Les écoles ouvrent dans la « zone rouge » de Beitar Illit malgré l’interdiction
La municipalité dément, mais les parents confirment avoir été informés que les cours auraient lieu ; dans le reste du pays, deux écoles ferment après le premier jour
Près de 2,5 millions d’écoliers en Israël inaugurent l’année scolaire mardi malgré la crainte que les établissements d’éducation ne deviennent des vecteurs majeurs d’infection.
Ceci dit, des dizaines de milliers d’élèves à travers le pays devaient rester chez eux après une décision de dernière minute de fermer les établissements dans les zones où le taux de transmission du virus est élevé, ce qui inclut 332 écoles et 716 écoles maternelles et jardins d’enfants.
Mais dans l’implantation de Beitar Illit en Cisjordanie près de Jérusalem, l’une des villes déclarées « zones rouges », les écoles ont ouvert malgré la décision ministérielle.
Bien que la municipalité de Beitar Illit ait nié avoir rouvert les écoles, de nombreux parents ont déclaré aux médias en hébreu avoir été informés que les écoles fonctionneraient normalement.
Des familles de l’une des plus grandes écoles de la ville ont déclaré au quotidien Haaretz qu’elles avaient reçu ce message mardi matin : « Chers parents et élèves, selon la décision de la municipalité, les cours auront lieu aujourd’hui comme prévu à 9 heures. »
Les parents ont raconté au journal qu’ils avaient envoyé leurs enfants à l’école, pour ensuite recevoir un message demandant qu’ils reviennent les chercher.
Dans le reste du pays, dès mardi après-midi deux écoles avaient déjà été fermées après que des enseignants se sont révélés positifs au coronavirus – un à Jérusalem et le second sur le plateau du Golan. Les écoles ont dû être fermées car les enseignants avaient été en contact avec d’autres membres du personnel avant d’être testés.
Quelques heures avant le début de l’année scolaire mardi matin tôt, le cabinet des ministres a voté en faveur de la recommandation de Ronni Gamzu, responsable en charge de la lutte contre le coronavirus, de maintenir fermés les établissements d’éducation des zones à taux d’infection élevé.
La décision de lundi représente une volte-face des ministres qui avaient voté dimanche en faveur de la proposition de « feux de circulation », lequel excluait les écoles du plan de confinement localisé pour certaines villes en fonction des taux de mortalité lié au coronavirus tout en permettant au reste du pays de continuer à fonctionner normalement.
Le plan vise à différencier selon les localités en fonction de leur taux d’infection respectif, les localités « rouges » étant soumises à de strictes limitations, suivies des localités « oranges », « jaunes » puis « vertes », ces dernières bénéficiant des règles de distanciation sociale plus souples, notamment en ce qui concerne les régulations pour les rassemblements en extérieur et en intérieur.
La décision de lundi établissait que les établissement devaient rester fermés à Beitar Illit, ainsi qu’à Tiberias, Umm al-Fahm, Daliyat al-Karmel, Jat, Tira, Ein Mahil, Immanuel, Kfar Qasm, Ussefiya, Shaar Hanegev, Kafr Kanna, Rehasim, Zemer, Al Batuf, Laqiya, Beit Jann, I’billin, Maale Meron, Kafr Bara, Jaljulia, Nahal Sorek, Ka’abiyye-Tabbash-Hajajre et Jadeidi-Makr.
L’ordre de clôture des écoles est maintenu jusqu’à jeudi, date à laquelle le cabinet du coronavirus devrait se réunir à nouveau pour réévaluer la situation.
Le ministre de la Santé Yuli Edelstein a déclaré mardi que les zones où les établissements étaient fermés ne devaient pas considérer cette directive comme une punition.
« Mon cœur va aux enseignants et aux élèves, mais ce n’est pas une punition – c’est une mesure de santé publique » a déclaré Edelstein, ajoutant que la liste des localités considérées à haut risque avait changé ces derniers jours et était « évolutive ».
Toutes les municipalités n’ont pas exprimé leur colère face à cette décision. Le maire de la ville d’Umm al-Fahm, dans le nord du pays, a déclaré à la Douzième chaîne que bien qu’il ait auparavant travaillé comme directeur d’école et qu’il comprenne l’importance du jour de la rentrée scolaire, il soutient la fermeture car les taux d’infection ne sont pas maîtrisés dans la ville.
« Le sentiment général dans la ville n’est pas positif, de nombreux parents m’envoient des messages, ils sont vraiment en colère », a déclaré Samir Mahamid. « Mais je soutiens la décision. J’ai déclaré explicitement être en faveur de la fermeture des écoles parce que, malheureusement, la question du confinement est très alarmante, les gens ne le respectent pas. Ma crainte est que les enfants de familles infectées par le coronavirus viennent à l’école. »
En Israël, la réouverture rapide des écoles en mai – après avoir presque éradiqué la maladie grâce à un confinement strict au cours des mois précédents – est considérée comme un facteur déterminant de la résurgence notable de la pandémie à cette époque.
Les cours auront lieu conformément au plan « d’apprentissage sans risque » du ministère de l’Éducation, élaboré en réponse à la pandémie, qui prévoit des classes complètes pour les CP et CE1, des capsules – petits groupes – pour les CE2 et CM1, et privilégie l’enseignement à distance du CM2 à la terminale. Les jardins d’enfants fonctionneront normalement, avec des classes de taille normale.
Le ministère de la Santé a déclaré mardi que le nombre total de cas de coronavirus en Israël depuis le début de la pandémie était passé à 117 241, avec 2 180 nouveaux cas diagnostiqués la veille. Le bilan des morts s’élevait à 946.
Sur les 878 personnes actuellement hospitalisées avec le virus, il y en avait 438 dans un état grave, dont 119 sous ventilateurs. 188 autres personnes étaient dans un état modéré et les autres présentaient des symptômes légers ou inexistants.