunion, nous avons présenté le processus de travail compliqué auquel la commission est dans l’obligation de se conformer selon les dispositions de la loi électorale et des difficultés inhérentes posées par un scrutin », a-t-elle dit. « Il semble que la date la plus proche pour d’éventuelles élections, en conformité avec la loi, serait le 25 février 2020 ».
Ni le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ni le chef de Kakhol lavan, Benny Gantz, n’ont été jusqu’à présent en mesure de mettre en place un gouvernement et ont refusé les compromis nécessaires à la formation d’un gouvernement d’unité, même si tous deux ont indiqué publiquement souhaiter éviter un troisième vote.
Le président d’Yisrael Beytenu, Avidgor Liberman, avait fait savoir qu’il pourrait apporter son soutien aux deux leaders pour rassembler une majorité, une tentative de dernière minute visant à forcer l’établissement d’un gouvernement d’unité. Il a semblé faire volte-face lundi.

Liberman a indiqué que l’offre ne serait valable que si le candidat affichait une volonté authentique de former un gouvernement fusionnant le Likud et Kakhol lavan, disant qu’il n’appuierait la candidature d’aucun des deux hommes politiques le cas échéant.
Le conseiller juridique de la Knesset avait indiqué précédemment que les députés pouvaient soutenir plus d’un candidat au poste de Premier ministre, mais il a clairement établi, dimanche, que les parlementaires devraient réduire leur choix à un seul d’entre eux si plus d’un député devait recevoir les 61 signatures nécessaires pour tenter de mettre en place une coalition.
S’exprimant lors d’une réunion de faction de son parti à la Knesset, Liberman a expliqué qu’il se consacrait toujours à la formation d’un gouvernement d’unité nationale et que sa promesse faite au président Reuven Rivlin d’appuyer Netanyahu et Gantz était « un autre outil pour atteindre ce même objectif ».
Liberman — qui a refusé de rejoindre un gouvernement Netanyahu au mois de mai en raison de désaccords avec les formations ultra-orthodoxes sur un projet de loi consacré au service militaire des étudiants haredim des yeshivas – prône un gouvernement d’unité laïc constitué du Likud, de Kakhol lavan et de Yisrael Beytenu.
Toutefois, la semaine dernière, il a déclaré que si Netanyahu avait accepté de faire des compromis sur les questions relatives à la religion et à l’Etat, il aurait rejoint un gouvernement de droite aux côtés des partis religieux. Dimanche, il a soumis une liste de demandes « minimum », selon lui, aux partis religieux – ajoutant qu’il servirait à leurs côtés au sein d’une coalition s’ils y répondaient.
Netanyahu a accusé Liberman de ne pas vraiment vouloir un gouvernement d’unité et d’œuvrer en secret en faveur d’un gouvernement minoritaire qui serait appuyé par la Liste arabe unie, l’alliance des partis à majorité arabe, et de chercher à occuper lui-même le poste de Premier ministre. Yisrael Beytenu a rejeté avec force ces affirmations.
Prenant la parole lors de la réunion de faction de sa formation, Kakhol lavan, Benny Gantz a répété être prêt à entrer dans un gouvernement d’unité, mais seulement s’il occupait le poste de Premier ministre le premier. L’alliance centriste a exclu rejoindre un gouvernement qui serait dirigé par Netanyahu, mis en examen pour corruption.