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Les Etats-Unis songeraient à sanctionner l’Iran qui commerce avec l’Europe

Des nouvelles mesures cibleraient un organisme financier iranien créé pour permettre le commerce humanitaire en contournant les sanctions américaines

Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Un employé d'un bureau de change compte des dollars américains dans le centre-ville de Téhéran, en Iran, le 9 juin 2011. (AP/Vahid Salemi)
Un employé d'un bureau de change compte des dollars américains dans le centre-ville de Téhéran, en Iran, le 9 juin 2011. (AP/Vahid Salemi)

L’administration Trump envisagerait d’imposer des sanctions contre un organisme financier iranien mis en en place pour permettre le commerce humanitaire avec l’Europe, une mesure qui mettrait probablement un terme à toute possibilité pour les pays européens de maintenir des liens commerciaux économiques et humanitaires avec Téhéran.

Les nouvelles sanctions se focaliseront sur l’Institut spécialisé sur le commerce et la finance (STFI), que l’Iran a créé pour travailler avec INSTEX, un système européen créé spécialement pour permettre de continuer à faire du commerce humanitaire avec l’Iran malgré les sanctions américaines déjà existantes, a annoncé lundi Bloomberg.

La Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne luttent pour maintenir un certain niveau d’échanges économiques avec l’Iran afin de garder en vie l’accord sur le nucléaire de 2015, qui bat de l’aile depuis que les Etats-Unis s’en sont retirés et ont ensuite imposé de nouvelles sanctions.

Un officiel américain a déclaré que le STFI est considéré comme faisant partie de la banque centrale iranienne, qui est déjà ciblée par les sanctions américaines. Washington a accusé la banque de ne pas avoir appliqué des mesures internationales contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent, a noté l’officiel, qui s’est entretenu avec Bloomberg sous couvert d’anonymat.

Les nations européennes avaient promis de créer un mécanisme INSTEX, qui permettrait à l’Iran de continuer à faire du commerce pour des biens et services humanitaires malgré les sanctions américaines. Pourtant, ce programme n’a pas encore démarré, comme l’a fait remarquer le ministère des Affaires étrangères de l’Iran lundi.

« Nous n’avons pas mis beaucoup d’espoirs dans INSTEX », a déclaré le porte-parole Abbas Mousavi, selon une télévision d’Etat iranienne. « Si INSTEX avait pour but de nous aider, il l’aurait déjà fait ».

Téhéran a fait savoir qu’elle ne maintiendra l’accord nucléaire de 2015, connu comme le Plan d’action global conjoint, que si les pays européens garantissent suffisamment d’intérêts commerciaux pour cela.

Le président américain Donald Trump veut négocier des conditions plus dures pour le Plan d’action global conjoint, qui a vu la levée d’anciennes sanctions imposées sur l’Iran en échange d’un démantèlement du volet militaire de son programme nucléaire.

Même si les sanctions américaines existantes autorisent déjà le commerce humanitaire avec le pays chiite, les pays européens voulaient se servir d’INSTEX comme d’une protection supplémentaire contre les sanctions américaines.

L’Europe a déclaré qu’INSTEX est nécessaire pour garder l’Iran dans l’accord sur le nucléaire. Pour elle, l’accord est efficace dans son but affiché d’empêcher Téhéran d’obtenir des armes nucléaires. L’Iran a fixé une date butoir : début juillet. S’il ne voit pas plus d’intérêts à rester dans l’accord, il abandonnera certaines de ses restrictions.

Pourtant, des opposants à INSTEX à Washington sont préoccupés par le fait qu’il pourrait finalement devenir un moyen de contourner la pression des sanctions américaines sur la République islamique, a déclaré le rapport. L’économie de l’Iran est affecté par une forte crise alors qu’il lutte contre des sanctions déjà existantes ciblant en particulier son industrie pétrolière.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas s’est rendu en Iran cette semaine, où il a rencontré son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif.

« M. Trump a lui-même annoncé que les Etats-Unis ont lancé une guerre économique contre l’Iran », a déclaré Zarif lors d’une conférence de presse commune. « La seule solution pour réduire les tensions dans cette région est de mettre un terme à cette guerre économique ».

Heiko Maas a souligné que son pays et d’autres pays européens voulaient trouver un moyen de sauver l’accord, mais il a reconnu que leur marge de manœuvre était limitée.

« Nous ne pourrons pas faire des miracles, mais nous essayons de faire de notre mieux pour éviter son échec », a-t-il dit.

Pourtant, l’Europe doit encore proposer à l’Iran un moyen de contourner les sanctions américaines imposées. alors que la date butoir du 7 juillet – imposée par l’Iran – approche. Dans le cas contraire, Téhéran a prévenu qu’il reprendra l’enrichissement d’uranium à des niveaux proches des exigences militaires.

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